jeudi, décembre 06, 2007

dimanche 9 décembre - emmaüs, mon bel accordéon

Ils sont là, côte à côte, au ras du sol, sur l'étagère inférieure d'une sorte d'échafaudage où s'entassent des objets hétéroclites : lampes de chevet, appareils photographiques, statuettes plus ou moins africaines, angelots plus ou moins dorés, assiettes assorties de proverbes et de scènes grivoises, cuillères, fourchettes et couteaux, verres, disques, poupées en porcelaine, machine à écrire, etc... etc...

Au risque de paraitre ridicule, je dois dire que cet accordéon en partie disloqué m'a ému. Sa couleur, ce bleu méditerranéen, ce bleu d'horizon sans nuages, y est sans doute pour beaucoup, mais plus encore la signature des facteurs de l'instrument. Sans pouvoir leur donner un visage, je sens leur présence pleine de passion et je trouve cela émouvant. Je pense au travail que cet instrument manifeste ; je pense au temps qu'il a fallu pour traduire un long apprentissage de compétence en cet objet qui semble n'attendre qu'un signe pour s'animer.


En m'éloignant du site d'Emmaüs, je me répète : "Castelfidardo" et ce nom, que je rumine, sonne déjà comme de la musique. J'imagine la pulsation d'un accordéon : "Castelfidardo".