lundi, décembre 26, 2005

lundi 26 décembre

Il y a, à Pau, sur le site de l’hypermarché Leclerc, un espace culturel, le Parvis 3, que j’apprécie et où il m’arrive d’aller assez souvent. J’y pars en quête de cd d’accordéons, mais sans objectif précis et bien défini. Pour les commandes ou pour les achats prévus, j’ai d’autres fournisseurs. Je parcours donc successivement quatre rayons de cet espace culturel :

- Ambiance, où l’on trouve les délicieux « jour de fiesta », « bal dans les Vosges », « amour musette », « 50 succès d’avant-guerre pour danser », « chez Pierrette », « no problemo » ou encore « succès des années 50 d’André Verchuren », et c…
- Monde, où l’on trouve Piazzolla, le Taraf de Haïdouks, et c…
- Jazz, avec Galliano, Beier, Schlick, Lubat, Amestoy, Macias et pourquoi pas Perrone ou même Gotan Project, et c…
- Classique. J’ai beaucoup de goût pour ce rayon car les cd, d’accordéon ou de bandonéon, y sont classés à des places improbables, suivant un ordre aléatoire sans rapport avec l’ordre alphabétique des instrumentistes ou des compositeurs, sans rapport non plus avec un classement par genre, chronologique ou autre… En fait, le seul principe d’ordre semble être la désinvolture des clients qui déposent les cd non retenus au petit bonheur la chance. Cette méthode réserve d’heureuses surprises. Par exemple :
- Karin Küstner,
- James Crabb et Geir Draugsvoll, Duos for classical accordions,
- Yo Yo Ma, Soul of the Tango (Tango Remembrances, YoYo Ma, cello (avril 1997), et Astor Piazzolla, bandonéon (août 1987),
- et bien d’autres...


C’est ainsi que samedi, en fin d’après-midi, j’ai rencontré un disque étrange et pénétrant d’un compositeur et d’un interprète que je ne connaissais pas.

- Sofia Gubaidulina, De Profundis, Jokinen / Zolotaryov ; David Farmer, accordion, 20 th century works for the accordion. Black Box Music 2002.


De grandes masses sonores, qui se déplacent comme de lourds nuages dans un ciel de tempête, d’orages et d’éclairs… qui se disloquent… se dispersent… se rassemblent à nouveau… Un sentiment de religion sombre et tragique. Quelque chose d’angoissant et d’étouffant. Et puis, tout à coup, pendant quelques secondes (une dizaine), à la fin de la partie IV du titre « Et Exspecto », un souffle, une respiration régulière, presque sereine… une âme un instant apaisée. L’âme de l’accordéon.