mercredi, août 02, 2006

jeudi 3 août

Il y a des disques avec lesquels j’ai une relation étrange. Parmi ceux-ci, « From Valse to Swing » de David Rivière, produit en 2004 par Le Chant du Monde et distribué par Harmonia Mundi.

C’est en effet un disque que j’apprécie beaucoup, mais que j’oublie régulièrement dès que je l’ai remis à sa place. Chaque fois, il faut un fait du hasard pour que je redécouvre sa présence. Et chaque fois, tout aussi régulièrement, j’éprouve à son écoute le même plaisir.

C’est un disque que je qualifierais volontiers de classique, presque de fondamental, en ce sens qu’il perpétue l’œuvre des pères fondateurs, si j’ose dire : Gus Viseur, Tony Murena, Jo Privat, Emile Carrara, Joseph Colombo, Michel Péguri, Guerino Vetese, etc… Outre le plaisir immédiat de pouvoir écouter des œuvres « premières », au sens où l'on parle des « arts premiers », je sais gré à David Rivière et à ses associés de les jouer avec beaucoup de modestie et de respect.

C’est ainsi que l’on peut écouter :

- Volubilis de Carrara
- La Sorcière de Jo Privat
- Indifférence de Murena et Colombo
- Montagne Sainte-Geneviève de Django Reinhardt
- Bourrasque de Péguri
- Germaine de Colombo
- Passion de Murena
- Brise Napolitaine de Vetese
- Flambée Montalbanaise de Gus Viseur

... Mais aussi des compositions originales de Rivière :

- La Valsonne avec D. Rouquier
- Privation avec « Zinzin »
- Eulalie Waltz avec P. Delaveau
- Sacré Manouche avec L. Delaveau et P. Thomas.

Le quintet de base est composé de :

- D. Rivière, accordéon
- D. Rouquier, guitare
- G. Parodi, guitare
- P. Delaveau, guitare
- L. Delaveau, contrebasse, basse

... auxquels s’ajoutent des invités comme « Zinzin », accordéon, G. Catanèse, batterie, L. Zeller, violon, E. Laurent, piano, J.P. Duclay, orgue, piano, F. Mathieu, chant.

Bref, un quintet qui parfois se réduit à un trio, parfois va jusqu’à six musiciens.

Il faut ajouter, car c’est une initiative très heureuse, que l’album comprend un second cd en bonus avec des versions « princeps » de plusieurs titres, comme par exemple :

- Volubilis, version 1942, E. Carrara et son ensemble
- Indifférence, 1942, E. Carrara et son ensemble
- Germaine, 1934, G. Vetese et son orchestre
- Passion, 1942, E. Carrara et son ensemble
- Brise Napolitaine, 1933, G. Vetese et son orchestre
- Flambée Montalbanaise, 1940, Gus Viseur et son orchestre.

La présence de ces versions est émouvante ; elle est aussi intéressante, car elle permet de mieux saisir la fidélité de Rivière à leur esprit et de mieux appréhender son originalité. Fidélité n’est pas copie. L’expression « bain de jouvence » traduit assez bien l’impression que je ressens : une manière de se plonger dans quelque chose d’originel et de primordial, qui n’est ni d’un passé lointain, ni dépassé, mais qui est là comme une source pleine de vie.

David Rivière joue sur accordéon Cavagnolo.