jeudi, novembre 30, 2006

vendredi 1er décembre

En parcourant les nouveaux articles ajoutés par Caroline Philippe, pages 52 et 53 de son blog, j’ai découvert Joao Gentil, un accordéoniste portugais qui m’était totalement inconnu et dont j’ai pu écouter plusieurs morceaux in extenso sur son site :

http://www.joaogentil.com/multimedia.asp

On y trouve en effet sept titres :

- Adios Nonino, 5 :11
- All of Me, 3 :54
- All the Things you Are, 4 :58
- Garota de Ipanema, 5:17
- Libertango, 5:14
- Love Story, 5:40
- Spleen, 1:50

Agréable parenthèse dans mon projet, dont il est maintenant temps de reprendre le fil. On en est à la lettre S. D’entrée, je retiens deux disques de Frédéric Schlick, digne successeur d’Art Van Damme, avec ses complices privilégiés, André Ceccarelli et Biréli Lagrène :

- « New Accordeon »
- « Art for Art »

Ensuite, René Sopa :

- « Sandunga »
- « Nuits parisiennes »
- « Crazy Rythm »

Je suis très fier d’ailleurs d’avoir reçu ces deux derniers albums en pré-distribution de la part de René Sopa, lui-même. Leur couverture est encore provisoire ; elles gardent une allure artisanale et c’est bien. J’ai noté les titres à la main en attendant les couvertures définitives que René Sopa m’a promises. Je ne lui ai pas signalé, mais je reste perplexe devant le titre « Crazy Rythm ». Je m’interroge : ne faudrait-il pas choisir entre « rythme » ou « rhythm » ? A moins de fabriquer, en toute connaissance de cause, un néologisme.

Puis, un disque que j’aime bien écouter à côté de Barboza ou des frères Flores :

- « Chango, The Charm of Chamamé » de Spasiuk

En T, d’abord trois disques du Taraf de Haïdouks avec plusieurs accordéonistes, tous aussi « fous » les uns que les autres :

- « Dumbala Dumba »
- « Honourable Brigands, Magic Horses and Evil Eye »
- “Musique des Tziganes de Roumanie”

Un seul disque de Christian Toucas. Je regrette qu’il n’en ait pas sorti d’autres, du moins à ma connaissance, car celui-ci m’avait enchanté :

- « Erranza »

Toujours en T, un disque d’un quatuor d’accordéons diatoniques :

- « Travessa da Espera, danças ocultas »

Les quatre accordéonistes sont portugais. Leur musique, pleine de finesse, est propice à la rêverie. C’est une invitation au voyage dans l’espace et dans le temps.

Un disque étrange, que j’ai encore classé en T, plutôt que de le classer en I ou en J. Il s’agit en effet d’un disque où Francis Jauvin et Didier Ithursarry jouent de l’accordina et de l’accordéon, accompagnés par Christophe Bras à la batterie :

- « Accordina Jazz »

Pour ne pas choisir entre les deux, j’ai décidé de le classer sous l’intitulé : Trio Jauvin – Ithursarry – Bras.

Même chose pour le Trio Dobrogea :

- « Musique traditionnelle de Roumanie »

Même chose encore pour :

- « Trio Trad, Made in Belgium » avec Didier Laloy à l’accordéon diatonique. Il y a en particulier un titre, « Cum Dederit », extrait du Nisi Dominus de Vivaldi, qui est superbe.

Et l’on en vient tout naturellement à la lettre V. Une lettre fort intéressante :

- « Accordion A La Mode » d’Art Van Damme ». Ce cd reprend deux 33 tours stéréo : « Accordion A La Mode » et « A Perfect Match, The Art Van Damme Quintet with Johnny Smith ». Accordéon – jazz donc !

Tout de suite après, accordéon classique de concert :

- « The Goldberg Variations » de Mika Väyrynen

Très différent de l’un et de l’autre :

- “ Cascade” de David Venitucci

Pour terminer, retour aux sources avec Gus Viseur :

- « De Clichy à Paris »
- « Gus Viseur à Bruxelles » dans la collection « Les As du Musette », illustration de couverture par R. Crumb.

Un dernier pour la route… un disque d’initiale W :

- « Time Zone » de Christophe Wallemme, contrebasse.

Où est l’erreur, si ce W est celui de Wallemme, qui joue de la contrebasse ? Il n’y a pas d’erreur, car sur son disque il a invité David Venitucci et Daniel Mille. C'est cela qui justifie la présence de ce cd à cette place dans la liste, sinon à qui l'attribuer : Ventucci ou Mille ?

Liste provisoirement définitive ou définitivement provisoire…comme l’on voudra.

D’autre part, prochainement, il faudra bien que je m’attaque au bandonéon dont, chemin faisant, je me suis rendu compte qu’il tenait bien sa place et bien de la place à côté de l’accordéon.

mercredi, novembre 29, 2006

jeudi 30 novembre

Avant de continuer mon projet alphabétique, un mot d’actualité. Hier, grâce au responsable de la boutique « Harmonia Mundi » à Tarbes, j’ai découvert un disque à bien des égards étonnant. Première source d’étonnement, sa présentation :

La couverture dans les gris, c’est un paysage de neige, est sobre et classique. Elle fait penser à des couvertures du label ECM. On lit ceci :

- « Pieces for Christmas Peace », Sixtine Group, Raphaël Imbert, saxophones & direction with Jean-Marc Fabiano, accordion. Au dos, on peut lire les titres, quasiment tous en anglais, Zig-Zag Territoires, distribution Harmonia Mundi, Mécénat musical Société Générale, 2006.

Jean-Marc Fabiano joue sur un accordéon Ballone Burini, au développement duquel il contribue. Raphaël Imbert travaille sur la musique sacrée et le jazz ou, si l'on veut, sur une lecture de la musique sacrée à la lumière du jazz.

En cette période d’avant Noël, on comprend bien la sortie d’un tel disque, ne serait-ce qu’en termes d’opportunité commerciale. En lisant le livret, on apprend que Sixtine Group est composé d’une génération nouvelle de musiciens issus de la première classe de jazz européenne du CNR de Marseille (Guy Longnon). On n’aurait pas d’emblée situé Sixtine Group à Marseille. C’est la première surprise.

Le répertoire est la deuxième. Plusieurs standards et des compositions originales se font échos de titre en titre. Il y en a quinze au total et l’ensemble fonctionne comme une sorte de puzzle où les pièces différentes s’assemblent comme une mosaïque fort agréable à écouter. Le groupe lui-même associe saxophones, clarinette, accordéon, trompette, vibraphone, contrebasse, batterie, percussions et voix. C’est vraiment une bonne surprise.

La troisième, c’est le dernier titre : « Spinoza ». L’irruption d’un philosophe comme Spinoza est étonnante. Il s’agit d’une composition originale de Raphaël Imbert ré-écrite spécialement en accordéon solo pour Jean-Marc Fabiano.

Ce dernier titre me parait ouvrir pour l’accordéon des horizons pleins de rencontres inattendues s’il se met à explorer le terrain de la philosophie.

Je me permets de suggérer à R. Imbert et J.M. Fabiano quelques titres de nature à exciter leur créativité :

- Socrate, « Connais-toi toi-même »
- Epicure, « Ataraxia » (un beau titre, non !)
- Descartes, « Cogito, ergo sum »
- Leibniz, « Harmonie préétablie »
- Hegel, « L’oiseau de Minerve prend son envol au crépuscule »
- Nietzsche, « Par delà le Bien et le Mal »
- Lévinas, « La conscience du temps est le temps de la conscience »
- Bergson « Le temps et la durée »
- Breton, « La beauté sera convulsive ou ne sera pas »
- Foucault, « Malveillance des signes »
- Derrida, «Déconstruire »
- Blanchot, « L’histoire touche à sa fin »

Avec le retour de la philosophie et en traduisant les titres en anglais, ça devrait marcher. En tout cas, un tel album, ça serait étonnant.

Bon ! Il est temps de revenir à notre projet. On en est donc à la lettre P et je découvre ici encore avec surprise que j’ai retenu sous cette initiale vingt et un albums. On ne connait jamais toutes ses richesses.

- Pacalet, « 7x7 »
- Pariselle, « La Nonchalante ».
- Patriarca, « Verano Porteno »
- Pellarin, « Sous d’autres jazzitudes »
- Perrone, « La Forcelle »
- Perrone, « Valverde »
- Perrone, « Cinéma Mémoire »
- Perrone, « Jacaranda »
- Perrone, «Voyages »
- Perrone, « Son éphémère passion »
- Pessoa, « Cabeça Eletrica, Coraçao Acustico »
- Pessoa, “Bate o manca”
- Pojhonen, “Kielo”
- Les pommes de ma douche, avec David Rivière, Y va tomber des cordes”
- Les pommes de ma douche, “J’ai connu de vous… Monsieur Trenet »
- Les pommes de ma douche, “On n’est pas là pour se faire engueuler”
- Les primitifs du futur, avec Fabienne Dondard, Daniel Colin et Raul Barboza, « C’est la goutte d’or qui fait déborder la valse »
- Jo Privat, « Manouche Partie »
- Jo Privat, « Balajo »
- Jo Privat, « Du Swing au Musette »
- Jo Privat, « Mon Amant de Saint Jean, Brelan d’As » (Gus Viseur, Médard Ferrero)

Une fois de plus, je vérifie ce que j’appellerais la rentabilité de l’ordre alphabétique comme principe de classement. Son application quasi mécanique provoque en effet des courts-circuits et des étincelles : Pacalet / Pariselle ; Pellarin / Pessoa ; Pessoa / Pohjonen ; Perrone / Privat, etc… c’est comme si l’ordre avait pour effet de générer un désordre, un dérangement, seul capable de produire des rencontres improbables. Ordre et désordre ne sont pas aussi antinomiques qu'on pourrait le croire. Le désordre est finalement toujours un ordre de niveau supérieur à l'ordre qu'il dérange...

Après la lettre P et son abondance, la lettre Q. Un album :

- « Vertige » de Quartier libre avec Philippe Mallard à l’accordéon.

Puis vient R. Un disque découvert par hasard, à l’occasion d’une promotion dans un hypermarché, un disque pour lequel j’ai une affection particulière, notamment parce qu’il contient un cd de versions originales intitulé « Les valses des pionniers » :

- « From Valse to Swing », David Rivière à l’accordéon.

Autre disque dont j’apprécie la musique et qui me rappelle, quand je l’écoute, la chance que j’ai eue de côtoyer Antonio Rivas à Trentels, un soir de mai :

- « El Jardinero colombiano », musique colombienne.

Puis,

- Roberto de Brasov, « Le Swing des Carpathes »… Rien que le titre donne des frissons.

Enfin…

- « La Vida » des Rumberos Catalans avec l’accordéon superbe de Francis Varis. Autres frissons garantis !

mardi, novembre 28, 2006

mercredi 29 novembre - réseau

A plusieurs reprises, dans les pages de ce blog, j’ai fait allusion à deux blogs dédiés à l’accordéon, que j’ai qualifiés d’encyclopédies. Je les ai mentionnés pour répercuter des informations que j’avais pu y trouver et dont j’avais fait mon miel, miel que je souhaitais à mon tour faire partager à d’autres amateurs d’accordéon en particulier et de musique en général. La générosité de Sylvie Jamet et de Caroline Philippe, auteures de ces deux blogs, est en effet contagieuse. J’ai même la faiblesse de penser que leur attitude pourrait préfigurer des rapports sociaux en apparence utopiques, mais dont elles donnent la preuve par leur action qu’ils sont possibles. Rapports d’échanges et de gentillesse plus que de rivalité et de compétition. Rapports fondés sur le partage d’émotions esthétiques. Un rêve, quoi ! Oui, mais un rêve qui existe bel et bien, concrétisé, si j’ose dire, étant donné leur nature immatérielle, dans ces deux blogs.

Je disais ci-dessus que je les avais qualifiés d’encyclopédies. En fait, après réflexion, je ferais une distinction : celui de Sylvie Jamet serait plutôt une bible, une écriture primordiale et fondamentale, une source de connaissances inépuisable ; celui de Caroline Philippe s’inscrirait plutôt dans la lignée du projet des Lumières, c’est-à-dire dans l’ambition de présenter des connaissances objectives, ordonnées, de manière exhaustive. Une encyclopédie, donc.

On comprend aisément pourquoi mon admiration pour leur œuvre (je dis bien, leur œuvre) me parait justifiée. C’est pourquoi aussi il me parait utile de réserver une page spécialement aux adresses de leurs sites :

http://sylviejamet.over-blog.com/

Je précise que Sylvie Jamet présente son blog comme un blog de musique et d’accordéon, tous styles : classique, jazz, musique contemporaine, musique du monde, etc… C’est assez dire que l’esprit de chapelle n’y a pas sa place.

Quant à Caroline Philippe, elle explique en présentation qu’elle a créé son site, faute d’en avoir trouvé un dédié à l’accordéon dans sa forme « classique », mais là encore, à le parcourir, on voit vite que ce concept de classicisme n’a rien d’étroit, ni de réducteur, ni même d’exclusif. D’autant plus que le site, qui grossit à vue d’œil, est évolutif (par exemple, insertion de vidéos).

http://bayan.skyblog.com/


Bref, je serais heureux si cette page pouvait aider les amateurs d’accordéons et d’autres musiques à développer leur culture esthétique.

mercredi 29 novembre

En parcourant, au petit bonheur la chance, le site de You Tube, je suis tombé sur quatre adresses de vidéos, que j’ai trouvées de bonne qualité technique, ce qui n’est pas si fréquent, mais aussi pleines d’intérêt et, c’est l’essentiel, chargées de plaisirs. Trois d’entre elles impliquent Richard Galliano, la dernière présente quatre titres joués live par Gotan Project.

- Richard Galliano et Bireli Lagrene (en formation quartet) jouent « Daphné » au festival de jazz de Montreux

http://www.youtube.com/watch?v=f__iwxNjN4w&mode=related&search=

- Gipsy Project and Friends (donc Bireli Lagrene) avec Galliano jouent “Waltz for Nicky”

http://www.youtube.com/watch?v=uaTcxKTowRY&mode=related&search=

- Bireli Lagrene, R. Galliano et Florin Niculescu jouent « Tears »

http://www.youtube.com/watch?v=PnJkjgvC0nI


D’autre part, à partir de l’adresse ci-dessous, on peut voir et écouter quatre vidéos professionnelles (siglées TV5) de Gotan Project, le 23 septembre 2006 à Montreux.

http://www.youtube.com/watch?v=9nRMvyzBgwg&mode=related&search=

… Mais il est temps de continuer le parcours alphabétique. On en est à N.

Après réflexion et hésitations, je ne retiens qu’un seul disque :

- « L’autre côté du vent » de Nano (Arnaud Méthivier), qui cite dans son texte de présentation un article de l’encyclopédie Larousse de 1903 : « … L’accordéon est un instrument de fantaisie qui ne se marie avec aucun autre, et auquel on ne saurait trouver un emploi vraiment artistique ».

Pour O, un seul disque aussi, après, encore, quelques hésitations :

- « The Roots of the Moment », Pauline Oliveros.

Demain, la lettre P. Sur les étagères où je classe mes disques, une grande partie de la place est occupée par Piazzolla… évidemment, Piazzolla. Mais il s’agit de bandonéon, donc… on y reviendra plus tard. En tout cas, je me dis que j’aurais dû intituler ce blog « Le bistrot des accordéons et des bandonéons »… mais je n’avais pas prévu l’importance de cet instrument, tant au plan quantitatif que qualitatif.

Demain donc, on retrouvera Pariselle, Perrone, Pacalet, Pellarin, Patriarca, Pessoa, Pohjonen, « Les pommes de ma douche », Privat… En fin de compte une lettre chargée !

lundi, novembre 27, 2006

mardi 28 novembre



Quelques notules avant de continuer mon parcours alphabétique.

Charlotte et Camille souhaitaient, à l’occasion de leur venue à Pau, renouveler leurs pantoufles. C’est chose faite et, si l’on en juge par leurs réactions, bien faite. On a voulu fixer ce moment sur une photographie. On a donc cherché une pose adéquate et pour cela on a consulté quelques livres de photographes. Comme ni Charlotte ni Camille ne manquent d’humour, elles ont choisi une pose à la manière de Diane Arbus : attitude figée, prise de vue frontale, format carré. L'objectif sans sentiments, quoi ! Et ça les a fait rire.

Comme je le fais régulièrement deux à trois fois par semaine, j’ai consulté hier soir les sites de Sylvie Jamet et de Caroline Philippe. Toutes les deux signalent la sortie d’un double cd de Patrick Busseuil, « Memories ». Comme j’ai appris à leur faire confiance et que leur description suffisamment précise donne envie de l’écouter, j’ai envoyé un courriel à Patrick Busseuil vers minuit. Réponse ce matin : envoi du double cd contre un chèque de 23 euros (20 pour les deux cds + 3 de frais de port). Voilà, c’est fait ! Il me reste à attendre…

Autre chose. Sur le site de Sylvie Jamet, j’ai trouvé aussi un lien vers une vidéo où Marc Perrone démonte son diatonique et trace, en quelques mots et quelques mesures, les linéaments d’une histoire et d’une géographie de l’accordéon. Le lien conduit vers You Tube. Le titre : « Voyage de la musique – l’accordéon ». L’adresse, ci-dessous :

http://www.youtube.com/watch?v=2z8WNZqpxZs&mode=related&search

En un temps où les politiciens et les journalistes n’ont que le mot pédagogie à la bouche, ce qui manifeste assez clairement la mesure de leur mépris pour les gens et leur capacité de raisonner pour décider du meilleur pour eux, en ce temps donc, Marc Perrone fait preuve, lui, d’un vrai sens pédagogique. Son intérêt vrai pour les gens n’y est certainement pas étranger. Intérêt pour les gens qui fait singulièrement défaut aux politiciens justement et, je le crois, à certains cénacles de journalistes associés au monde politique. J’y reviendrai, mais il est clair en effet que la pédagogie, au sens où l’entendent les politiciens et nombre de leurs complices de la presse, et la démagogie ont plus d’un point commun.

Toujours sur You Tube, six vidéos étonnantes intitulées « Le Jardin du Luxembourg » avec un quatuor (à géométrie variable) de japonaises accordéonistes. Je n'ai trouvé que six vidéos, alors qu'elles sont numérotées de I à VIII. Je ne suis pas certain de la qualité musicale, d’autant plus que la prise de son est assez incertaine, mais j’ai trouvé ces vidéos de rue sympathiques :

http://www.youtube.com/watch?v=ZcA1BmGhUPY&mode=related&search=


Bon. On peut continuer… La lettre M est une lettre qui pèse son poids, en ce sens que l’on y trouve plusieurs accordéonistes que j’aime tout particulièrement :

- « Caï Caï Caï », Michel Macias
- « Tout et son contraire », Michel Macias. Les deux disques sous label « Daqui, Gascogne »
- « Pruna » d’Erik Marchand et les Balkanians avec Florea « Florica » Sandu et Viorel Tajkuna comme accordéonistes (à touches piano)
- « Unu Daou Tri Chtar » d’Erik Marchand avec Viorel Tajkuna à l’accordéon
- « Norkst », toujours d’Erik Marchand, avec Jean Le Floc’h à l’accordéon hyperchromatique à quarts de ton et Youen Paranthoën à l’accordéon diatonique modal
- « Fuera » de Jean-Louis Matinier et Renaud Garcia-Fons
- « Confluences », composé et interprété en quatuor par Jean-Louis Matinier

Jean-Louis Matinier que l’on retrouve avec Garcia-Fons ou Anouar Brahem ou François Couturier et d’autres sur :

- « Alboréa »
- « Le pas du chat noir »
et « Le voyage de Sahar »
- « Nostalgia, Song for Tarkovsky »

M, c’est aussi Daniel Mille

- « Entre chien et loup »
- « Après la pluie »

… et aussi Ionica Minune. Je pense à un disque qui justement ne porte comme indication que :

- Ionica Minune, accordéon.

Enfin, M, c’est aussi Motion Trio :

- « Live in Vienna »
- « Pictures from the Street », avec cette mention sur la couverture « acoustic accordions »
- « Play Station », avec la même mention, ce qui montre bien que, pour le trio, l’enjeu est d’importance.

Sans doute pourrais-je ajouter aussi Tony Murena, « Les années Odéon » (la décennie des années 40), qui ajoute à la musicalité et à une sorte de facilité ou de simplicité, je ne sais comment dire, la nostalgie des « bruits » propres aux 78 tours. On croirait avoir affaire à un accordéon des origines, à un monde encore plein de fraicheur et de naïveté. C’est une illusion, bien sûr. Mais en l’écoutant, on se surprend quand même à se demander où l’on a mis la manivelle pour remonter le mécanisme du phonographe et à s’étonner de l’absence de l’aiguille sautillant de sillon en sillon ou du grand pavillon en équilibre instable au bord du « meuble » posé sur la crédence.

dimanche, novembre 26, 2006

lundi 27 novembre




Hier, dimanche, « les petits » sont venus de Toulouse à l’occasion de l’anniversaire de Françoise. Pour le repas du soir, un pot-au-feu a cuit toute la journée. J’adore ce moment de la préparation, où il est temps de peler les légumes et de les mélanger avec les viandes dans le bouillon ; j’apprécie particulièrement cet instant où l’on soulève le couvercle et où toute la vapeur chargée de sucs se répand dans la cuisine. Petit à petit, au fil des heures, de bonnes odeurs apéritives ont rempli la maison. Un foie gras en entrée et des rillettes, que Charlotte et Camille adorent ; du Brie et des fruits… et, évidemment, un soufflet au citron en sortie. Un petit Côtes de Blaye 2003, année de naissance de Camille, et un champagne Desmoulins, dont nous sommes fidèles clients depuis une vingtaine d’années… Café pour la route de retour et le tour est joué.

Depuis le matin la journée a été splendide. Petit déjeuner sur la terrasse arrière entre 9h et 10h. Le thermomètre indique, à l’ombre, 20°. Les arbres ont perdu la plus grande partie de leurs feuilles, qui tournoient au moindre souffle de vent, tant le fond de l’air est sec. Conséquence : rien n’atténue la lumière du soleil qui découpe l’espace et les objets comme un scalpel. Chichaoua : Sol y Sombra ! Je vis toujours avec le même étonnement et la même gourmandise ces journées où, toutes portes et fenêtres ouvertes, on peut circuler à l’extérieur comme à l’intérieur dans une même ambiance de 20°. Et où, en l’occurrence, l’on peut se déplacer ainsi, accompagné par l’écoute de « 7x7 ». Je continue en effet à « faire tourner » l’album en boucles, car j’y trouve chaque fois quelque chose d’inouï jusque là… Donc, on continue.

Reprenons le fil alphabétique… Aujourd’hui, la lettre L.

La musique explosive de René Lacaille, musique venue de la Réunion, tout un programme :

- « Mapou »
- « Patanpo »

Un disque de Constantin Lacatus à l’accordéon :

- « Chants Lautar de Bucarest » avec la voix de Panseluta Feraru.

Un disque pour lequel j’ai une affection particulière, une vraie tendresse :

- « Le Tournis » d’Armand Lassagne. Du grand art, sans avoir l’air d’y toucher !

Trois disques de ce que l’on a coutume de désigner par le nom de jazz manouche, ce qui me paraît à la fois exact et réducteur comme tous les mots qui classent :

- « Note Manouche »
- « Sessions »
- « Source Manouche »

J’hésite beaucoup à noter ici un disque de Bernard Lubat, dont je lis partout qu’il est génial, mais qui me désoriente. Pour moi, c’est comme s’il en faisait trop… On pourrait me rétorquer que c’est ça la vie. C’est sûr ! Mais j’ai du goût pour ce qui est déjà mis en forme et cette forme je ne la perçois pas chez Lubat. J’ai parfois l’impression que le jeu de mots et une sorte d'expérimentation sauvage tiennent lieu de philosophie. Mais, bon, je garderai cependant

- « L’idiome sandwich »

Pour en finir avec cette lettre, L, deux disques que je considère comme de « grands » disques :

- « Dui Droma », Martin Lubenov Orkestar
- « Veselina », Martin Lubenov & Jazzta Prasta Band

Le jazz des Balkans ! Il faudra un jour que je compare ce jazz avec celui des gens du Nord, polonais ou russes ou finlandais.

samedi, novembre 25, 2006

dimanche 26 novembre

J’en viens à présent à la lettre K. En premier lieu, je retiens un disque « ethnographique » :

- « Kadri Gwadloup », Reynoir Casimir dit Négoce & Signature

… et ensuite deux disques d’une accordéoniste dont j’apprécie particulièrement le son venu de la Finlande, Maria Kalaniemi :

- « Ahma »
- « Ambra » avec Timo Alakotila

Après, vient Guy Klucevsek et il est difficile de choisir parmi ses albums. J’aurais pu retenir un disque de Dave Douglas, le trompettiste, sur lequel il intervient, « Charm of the Night sky », mais finalement je m’en tiens à deux :

- « Accordance » avec Alan Bern
- « The Well Tampered Accordion »

… ces trois disques étant publiés chez W & W, un gage de qualité. Enfin, pour finir cette lettre :

- « Karin Küstner Accordéon » dans la collection « Les nouveaux musiciens ». Demain, la lettre L, où l’on trouvera Lacaille, Lassagne, Loeffler et Lubenov. Une belle lettre ! Des accordéons bourrés d'énergie et de vitalité dans des registres différents.

vendredi, novembre 24, 2006

samedi 25 novembre

Je reprends maintenant à G le fil alphabétique de mes indispensables de l’accordéon. Je me rends compte qu’hier j’ai classé Gotan Project par anticipation sous cette lettre. C’est évidemment une erreur qui tient au fait que je ne classe pas séparément les cds d’accordéon et de bandonéon.

En G donc, je trouve trois disques « tropicaux » de Régis Gizavo :

- « Mikea »
- « Samy Olombelo »
- « Stories », avec Louis Mhlanga et David Mirandon

Je trouve aussi un disque édité par Winter & Winter :

- « Bulgarian Wedding, Music for the last Century”, avec Stoyan Grigorov à l’accordéon.

Continuons… En H, un disque d’accordéon new-yorkais :

- « Singing To A Bee », Will Holshouser Trio

… et en I, un disque nippo-parisien :

- « Quintessence » d’Hiroko Ito.

En J, quatre disques d’un même musicien, Kepa Junkera qui joue du trikitixa, c’est-à-dire de l’accordéon, très précisément de marque « Zero Sette » :

- « Trikitixa zoom »
- « Bilbao 00 :00h » (2 cds)
- « Hiri »


Post-scriptum : à propos de « 7x7 », que je continue à écouter, je dois noter que Jean Pacalet joue d’une part sur un accordéon Pigini, spécialement fabriqué pour et avec lui par Maximo Pigini, et d’autre part sur un Odyssée-Cavagnolo. Je note aussi que d’écoute en écoute j’apprécie de plus en plus « 7 Nains », dont il me semble percevoir de mieux en mieux la composition et l’humour, sans pour autant moins apprécier « 7 Chambres ».

vendredi 24 novembre

Evidemment, je vais différer encore d’un jour la poursuite de mon projet « alphabétique ». J’en reste donc à G, une initiale importante puisqu’outre Galliano, on y trouve Gizavo ou Gotan Project. Je veux en effet revenir sur cette évidence qui m’a frappé en découvrant visuellement et auditivement « 7x7 », à savoir, ce qui n’est pas si fréquent, qu’il s’agit d’une œuvre et non d’une simple production ou d’un simple produit artistique.

Ce mot « œuvre » m’est venu immédiatement à l’esprit avant toute réflexion. Je voudrais y revenir, non pour en faire l’analyser ni, encore moins, pour en chercher le bien fondé dans l’analyse des titres qui composent cet album. Il ne s’agit pas d’ex-pliquer un objet, mais de com-prendre une intuition pour en saisir sa rationalité.

En fait, à la réflexion, je comprends que cette notion d’œuvre désigne l’aperception de l’album comme celle d’un système. Je pense en effet à la définition qu’en donne Joël de Rosnay dans « Le Macroscope » :

- « un système est un ensemble d’éléments en interaction dynamique organisés en fonction d’un but ».

Les différents titres de « 7x7 » correspondent en effet très exactement à l’idée d’ensemble d’éléments en interaction dynamique. C’est en cela que je ne les appellerais pas des morceaux, mais plutôt des éléments de l’album. Quant au but visé, il est clair : il s’agit du plaisir esthétique. Tout le jeu des relations entre ces titres y concourt.

On peut compléter cela par des précisions que nous suggère Edgar Morin, qui dit deux choses essentielles à mon sens, à savoir :

- que dans un système, le tout est plus que l’ensemble des parties. En effet, « 7x7 » est plus que la somme des « morceaux » (on voit bien ici que le mot ne convient pas) qui le composent
- et que, dans un système au sens propre, s’il est évident que chaque partie doit être dans le tout, il est non moins vrai que le tout est dans chaque partie, ce qui est plus paradoxal. Mais justement cela, je l’ai bien senti à l’écoute des différentes parties : chacune a sa réalité individuelle, mais en même temps, à bien écouter, on perçoit en chacune l’esprit qui préside à l’ensemble de cette composition. C’est en cela qu’un système se distingue d’une simple addition ou juxtaposition de « morceaux ». En même temps, on tient là un bon critère de jugement esthétique : combien d’albums qui relèvent plus de la compilation que du système, au sens de De Rosnay ou de Morin ?

Il me semble maintenant avoir mieux compris le bien fondé de cette évidence ou de cette intuition, comme l’on voudra, qui m’a fait dire en moi-même d’entrée de jeu : « 7x7 », c’est une œuvre.

jeudi, novembre 23, 2006

jeudi 23 novembre - impressions

Je suis tellement immergé dans l’écoute de « 7x7 » et dans les émotions de la découverte de ce qui, au sens propre, est manifestement une œuvre, que je n’ai guère de recul par rapport à celles-ci. De toute façon, je n’ai aucune intention ni critique, ni analytique. Et cela pour deux raisons au moins : la première, que la distance critique ne m’intéresse pas, la seconde, que mon inculture musicale m’interdit toute velléité de traduire mes sentiments ou jugements immédiats en mots et en discours.

C’est pourquoi je préfère d’une part m’en tenir à l’expression aussi juste que possible de ce que je ressens et d’autre part essayer de fixer quelques correspondances qui me viennent spontanément à l’esprit :

- « 7x7 » est évidemment par définition une œuvre musicale, mais c’est aussi un objet esthétique total : musique, photographies, texte, typographie, etc… De ce point de vue, je regarde les deux partitions de couvertures du livret comme de l’écriture musicale, comme du dessin et comme du texte. On croirait voir un dessin de P. Klee.
- « 7x7 » est une œuvre à méditer et par conséquent à mériter. La profondeur et l’humour y cohabitent.
- j’ai relevé avec satisfaction, dans le livret, que « pour se sentir tout à fait entier et sans manque, il faut… un bon bistro à proximité". Ce n’est pas moi, avec mon « bistrot des accordéons » qui vais dire le contraire. Cet accord me ravit…
- « 7x7 ». Ce titre même évoque pour moi les travaux de l’OuLipo et, de manière générale toutes les créations et tous les créateurs qui se donnent des contraintes formelles fortes pour mettre à l’épreuve leur créativité
- c’est la première fois que je fais l’expérience d’un plaisir pur à l’écoute de musique contemporaine. Pour reprendre la distinction de R. Barthes, j’ai toujours pris contact avec les œuvres contemporaines par le studium (l’intérêt intellectuel ou cognitif). Ici, le punctum (l’émotion qui touche d’un coup, qui frappe instantanément) a fonctionné d’emblée. J’ai pu passer avec le temps du studium au punctum en écoutant Contet, Küstner, Farmer, Anzellotti… Avec Jean Pacalet, le punctum était présent dès les premières mesures. Pour être tout à fait exact, seul peut-être Guy Klucevsek, en quelques occasions, m’avait donné une telle sensation.
- le verso de couverture porte cette mention [49 miniatures pour accordéon]. Pour ma part, je pense non à des morceaux mais à des pièces… d’un puzzle.
- quant aux équivalences, j’ai pensé à Queneau et à ses « Exercices de style », à Pérec et à « La vie mode d’emploi, romans » (j’ai vérifié, c’est bien romans, au pluriel), à Desnos de « Chantefleurs, Chantefables », à des sonnets de Baudelaire, à des sonnets de Mallarmé ou encore de Verlaine ; j’ai pensé aussi à Klee, à Soulages, à Fautrier, à Tobey, en particulier pour leurs œuvres lithographiques ; j’ai pensé aux planches-contact de photographes comme Cartier-Bresson, Duane Michals, William Klein ou Sophie Calle. A plusieurs reprises, à l’écoute de ces « miniatures », l’évocation de Satie m’est venue à l’esprit.

Je voulais garder traces de tout cet afflux de sensations. Je ne voulais pas classer, trier, ordonner, organiser : je ne voulais pas tomber dans un discours. C’est fait : brut de décoffrage. Je n’ai pas fini d’y revenir…

jeudi 23 novembre - faits et photographies





C’est une journée à marquer d’une pierre blanche ; je dirais une journée épicurienne.

En fin de matinée, le facteur dépose une enveloppe épaisse dans la boite à lettres. C’est un envoi de Jean Pacalet. Elle contient son dernier album, « 7x7 ». Ouvrir l’enveloppe est immédiatement un plaisir esthétique. Boite cartonnée rouge, finition impeccable. A l’intérieur, un boitier contenant deux disques et un livret. L’ensemble est déjà un magnifique objet artistique et fonctionnel. On sent dès le premier abord la présence d’un créateur, c’est-à-dire d’un artiste capable de proposer un monde. L’envoi, dédicacé, a la forme d’un envoi personnel et ce n’est pas rien d’écouter l’œuvre d’une personne. Cela contribue aussi à préparer l’écoute, tant il est vrai que celle-ci est indissociable de ses conditions matérielles, techniques, affectives, etc...

La consultation du livret renforce ma première impression d’avoir affaire à une œuvre et non à un produit esthétique tout-venant.

Il est 20h50… La soirée sera encore longue. « 7x7 ». Les deux cds « tournent » sans cesse depuis midi. Et ce n’est pas fini. Pour l’instant, je suis « dans » la prime écoute. Je ne cherche certes pas un recul critique, mais pour le coup je suis comme immergé dans la musique de Jean Pacalet. C’est un plaisir immédiat, sans distance… et c’est un vrai bonheur.

A la rigueur, il me semble, sans faire le moindre classement entre tous les titres, que je suis particulièrement réceptif à l’ensemble « 7 chambres ». La présence de la voix à la fin contribue assurément à cette sensibilité. Mais, j’en suis certain, au fil du temps, mes impressions vont s’affiner, se développer, se complexifier, se déplacer aussi… Tant de plaisirs restent à venir !

J’ai voulu, à travers quatre photographies, garder trace de cette première découverte et surtout de ses premiers moments.

mercredi, novembre 22, 2006

mercredi 22 novembre





Galliano, c’est un monde, un univers multiple, proliférant ; c’est de la boulimie d'accordéon à l’état pur ; c’est de la créativité comme on respire… Ce sont aussi de multiples collaborations, coopérations, complicités… Qui peut prétendre faire le tour d’un tel créateur, tant comme compositeur que comme interprète ? Un jour, il faudra réfléchir à un rapprochement entre Picasso et Galliano : maîtrise classique des techniques de son art et art de la rupture dans la continuité. Tous les deux sont des fondateurs de traditions. Peut-être que, de ce point de vue, l’on pourrait aller jusqu’à voir une analogie de position des deux dans l’histoire de leurs arts respectifs. Intuition à approfondir. En tout cas, aujourd’hui, j’ai plaisir, plutôt que de copier la liste des cds de mon fonds, à les étaler, comme un enfant se donne à voir sa collection de timbres ou de je-ne-sais quoi et s’extasie devant ses propres richesses. Comme fond pour cet étalage, un tapis de Ouarzazate, que j’aime tout particulièrement ; les couvertures des albums forment comme un tapis sur le tapis de laine marocain. Et je ne me lasse pas de les regarder, avant d’en écouter des titres dans le plus grand des hasards, en fonction de rapprochements totalement aléatoires… Evidemment, en G, il n’y a pas que Galliano. Mais, disons que je lui consacre cette journée. G continue demain…

mardi, novembre 21, 2006

mardi 21 novembre

J’en viens à D, puis à F.

- G. Draugsvoll & J. Crabb, “Duos for Accordions, Stravinsky, Mussorgsky”, EMI classics
- Jean-Marc Fabiano, “Vague à lame”, Zig-Zag territoires
- David Farmer, « Sofia Gubaidulina, De Profundis », Black Box Music
- Nini Flores & Rudi Flores, “Argentine, Chamamé – musique du Parana”, Ocora
- Nini Flores & Rudi Flores, “Chamamé – musique de Corrientes”, Ocora
- FreeBidou, « Baby foot Party », Le Chant du Monde
- FreeBidou, « Après l’orage », Le Chant du Monde

Ici encore, on peut vérifier l'efficacité du critère alphabétique, qui en tant que tel produit des rapprochements auxquels on n'aurait pas pensé spontanément : Farmer et FreeBidou, Flores et Fabiano, Fabiano et FreeBidou... Il faut toujours faire confiance aux règles, surtout les plus formelles, car ce sont les plus à même de provoquer des court-circuits esthétiques excitants.

Après F vient G… et G, c’est évidemment Galliano, tout Galliano.

lundi, novembre 20, 2006

lundi 20 novembre

Au retour de notre week-end à rallonge – de vendredi à ce lundi - à Toulouse, je trouve le courriel suivant :

- Bienvenue sur la newsletter YA BASTA !

Lunatico sort en série limitée ! Découvrez Lunatico dans un double cd avec un inédit, un live, un remix et deux clips.

- El Norte (inédit)
- Santa Maria del Buen Ayre (live)
- Arrabal (Haaksman & Haaksman, remix)
- Diferente (clip)
- Mi Confesion (clip)

Sans tergiverser, nous allons vérifier si l’objet est bien arrivé à l’Espace culturel de l’Hypermarché. En effet ! Nous l’écouterons et visionnerons demain. A priori et sans préjuger de la qualité esthétique de ce cd bonus (nous connaissons déjà le cd1, puisqu’il s’agit de la version originale de « Lunatico »), il me semble que Gotan Project a bien compris que la pérennité du cd passait par ce qui constitue un plus par rapport au téléchargement. Pour lutter contre la diffusion immatérielle, il faut que le cd devienne un objet matériel – couverture, notes, texte informatif et explicatif – ou qu’il fixe des messages destinés à disparaître sur le net après un certain laps de temps. Je pense ici aux clips vidéo : « Diferente », « Mi Confesion ». Conjonction d’un projet commercial et d’un projet artistique.



Je peux maintenant reprendre le fil de mon projet alphabétique. J’en étais resté à C. Mais auparavant, ayant découvert à Toulouse un opus que j’ignorais de R. Barboza, je dois compléter la lettre B :

- Barboza, “Confidencial”, Frémeaux Associés

J’en viens à la letter C :

- Chistyakov, « Best Tracks ». Ce sera la seule exception à la règle que j’avais fixée : ne retenir que des cds. Il s’agit en effet de morceaux téléchargés en mp3, mais je n’avais pas d’autre support.
- Clifton Chénier, « The Best of Clifton Chenier, The King of Zydeco & Louisiana Blues», Arhoolie
- “Clifton Chenier and his red hot Louisiana Band in New Orleans“, Crescendo
- C.J. Chenier, “The Desperate Kingdom of Love”, World Village
- Daniel Colin, “Passion Gitane”, Djaz Records
- Pascal Contet, “Electrosolo”, Signature
- Jean Corti, “Couka”, Mon Slip
- G. Trovesi & G. Coscia, “Round About Weill”, ECM
- J. Crabb & G. Draugsvoll, “Duos for Accordions, Stravinsky, Mussorgsky”, EMI classics
- The Cracow Klezmer Band, “Sanatorium under Sign of the Hourglass”, Tzadik

Copier cette liste est un grand plaisir. En respectant en effet la règle de l’ordre orthographique, je fais surgir des rapprochements et des voisinages pleins de surprise et chargés d’humour : Chistyakov et Chenier, bon d’accord ; Colin et Contet, c’est moins évident ; Corti et Contet, ça ne l’est pas plus ; Crabb & Draugsvoll tout à côté du Cracow Klezmer Band… je n’y aurais sûrement pas pensé. Comme quoi une règle simple et apparemment sans malice peut contribuer d’une certaine façon à cultiver l’éclectisme du goût.

dimanche, novembre 19, 2006

dimanche 19 novembre post-scriptum

Je découvre à l'instant, 21h55, un commentaire de Sylvie Jamet ajouté à la page du vendredi 17. Cela m'a fait plaisir de voir mes réflexions reprises, développées, augmentées d'exemples et surtout de percevoir une vraie communauté, voire une identité de vue. Cela me renforce dans l'idée qu'on ne perdrait rien à ne faire que de la critique positive : "j'aime tel morceau, telle composition, telle interprétation ; je vous le dis parce que j'aurais plaisir à communiquer et à multiplier ce plaisir ; et je vais vous dire pourquoi je les aime, parce que cela vous fera peut-être percevoir encore d'autres aspects que vous n'aviez ou que vous n'auriez pas perçus".

Cette position ne me parait pas anodine, car elle correspond à une attitude de tolérance où se manifestent la proximité entre une certaine forme du jugement esthétique et un apriori éthique : ce que je n'apprécie pas, c'est d'abord ce que je n'ai pas su apprécier. C'est donc d'abord l'étendue de ma culture actuelle qui est ainsi mise en question.

En tout cas, merci encore à Sylvie Jamet dont le commentaire vaut vraiment la peine d'être lu.

dimanche 19 novembre

Cet après-midi, vers deux heures, le temps a soudainement « tourné ». Alors qu’il faisait doux et presque chaud, de lourds nuages ont obscurci le ciel et, après quelques coups de vent, les grains se sont mis à se succéder presque sans interruptions. Les vitres sont frappées de plein fouet par des multitudes de gouttelettes, qui descendent ensuite plus ou moins vite, comme des filets de minuscules perles. C’est toute une mécanique horlogère qui fonctionne, une sorte de machine animée destinée à mesurer le temps de manière plus ou moins aléatoire. Sébastien a accompagné Camille dans une sieste d’après-déjeuner. Françoise, Nadja et Charlotte sont allées à la piscine.

Pour ma part, je me suis habillé d’un gros pull de marin et d’un pantalon confortable, le tout complété par des chaussettes de laine et de vieilles sandales, essentielles les sandales, à condition qu’elles soient bien usées. Les sandales usées, ce sont des chaussures sur mesure. Un bon casque à l’ancienne sur les oreilles, pas la paire de suppositoires que l’on introduit au creux de ses oreilles, et c’est parti… J’écoute avec délice l’album, « Tony Murena, les années Odéon », constitué de deux cds rassemblant des enregistrements originaux 78 tours édités par la marque « Odéon » au cours de la décennie des années 40. Deux fois vingt-cinq titres, on a le temps de se mettre dans l’ambiance et, pour Murena, de nous introduire dans son monde. Je suis en effet dans un autre monde… ailleurs.

Par exemple, dans le cd1 – jazz & swing -, on trouve :

- « In the Mood », fox-swing, 2 :27, 1944
- “Casablanca”, bolero, 2:42, 1949
- “Cavaquinho”, samba, 2:07, 1947
- “Amor, Amor”, bolero-fox-médium, 2:51, 1944
- “Perles de Cristal”, polka, 2:2’, 1948

… et dans le cd2, - musette et variétés - :

- « Adios Sevilla », paso-doble, 2 :29, 1940
- « Indifférence », valse, 2 :32, 1941
- « Brise Napolitaine », valse, 2 :51, 1950
- « Passion », valse, 2 :29, 1941
- « Valse chinoise », boléro, 2 :58, 1947

Ce petit choix suffit largement, je crois, à justifier que je me sente à des années lumières du temps qu’il fait comme du temps qui passe…Magie de la musique, bien au chaud, quand les intempéries se déchainent dehors.

samedi, novembre 18, 2006

samedi 18 novembre

Hier, j’avais fait le projet de classer « mes indispensables » d’accordéon par ordre alphabétique, manière de mettre de l’ordre et de la perspective dans mon fonds de disques. J’avais l’intention d’entamer le C dès aujourd’hui, mais les circonstances m’amènent à différer un peu ce travail. Nous sommes en effet venus rejoindre « les petits » à Toulouse et par conséquent je n’ai plus mes chers cds sous les yeux ni à portée de mains. L’attention que réclament Charlotte et Camille ne me laisserait de toute façon pas le loisir de poursuivre ce projet. De même, le soin exigé par les repas comme l’arrivée du beaujolais et du gaillac nouveaux et la nécessité de comparer leurs vertus respectives laissent peu de temps à consacrer à l’accordéon et à ce blog.

Deux choses intéressantes à signaler cependant. D’abord, Nadja m’ayant prêté sa carte de la médiathèque Cabanis, j’ai pu sortir quatre disques :

- « Confidencial » de Raul Barboza, dont ce que j’appellerais la profondeur m’a beaucoup frappé d’emblée
- « O Forro de Heleno dos 8 Baixos », disque que j’avais essayé d’emprunter à plusieurs reprises, mais qui était toujours en attente de retour ; j’ai été sensible, en première écoute, à la pureté du son de Heleno
- « Tony Murena, les années Odéon » présenté par Roland Manoury. Il s’agit de deux cds, reprenant les 78 tours originaux de la décennie 1940-1950. Le cd1 regroupe « jazz & swing » ; le cd2 regroupe « musette et variétés ». Impression immédiate : une maîtrise impressionnante, comme naturelle, et une sorte d’innocence créatrice, qui n’a peur de rien. Curieusement, j’ai le sentiment d’écouter une musique à la croisée des chemins, qui annonce deux courants de l’accordéon, qui vont ensuite diverger : celui qui se réclame du jazz, que l’on écoute, celui qui se manifeste dans les bals, qui est destiné à faire danser.

A propos de jazz d’ailleurs, une remarque : je trouve, en parcourant des sites internet, que beaucoup d’accordéonistes se réclament du jazz. Je me demande si parfois cette filiation n’est pas usurpée et si le label « jazz » ne serait pas quelque peu galvaudé. A suivre. Au minimum, il y a comme un effet de mode.

La seconde chose intéressante, c’est un message de Jean Pacalet, qui a eu mon adresse par Jacques Pellarin, et qui me signale l’existence de son dernier album de deux cds, « 7x7 ». Une rapide recherche par Google me permet de trouver un site où il m’est possible d’écouter des extraits de tous ses titres… et - je passe sur les détails de nos échanges - dans la foulée de lui passer commande de son album. Il y a des journées, comme cela, fort agréable, d’abord par ce que j’ai pu pressentir de la qualité musicale des différents morceaux, ensuite par l’opportunité d’une relation directe avec un créateur, et cela c’est irremplaçable.

L’adresse du site où l’on peut écouter des extraits de « 7x7 » :

http://www.cybercd.fr/result.php?id=32s00101zz03595781000100010ZZZZZ9d5b5da0b27c15dda63e861005c0d571&pt=Pacalet++Jean&pd=

jeudi, novembre 16, 2006

vendredi 17 novembre

En explorant sur internet des sites dédiés à l’accordéon, j’en ai trouvé un, que je ne nommerai pas, car son identité importe peu et il n'est pas seul de son type, qui à la fois m’intéresse et me laisse perplexe. Il s’agit du site d’une personne qui propose des analyses et des critiques d’un certain nombre de cds, en nombre limité pour l’instant. Mais ce n’est pas le nombre, en l’occurrence, qui importe, c’est le principe même de ces fiches. Elles font l’objet de deux examens : d’un point de vue subjectif, sur le style, la musicalité, l’originalité, etc… et d’un point de vue objectif, sur la prise de son et le rendu de chaque instrument. A titre de synthèse, on trouve une échelle d’étoiles à quatre degrés qui correspondent, si je me rappelle bien, au niveau le plus bas, à « disque de qualité médiocre » jusqu’à « indispensable ». Je ne vois pas quel est l’intérêt d’un tel classement. Pourquoi ne pas s’en tenir uniquement aux cds « quatre étoiles » ? Pourquoi ne pas s’en tenir aux seuls cds qui procurent du plaisir, plaisir que l’on veut alors faire partager ? Pourquoi prendre la peine de garder trace d’un jugement négatif alors même que l’on n’aura jamais le temps de recenser tout ce que l’on apprécie ? D’autant plus que l’on pourrait se demander si un jugement négatif ne correspondrait pas tout simplement au fait que l’on n’a pas su percevoir les qualités inhérentes à un titre ou à un album. Finalement, un tel jugement en dit peut-être plus sur les limites du juge que sur les défauts son objet. C’est pourquoi, pour ma part, je m’interdis dans ce blog tout jugement de ce type. Seul l’enthousiasme a sa place. Les pisse-vinaigre peuvent passer leur chemin…

C’est pourquoi donc, en cohérence avec ce principe, j’ai décidé de faire le point, ici, maintenant et de manière subjective, sur les disques d’accordéon qui me paraissent indispensables. Et seulement sur ceux-là. Comment les classer ? Suivant l’ordre alphabétique des noms des accordéonistes. Comment les recenser ? En fonction des disques qui me sont immédiatement disponibles, c’est-à-dire que ce choix est limité à mon propre fonds de disques, à l’exclusion des titres ou des albums que je pourrais écouter en format mp3 (qualité insuffisante) ou autre ou que j’aurais pu avoir l’occasion d’écouter à tel ou tel moment, sans en avoir conservé de trace matérielle.

Ce sera une bonne manière de mettre un peu d’ordre dans un classement qui s’est quelque peu disloqué au fur à mesure des écoutes. Au fond, la question revient à me demander quels sont les disques pour lesquels j’ai besoin d’avoir la certitude que je les ai à portée de main à tout instant où le désir me vient de les écouter. C’est aussi une bonne manière de me rappeler des écoutes oubliées et de provoquer des rencontres ou des rapprochements surprenants. Faire une liste par ordre alphabétique, c’est-à-dire suivant un principe d’apparence mécanique, ça n’est jamais anodin ni sans effets induits. Comme le disait je ne sais quel philosophe, choisir c’est renoncer. Choisir, c’est aussi garder trace de ce à quoi je ne voudrais pas renoncer.

Commençons par A et B.

- Amestoy Trio, « Le fil », Daqui.
- Anzellotti Teodoro, joueur d’accordéon, Erik Satie, compositeur de musique, W & W
- Azzolla, Fosset, Caratini, « Trois temps pour bien faire », Le Chant du Monde
- Azzolla, Lockwood, Taylor, Viret, « Waltz Club », Universal Music

- Baïkal Duo, “Genesia”
- Barboza, “l’Anthologie”, Frémeaux Associés
- Jean-François Baëz Trio, “Nikita”, Harmonia Mundi
- Jo Basile, « Bossa Três e Jo Basile », Ubatuqui
- Beier et Debarre, « Come into my swing ! », Le Chant du Monde
- Ludovic Beier Quartet, “New Montmartre”, Le Chant du Monde
- « Beltuner », Ici Label
- Berthoumieux, "Jazz / No Jazz", Sous la Ville
- Biondini, Girotto, « Terra Madre », Enja
- BoloVarisTiboum, « Ivry Port », Iris Musique
- Bratsch, « Musiques d’Europe Centrale, Notes de Voyage », Socadisc

Demain, on attaque le C.

mercredi, novembre 15, 2006

jeudi 16 novembre

… à propos de culture, j’ai écouté à nouveau le disque du Trio PSP, « Las Siluetas Portenas ». Le lien entre ce disque et la culture me parait en effet évident, en ce sens, me semble-t-il, que le style du trio et le jeu de chacun des interprètes manifestent de leur part une profonde connaissance du tango. C’est comme si l’on avait affaire à une quintessence de tango : rien de trop, une sorte de ligne claire sans fioritures inutiles. Rien de baroque. Tout au contraire une attitude que je qualifierais de classique. Une formation – le trio – qui ne pardonne aucun à-peu-près, mais qui a contrario est d’un formidable équilibre quand « ça prend », ce qui est ici le cas. On a l’impression de quelque chose qui a été pensé et repensé. Aux antipodes des accordéonistes qui veulent nous faire partager leurs essais et tâtonnements, ce trio nous livre une œuvre achevée, parfaitement mise au point.

Tout en écoutant ce disque, j’ai essayé de consulter le site de William Sabatier, mais pour une raison qui m’échappe je n’ai pu aller au-delà de la page d’accueil ; en revanche, je suis « tombé » sur une référence où l’on trouve quatre vidéos du trio :

http://youtube.com/results?search_query=sabatier

On peut voir et écouter quatre titres (figurant dans l’album) donnés live au Satellit Café, à Paris, en juin 2005 :

- « A la Guardia Nueva », 3 :11 (album, 3 :00), Anibal Troilo
- « Valsecito Amigo », 2 :53 (album 2 :36), Anibal Troilo
- « Mi Refugio », 3 :24 (album 3 :25), Juan Carlos Cobian
- « La Silueta Portena », 6 :24 (album 2 :50), Francisco Canaro

En continuant mon exploration, j’ai découvert un autre site, très agréable à consulter : celui de Norbert Pedreira. On y retrouve les quatre vidéos ci-dessus, mais aussi de larges extraits de tous les titres de l’album accompagnés de photographies fort artistiques.

http://norbertopedreira.fr/pages/tango_trio_000pag.html

mardi, novembre 14, 2006

mercredi 15 novembre

… écouté à nouveau, page 46 du blog de Caroline Philippe, que j’ai cité à plusieurs reprises comme une référence, le début d’un reportage sur Richard Galliano. Dès la première minute, Claude Nougaro explique que d’emblée il a eu la certitude qu’avec celui-ci s’ouvrait une ère nouvelle pour l’accordéon. Et, ce qui me parait tout à fait intéressant, c’est la distinction qu’il fait ensuite entre les musiciens pour éclairer son propos. Il dit en substance qu’en tant que chanteur, il a observé qu’il y avait deux grandes catégories de musiciens : ceux qui chantent et ceux qui ne chantent pas. Richard Galliano, on s’en serait douté, lui est apparu immédiatement, dit-il, comme un musicien qui chante.

Cette remarque me parait très éclairante pour comprendre comment et pourquoi j’éprouve immédiatement du plaisir à l’écoute de certains accordéonistes, alors que d’autres, quel que soit l’intérêt que je peux leur porter, « me laissent froid ». Les uns chantent, parfois malgré leurs défauts ou leurs faiblesses ; les autres, en dépit de leurs qualités, voire de leur virtuosité, ne chantent pas… pour moi. Il me semble comprendre, grâce aux propos de Claude Nougaro, qu’en effet j’applique spontanément cette distinction et qu’il est quasiment impossible ensuite de la remettre en question.

Parmi ceux qui chantent, Galliano, Viseur, Azzolla, Mille, Amestoy, Macias… et bien d’autres. Il ne s’agit pas ici de faire un palmarès. Parmi ceux qui ne chantent pas, Nano, Contet et quelques autres… mais je ne désespère pas, avec de l’écoute assidue et de l’information, d’arriver à saisir en quoi, eux aussi, chantent. Ecoute assidue et information, c’est déjà de la culture… culture qui pour l’instant me fait défaut.

Cette notion de culture me parait en l’occurrence tout à fait fondamentale. On la considère habituellement comme quelque chose qui se surajoute aux perceptions et aux impressions immédiates, comme quelque chose qui serait de l’ordre de l’intellect ; en fait, je pense que tout jugement esthétique immédiat, c’est-à-dire spontané, est déjà culturel. La culture ne se surajoute pas au goût naturel ; le goût, en tant que tel, est culturel. Cette idée me parait importante, car elle justifie à mes yeux de chercher encore et toujours à se cultiver pour agrandir sans cesse le cercle des accordéonistes qui chantent… Et s’il est difficile d’agrandir ce cercle, c’est justement parce que la culture, ça demande beaucoup de travail.

lundi, novembre 13, 2006

mardi 14 novembre

… cherché quelques informations sur l’accordéoniste Françoise Arnoux, dont le nom est cité, page 34 du numéro 58 de la revue « Accordéon et accordéonistes », à l’occasion du compte-rendu de la 18ème édition des « Nuits de nacre ». Le paragraphe qui lui est consacré ou, plus exactement qui est consacré à la prestation du groupe MaM, qu’elle forme avec François Michaud, violon, et François Parisi, accordéon, me donne envie d’en savoir plus et surtout d’en écouter quelque chose.

D’autant plus que la critique de leur disque, « Jazz in my musette », page 64, renforce ce désir. Cette critique en effet développe avec des précisions sur quelques titres une précédente critique, déjà enthousiaste, mais brève et allusive, page 61, numéro 45 de la même revue. Autre argument : la critique du numéro 58 est signée F.J. – Françoise Jallot -, une signature que j’apprécie beaucoup pour ses analyses de disques et pour ses dossiers.

Une enquête rapide me permet de recueillir les informations suivantes :

- sur Alapage, offre d’achat, sans extraits à écouter, de Mam, « Jazz in my musette » (14 titres, 2005). A noter que le même disque figure à deux lignes d’intervalle avec deux prix différents sous les désignations « Jazz/blues, Cd Import, 20 euros » et « Techno/Electro, 19, 12 euros». L’un est disponible en 7 jours, l’autre en 1 à 2 semaines. Le temps de l’exporter avant de l’importer, je suppose. Sans commentaires !
- sur Alapage encore, possibilité d’écouter des extraits et de télécharger de Mam, « Gouttes d’eau » (14 titres, 2005) et « Franche contrée » (13 titres, 2005) ; même chose sur iTunes.
- sur la Fnac, possibilité d’écouter des extraits et de télécharger les deux mêmes albums, plus, de Viviane Arnoux et François Michaud (duo et non groupe MaM), « Cheval rouge » (14 titres, 1995). Ce disque est noté épuisé sur Alapage.

L’ensemble m’a paru éclectique, comme s’il s’agissait de parcourir un panorama large et d’expérimenter les ressources de l’accordéon. En première écoute (d’extraits), ça donne envie d’approfondir l’impression initiale agréable. Agréable, voilà, c’est ça !

dimanche, novembre 12, 2006

lundi 13 novembre

Il y a quelques jours, j’avais signalé à Nadja et Sébastien l’existence du site de Fédor Chistyakov, son choix de morceaux proposés in extenso en téléchargement libre, ses vidéos et sa discographie avec quelques morceaux à télécharger pour chaque album. Je suis content de voir, en discutant avec eux, qu’ils ont bien apprécié sa musique et qu’ils ont effectivement trouvé son jeu d’accordéon pour le moins surprenant. Même si cette musique ne se réduit pas à une performance physique, cette dimension force l’admiration. Cela contribue à donner cette impression d’énergie extraordinaire que dégagent les vidés. Mais, pour l’essentiel, c’est la qualité musicale et le style qui étonnent.
…hier, dimanche donc, Nadja a pris du temps pour télécharger les six morceaux proposés en « Best Tracks » et en a tiré un cd de presque 45 minutes, qu’elle m’a donné. Je récapitule :

- Bayan, harp & blues, traditionnel russe, 4 :20
- Winter in Africa, traditionnel russe, 5 :00
- Sheep may safely graze, J.S. Bach, 6 :14
- Kumparsita drive, R. Adler, 6 :39
- Summertime, Gershwin, 13 :27
- Choral prélude n° 73, J.S. Bach, 7 :54

Je suis en train d’écouter ces six titres en écrivant ces quelques phrases et dire que cela me réjouit est bien en-deçà du plaisir que j’éprouve…

samedi, novembre 11, 2006

dimanche 12 novembre

Hier, samedi, en fin d’après-midi, direction Toulouse pour rejoindre « les petits » : Nadja, Sébastien, Charlotte et Camille. Comme d’habitude, circulation assez dense, mais fluide. Comme d’habitude, sur notre droite, les Pyrénées, à la fois proches et à distance indéfinissable. Environ 1h30 de route jusqu’au périphérique. A partir de là, c’est l’incertitude, ça roule ou ça bouchonne, c’est selon… Une fois de plus, nous constatons que la majorité des voitures circule à plus de 130 km /h, sauf sur une portion d’un demi-kilomètre où de grands panneaux annoncent la présence de radars automatiques. Sur cette portion de l’autoroute, c’est la conduite en accordéon qui tout à coup prévaut. Nous avons emporté nos trois disques les plus récents, les deux achetés chez Harmonia Mundi et celui, de démonstration, que nous a offert le responsable de la boutique :

- Au départ, pour placer notre parcours sous d’heureux auspices, nous écoutons « Après l’orage » de freeBidou. Décidément, c’est clair, nous avons une grande sympathie pour ce trio. Leur musique nous réjouit tant en ce qui concerne leurs compositions, pleines d’humour et de fantaisie, qu’en ce qui concerne leur jeu même, qu’il s’agisse de Buisson au banjo, d’Harrison à la contrebasse ou de Fournier à l’accordéon. En plus, en les écoutant, nous les revoyons sur la scène de Trentels et ce souvenir ajoute à notre plaisir présent.
- plus tard, nous écoutons « Elegio ». Comme j’ai déjà eu l’occasion de le noter, la construction de ce disque nous séduit dans la mesure où il fait alterner le Cuarteto Cedron stricto sensu, Cedron y Guitarras et, si j’ose dire, la formation élargie, La Tipica. Outre la voix de Juan Cedron, nous apprécions particulièrement le « mixte » : violons / contrebasse ou violoncelle / bandonéon. Le Cuarteto Cedron, on connaît et chaque fois on se laisse prendre au charme de leur poésie.
- en arrivant aux environs de Toulouse, nous essayons d’écouter « Electrosolo » de Pascal Contet. En fait, nous convenons qu’il nous faudrait un médiateur, un initiateur ou, comme on dit aujourd‘hui, un coach pour nous permettre d’apprécier son travail de création et d’y prendre plaisir. Livrés à nous-mêmes, nous ne comprenons décidément pas de quoi il s’agit. Pour moi, et j’avais eu une impression analogue en écoutant Nano, j’ai l’impression qu’on me donne à entendre des morceaux ou des fragments d’essais, des tentatives pour proposer quelque chose, de l’ordre du sonore, qui m’échappe… En arrivant sur le périphérique, le moment n’est plus à l’écoute, mais à l’attention pour la conduite… Mais nous ne renonçons pas… nous recommencerons à la première occasion favorable.

vendredi, novembre 10, 2006

samedi 11 novembre





… passé une grande partie de la matinée avant le déjeuner, puis le début de l’après-midi à explorer, sur internet, des sites relatifs au Cuarteto Cedron, à freeBidou, à Amestoy et à Pascal Contet. Parcours peu rigoureux, nonchalant, guidé par l’association d’idées. J’ai trouvé évidemment des extraits sur les sites de grande distribution comme la Fnac ou Alapage. Mais outre ceux-ci, je retiens ces quelques sites, en attendant de plus amples informations, quand le désir me viendra d’autres explorations :

- en ce qui concerne le Cuarteto Cedron, des extraits de 40 secondes sur le site ci-dessous :

http://www.cedron-gotan.com/

et des extraits de 30 secondes sur celui-ci :

http://tienda.farolatino.com/browse.do?dispatch=requestDetalle&articuloId=54795


- en ce qui concerne freeBidou, deux vidéos sur :

http://www.freebidou.com/voirecouter_videos.htm

et des extraits des deux disques qui ont précédé le dernier, « Après l’orage », sur :

http://www.freebidou.com/voirecouter_disques.htm

mais aussi deux morceaux in extenso de « Baby foot Party » sur le site ci-dessous:

- Batman en Roumanie 3 :21
- Rumbala 3 :27

http://www.elleschantenteuxnonplus.com/freebidou.htm


- en ce qui concerne Jean-Luc Amestoy et en particulier Amestoy Trio, sur le site de Daqui, le label des nuits atypiques, on peut entendre in extenso le titre 1, « Espina », de l’album « Le Fil »

http://www.daqui.fr/album_press.php?id=13


- quant à Pascal Contet, je continuerai à chercher, car pour l’instant, hormis Alapage, je n’ai pas trouvé d’extraits musicaux, ni a fortiori de morceaux. A suivre…


… pour le reste, déjeuné encore aujourd’hui sur la terrasse arrière : 21°. On a presque peine à y croire. Pour ma part, je ne suis pas loin de penser que c’est le temps idéal. Pas un souffle de vent. Toutes portes et fenêtres ouvertes, on circule sans transition, sans différences de température, de l’intérieur de la maison aux terrasses et au jardin. Les draps, les oreillers et les serviettes sèchent sur l’herbe et se gorgent des odeurs des feuilles mortes. Au menu, merlu à la poêle, rattes du Touquet à la vapeur, un verre de premières côtes de Blaye et… avant le café, toutes sortes de chocolats. Quand on commence à y goûter et que l’on se donne le prétexte de faire des comparaisons, il est difficile de s’arrêter. Un carré de chocolat pour accompagner un morceau de freeBidou, un autre carré pour accompagner le suivant ; un morceau de freeBidou pour accompagner un nouveau morceau de chocolat ; encore un morceau pour mieux en apprécier l’écoute… avec un carré de chocolat, et réciproquement.

L’écoute de l’album « Après l’orage » est un vrai bonheur. Energie et humour. L’écoute du disque de Pascal Contet, « Electrosolo », est plutôt de l’ordre de l’exercice. Pour l’instant, je ne comprends pas vraiment son projet et ses textes d’accompagnement ou explicatifs ne m’éclairent guère. Ils restent obscurs pour moi. Mais je ne renonce pas. J’avais fait la même expérience avec Nano ou avec Anzellotti. A l’heure actuelle, j’ai l’impression d’assister, tout en restant un peu à l’écart, à un travail de recherche, dont je ne saisis qu’ébauches et fragments.

D’un côté donc, freeBidou avec comme titres, « Autoroute 75 », « Système D », « Les chameaux du Morvan », « The punk Panther », « Camping caravaswing », « Le Breton » et aussi « Naïma » de J. Coltrane ; de l’autre, P. Contet avec « Sans nom », « Regard », « Introspection », « Brouillard », « Tragique », « Etat second »…Extraversion versus Introspection !

jeudi, novembre 09, 2006

vendredi 10 novembre










… déjeuné encore aujourd’hui sur la terrasse arrière : 20°, pas un souffle de vent. Le soleil explose en passant à travers les feuilles des charmes. L’alternance d’ombre et de lumière est rude à la vue. La table, les couverts, les bouteilles ont quelque chose d’impressionniste. L’air est sec et léger à respirer. Toutes portes et fenêtres ouvertes, on circule agréablement, sans avoir à lutter contre les excès de chaleur de l’été. On veut avoir l’illusion que cet automne-là ne finira jamais.

Nous avions noté, il y a de cela quelques semaines, lors de notre dernière visite à la boutique Harmonia Mundi de Tarbes, qu’il y avait un exemplaire du disque « Electrosolo » de Pascal Contet parmi des disques que nous apprécions beaucoup, les disques de la collection « Signature » de Radio France. Tout en discutant de choses et d’autres, nous sommes amenés à parler de ce disque et, vu le beau temps favorable persistant, nous décidons, entre deux cafés, d’aller le chercher cet après-midi et de profiter à cette occasion, tout au long du parcours, de la présence des Pyrénées, comme estompées par une brume de chaleur.

- en fait, si nous avons pensé à Pascal Contet, c’est parce que nous avions eu envie d’écouter en déjeunant le disque « Le fil » du trio Amestoy - un de nos disques de prédilection - et que ce faisant nous nous sommes rappelé avoir écouté Pascal Contet et Jean-Luc Amestoy en automne à Toulouse. C’était à l’occasion d’un concert du trio d’accordéonistes, J.L. Amestoy, D. Suarez et D. Dulieux, qui avaient invité P. Contet… et son chien. Par association d’idées donc, l’envie nous est venue d’écouter un peu attentivement le travail expérimental et plutôt conceptuel de ce dernier. Pour l’instant, cette envie relève plus du studium que du punctum, mais maintenant, c’est décidé, nous voulons comprendre pourquoi il est considéré, en particulier à l’étranger, comme l’un des accordéonistes français d’importance majeure.
- après avoir pris « Electrosolo », notre regard est attiré par un disque : tête de cheval de couleur violette sur fond rouge sombre. « Elogio », dernier opus du Cuarteto Cedron. Le verso de la couverture nous intéresse. Sur les quinze titres, huit sont interprétés par le Cuarteto Cedron, cinq par Cedron y Guitarras et deux par le Cuarteto Cedron in La Tipica. Cette variété nous séduit. Autant P. Contet nous entraine dans l’expérimentation, autant le Cuarteto et La Tipica nous promettent des paysages familiers.
- le responsable de la boutique avait mis de côté, pour nous les faire écouter, un disque où joue Fabiano et un autre où joue Matinier, mais finalement nous nous en tenons à notre choix du Cuarteto Cedron, car Fabiano comme Matinier nous paraissent quelque peu en retrait dans ce que nous écoutons.
- au moment de partir, il nous offre en exemplaire de démonstration le dernier disque des « FreeBidou », « Après l’orage ». A première écoute, un vrai bonheur de vitalité, de créativité et d’humour !

Pour aujourd’hui, je m’en tiens au fait. A partir de demain, après écoute des trois disques, j’essaierai de garder quelques traces de nos impressions.

- « Le fil », Amestoy Trio. 2003 Daqui, Harmonia Mundi distribution.
- « Electrosolo », Pascal Contet, Signature / Radio France, 2003
- « Elogio », Cuarteto Cedron, 2005 Cuarteto Cedron, 2006 Le chant du monde
- « Après l’orage », FreeBifou, 2006 freeBidou, 2006 Le chant du monde

mercredi, novembre 08, 2006

jeudi 9 novembre



















… reçu un courriel de Daniel G…, qui me donne quelques informations sur un festival de jazz manouche, qui a eu lieu récemment à Mont-de-Marsan. Il se réjouit d’avoir pu faire un bœuf avec Marcel Loeffler, pour lequel il a une grande admiration. C’est lui qui m’avait fait connaître cet accordéoniste. Lui-même, violoniste, est leader d’une formation vouée au jazz manouche. J’avais fait la connaissance de Daniel G… au cours d’une autre vie, où un concours de circonstances m’avait amené à intervenir, à la demande de l’IFMI de l’université de Toulouse-Le Mirail, dans la formation au D.U.M.I. (diplôme universitaire de musicien intervenant) dans les Pyrénées-Atlantiques et, dans ce cadre à diriger des mémoires professionnels. Je me rappelle bien celui de Pascal, qui portait sur la tradition orale, sur sa fonction dans notre société et sur son rôle dans l’éducation… Une bien jolie réflexion, caractérisée à la fois par une implication personnelle forte et par un vrai travail d’analyse fondé sur un travail de recherche documentaire approfondi. J’ai retrouvé un document qu’il donnait en annexe, où l’on voit Maximin Rambault, violoneux né en 1911, avec son orchestre – violon, batterie, accordéon – et son instrument de prédilection, son « violon jazz », instrument constitué d’un manche de violon sur lequel était adapté un pavillon de phonographe pour amplifier le son. Un précurseur au cœur de la Vendée.

J’ai gardé un excellent souvenir de trois années de travail avec des musiciens intervenants ; j’ai gardé des relations avec plusieurs et chaque fois que l’un d’entre eux me fait signe, c’est un grand plaisir.

… … déjeuné encore aujourd’hui sur la terrasse arrière : 18°, pas un souffle de vent ; soleil de plus en plus bas, éclatant comme du métal en fusion. Le fond de l’air est sec, mais l’herbe reste humide de rosée tard dans la matinée ; le ciel est sans nuages. Les feuilles tombées au sol forment un demi-cercle jaune et rouge sous le prunier. Les jours passent et le quartier semble toujours aussi assoupi. Les containers de déchets verts, sur les trottoirs, attendent le passage de la benne. Régine P… nous a rejoints pour le café : nous dégustons en même temps quelques tasses et « If » de Myriam Alter, avec Dino Saluzzi au bandonéon. Depuis le début du repas, c’est la troisième fois que nous écoutons ce disque et nous avons plaisir de le partager avec Régine, qui l’apprécie.

On peut écouter des extraits de 30 secondes des dix titres de l’album sur Alapage ou sur la Fnac. Je n’ai rien trouvé sur iTunes, ni sur WMA Msn Music.

En consultant un site dédié à Myriam Alter, j’apprends qu’elle est belge… je la croyais américaine. Nul n’est parfait !

… sur le site ci-dessous, on peut écouter in extenso deux morceaux de l’album (le 1 et le 10) :

- « Walking Up », 3 :57
- « Where You Belong », 4 :27

http://www.songtone.com/artists/Productions/alter_if.htm

mardi, novembre 07, 2006

mercredi 8 novembre






… déjeuné au chinois. C’est l’un de nos bistrots d’élection pour les midis où l’on désire manger plutôt rapidement. Menu express à 8€50 : salade de nems, lôk lâk pour moi, poulet aux champignons noirs pour Françoise, riz blanc, nougats. Un verre de vin. C’est comme une tradition. 22° et pas un souffle de vent. La ville semble comme alanguie à l’aube de l’été, à ceci près que le soleil est bas et que les ombres froides sont comme distendues. Douceur de vivre avec les Pyrénées bleues en toile de fond des rues orientées nord-sud. Le fond de l’air est sec. Le ciel est sans nuages.

Nous rentrons à la maison pour boire le café sur la terrasse arrière, toutes portes et fenêtres ouvertes. Café Max Havelaar, torréfaction artisanale, certifié agriculture biologique, origine Guatemala – Antigua, pur arabica, moulu. Et encore, je résume… Le quartier semble assoupi. Nous dégustons en même temps quelques tasses et les titres de « Genesia » du duo « Le Baïkal ».

… quelques consultations sur internet de sites d’accordéonistes russes. C’est ma période Bayan. Il faut dire que c'est un monde ! J'ai trouvé deux sites intéressants, mais en même temps je trouve toujours aussi compliqué et aléatoire de passer commande.

http://www.disquestoutcrin.com/Vladimir_Sidorov/disc.html

http://www.yurimedianik.com/fr/discography/

lundi, novembre 06, 2006

mardi 7 novembre






... ...déjeuné sur la terrasse arrière : 20°, pas un souffle de vent ; soleil bas, éclatant mais un peu froid. Il disparaît de plus en plus tôt derrière le toit de la maison voisine. L’ombre est froide. Le fond de l’air est sec : nous décidons d’étendre une lessive de draps sur l’herbe; le ciel est sans nuages. Les feuilles craquent sous nos pas et s’accrochent à nos semelles. Au menu : pot au feu en salade, pommes de terres, tomates, cornichons, petits oignons, piments, carottes, taillés fins, persil haché menu ; deux verres de premières côtes de Blaye, fruits et cafés…
Les jours se suivent, se ressemblent et sont différents ; petits glissements de la vie quotidienne.

Pour accompagner ce déjeuner dans notre bistrot personnel, nous écoutons une nouvelle fois « Sous d’autres jazzitudes » de Jacques Pellarin. On commence à saisir l’organisation de l’ensemble des morceaux ; on se demande parfois à qui il nous fait penser dans telle ou telle composition ou interprétation : on le situe ; un réseau se construit petit à petit ; on attend certains moments ; on a l’impression de percevoir son style de mieux en mieux… Pour ma part, outre la musicalité, j’apprécie beaucoup l’impression d’une maitrise technique extrême qui refuse la pure virtuosité pour aller à l’essentiel. En ce sens, je vérifie à chaque nouvelle écoute cette idée de classicisme que j’ai déjà évoquée à plusieurs reprises.

… exploré durant tout l’après-midi le site de Fédor Chistyakov : discographie, vidéos, morceaux musicaux, pas seulement des extraits, proposés généreusement et gratuitement. Un site étonnant par sa richesse, sa variété et son foisonnement. Chaque page, chaque rubrique est comme un carrefour à partir duquel s’ouvrent maintes pistes sonores. La créativité est surprenante : c’est comme si tout un répertoire éclectique était revisité, relu, réinventé… remis à neuf. Une véritable source de jouvence ! J’ai bien conscience de m’enthousiasmer assez facilement - il faut dire que je fais ce qu’il faut pour cela ; la vertu d’enthousiasme en effet, c’est une véritable ascèse et je m’efforce de la pratiquer assidûment - mais, en l’occurrence, ce site est enthousiasmant par ses qualités artistiques et pour ses qualités morales, je pense à la générosité qui consiste à offrir quantité d’œuvres en libre usage. C’est bien d’un autre monde qu’il s’agit, tant au plan esthétique que politique. Mais un monde possible. La preuve…

http://www.fedor-chistyakov.ru/downloads.htm

dimanche, novembre 05, 2006

lundi 6 novembre





De la journée d’hier, dimanche, plusieurs choses différentes à noter pour en garder trace :

- … visité le site du « Quatuor Caliente », dont j’aime tellement leur premier et unique disque, sauf erreur, « Astor Piazzolla, Libertango ». Ils présentent leur futur spectacle, « Moi, Astor Piazzolla » et, sur ce site, on peut écouter cinq extraits qui donnent une idée très juste de leur travail.

http://www.quatuorcaliente.com/f_discographie.htm


- … rendu une visite au blog de Sylvie Jamet. Comme chaque fois, j’y trouve des informations intéressantes ou surprenantes ou les deux à la fois. L’encyclopédie de l’accordéon est en marche. De cette visite très précisément, outre le fait que son animation radio donne vraiment envie de l’écouter, - à quand une audience nationale ? – je retiens deux informations surprenantes et que j’archive pour des consultations ultérieures. Il s’agit de deux vidéos d’un accordéoniste russe, Fédor Chistiakov, d’une part avec un harmoniciste, Kojiékin, et leur groupe, d’autre part avec son orchestre rock :

http://www.youtube.com/watch?v=9IiX_TfXTgE&mode=related&search=

http://www.youtube.com/watch?v=iSq8E0cPgwc&mode=related&search=


- dans ce même blog – Sylvie J. ne fait jamais les choses à moitié - on trouve le site original de Fédor Chistiakov, où l’on peut écouter quelques morceaux de Bach, de Gershwin, des traditionnels russes et… ma préférence, « La Cumparsita » ! Mais on y trouve de surcroit encore d'autres morceaux, toujours étonnants, et avec une qualité sonore excellente. Le site vaut le détour !

http://www.fedor-chistyakov.ru/downloads.htm


- … autre chose : je suis allé faire un tour sur le blog de Caroline Philippe – autre encyclopédie de l’accordéon – et j’y ai consulté les pages 46 à 51, toutes nouvellement éditées. Beaucoup de choses intéressantes :
- d’abord, la fin du reportage de FR3 sur Richard Galliano, pages 46 et 47
- ensuite, page 48, Vaÿrynen interprétant les 12 variations de Mozart sur « Ah ! Vous dirai-je maman ! »
- enfin, page 50, Motion Trio et le chanteur Bobby Mc Ferrin interprétant « The Heart » lors d’un festival de jazz à Varsovie en 2002. Le plaisir de l’écoute se redouble du plaisir de voir le plaisir manifeste qu’ils prennent tous les quatre à cette rencontre.

http://bayan.skyblog.com/


- enfin, nous avons déjeuné sur la terrasse arrière : 18°, pas un souffle de vent, soleil bas, très lumineux mais un peu froid. Le fond de l’air est sec ; le ciel sans nuages. Les feuilles tombent mollement au sol avec un petit craquement à peine audible. Au menu : pot au feu, verre de premières côtes de Blaye, crêpes et cafés…
- … pour accompagner ce déjeuner dans notre bistrot personnel, nous écoutons encore une fois « Sous d’autres jazzitudes » de Jacques Pellarin. On saisit de mieux en mieux l’unité de son style personnel à travers la diversité des styles musicaux qu’il endosse et l’on apprécie aussi de mieux en mieux les diverses formations qu’il a réunies suivant les morceaux : duo (accordéon / piano ou accordéon / guitare), trio (accordéon / saxo / batterie), quartet (accordéon / batterie / basse / guitare ou accordéon / saxo / batterie / basse)… sans compter un titre en solo, « Un air de famille ». Titre où, nous semble-t-il, apparaît manifestement le concertiste classique…

samedi, novembre 04, 2006

dimanche 5 novembre

Hier, samedi, vers 10 heures, le facteur dépose deux enveloppes publicitaires et une grande enveloppe blanche, assez épaisse, dans la boite à lettres. C’est cette dernière qui m’intéresse. Je sens immédiatement sous mes doigts deux cds dans une protection de mousse. L’envoi de Jacques Pellarin me parvient beaucoup plus vite que je n’aurais osé l’espérer. Première bonne surprise.

La seconde bonne surprise, c’est la qualité des deux disques. Non que je doutais de celle-ci, mais parce qu’elle est supérieure à ce que j’attendais, en particulier quant à leur homogénéité :

- « Genesia », duo « Le Baïkal », Jean-Luc Brunetti et Jacques Pellarin
- « Sous d’autres jazzitudes », Jacques Pellarin.

Toute la journée, successivement, les deux cds vont tourner. Au fil des écoutes, nous avons commencé à faire des comparaisons, non pour établir quelque palmarès entre les morceaux, mais pour mieux en saisir leurs spécificités.

Du coup, sans attendre d’approfondir encore notre écoute, j’ai envoyé un courriel à Jacques Pellarin pour lui signifier et la bonne réception de son envoi et le plaisir que nous avions éprouvé en découvrant le contenu de celui-ci. En substance, je lui dis que nous sommes certes incapables d’analyser notre satisfaction en termes techniques, mais que celle-ci est une évidence sensible fort agréable. Je lui dis aussi que nous apprécions beaucoup ce que j’appellerais son classicisme, c’est-à-dire une économie de moyens extrême pour atteindre un maximum d’effets esthétiques. Il y a là une sorte de dimension morale de l’œuvre et de l’interprétation à laquelle, quand nous la percevons, nous sommes particulièrement sensibles. Je parlerais presque d’honnêteté. J’ajoute qu’il y a un certain nombre d’accordéonistes que nous appelons nos « fondamentaux », comme par exemple Galliano, Mille, Lassagne, Azzolla, Sopa, Colin, Privat, entre autres, et que de toute évidence lui-même, Jacques Pellarin, en fait d’ores et déjà partie. Cela tient à une présence, un style propre, une signature qui immédiatement entre en correspondance avec notre monde et avec ce qu’inconsciemment nous attendions.

Conséquence : à l’occasion de ce courriel, je demande à Jacques Pellarin de bien vouloir m’informer, dès que possible, de la sortie de son prochain opus prévue en janvier. Cette demande est, me semble-t-il, un indice sûr de notre plaisir.

Il y a des journées comme ça…