dimanche, février 26, 2006

dimanche 26 février

… et l’on retrouve Coloriage au cœur de Viaggio.

- Viaggio, Disques Dreyfus, 1993.

Quel quartet !

- Richard Galliano, accordion, piano, accordina
- Bireli Lagrene, acoustic guitar, electric guitar
- Pierre Michelot, bass
- Charles Bellonzi, drums.

De titre en titre, valse, java, tango, bossa…Au fond, l’unité de tout ça, c’est le jazz, c’est-à-dire d’abord une question de pulsation et d’inspiration, quelque chose qui vient du cœur et du ventre, d’où procède toute respiration profonde. En écoutant ce disque, on ne peut s’empêcher de penser qu’il est comme l’origine d’une tradition. Il s’inscrit dans plusieurs traditions et tout à coup avec la force d’une évidence, il les transcende et ouvre de nouvelles voies à explorer.

Les portraits photographiques de Richard Galliano sont remarquables : les yeux clos à la recherche de ce qui doit advenir ; les yeux mi-clos et mi-rieurs ; le regard attentif, bienveillant et tendu par la volonté de comprendre. Une tension sereine… et toujours cette tignasse noire !

Et maintenant, puisque nous sommes un dimanche...

- Laurita, Disques Dreyfus, 1995.

Outre le plaisir, évidemment, que me procure ce disque, certains titres en particulier comme Leo, estante num instante ou Libertango ou encore Milonga del Angel, entre autres, il m’intéresse pour deux raisons au moins :

- La formation de base est un trio : Richard Galliano, accordion, Palle Danielsson, bass et Joey Baron, drums. Mais il y a aussi des invités : Michel Portal, bass clarinet, Didier Lockwood, violon et Toots Thielemans, harmonica, qui interviennent sur deux titres chacun. Cette variation à partir d’une sorte de noyau central donne une couleur particulière à ce disque. Unité et diversité.
- Dans un texte de présentation, Richard Galliano nomme explicitement un certain nombre d’artistes qu’il estime et qu’il a invités ou dont il joue les compositions. Cette liste est intéressante, car on peut la lire comme un ensemble de références, de repères, d’amers qu’il se donne pour tracer sa propre voie, nourrie de ces influences choisies. Il cite Astor Piazzolla, Toots Thielemans, Michel Portal, Hermeto Pascoal, Serge Gainsbourg, Didier Lockwood, Palle Danielsson, Joey Baron et Clifton Chénier. Je trouve vraiment intéressant de voir comment Richard Galliano s’inscrit ainsi dans une tradition qu’il crée en s’y référant.