samedi, juillet 29, 2006

dimanche 30 juillet

Françoise et moi, nous avons mangé sur la petite terrasse bordée de charmes : bavette, piperade, fromage du pays, abricots, pêches, café(s) ; un verre de Madiran et deux d'Ogeu. Depuis hier, où les distributeurs d’essence donnaient lieu à des files interminables de voitures, nous avons l’impression d’être seuls à Pau. Déjà que notre quartier est habituellement calme et paisible, on n’y entend plus aucun bruit. Les voisins sont absents. Les villas sont fermées. La rue est vide. Nous avons donc profité de cet isolement pour écouter le disque de René Sopa et Dino Mehrstein, « Crazy Rythm », en déjeunant sur la terrasse. Sans être très forte, car cela ne conviendrait guère à cette musique, plutôt intimiste malgré son énergie, la puissance du lecteur de cd était assez élevée pour que notre écoute soit vraiment très confortable. Le son remplissait bien l'espace.

Je pense qu’au cours de notre repas nous n’avons dû échanger qu’un minimum de phrases, précisément parce que nous étions attentifs à notre écoute. Juste quelques mots pour nous dire notre plaisir. A la fin, nous avons vérifié que nous étions spontanément d’accord pour penser que ce disque aurait pu aussi bien s’appeler « Nuits parisiennes », tant plusieurs titres en évoquent l’atmosphère. De même, nous sommes convenus que l’accord de l’accordéon et de la guitare fonctionnait vraiment bien, avec en outre la participation heureuse d’autres instruments : contrebasse, clarinette, batterie. Nous avons bien aimé la version vocale du morceau intitulé « Ballade pour Ann », chantée par Bévinda, que l'on aurait volontiers écoutée un peu plus.

Sans doute vais-je me répéter, mais je dois dire que nous avons beaucoup apprécié le son et le jeu de René Sopa, et aussi cette sorte d’apparence de facilité qui est la partie émergée d’un travail que l’on pressent incessant. La touche manouche, sans la virtuosité hystérique que je regrette parfois. En écoutant ce disque, j’ai pensé à Marcel Loeffler…

- « Note Manouche », 1999
- « Sessions », 2002
- « Source Manouche », 2005

Il faudra que je vérifie le bien fondé de ce rapprochement. Il me semble, sous réserve donc de vérification, que les deux ont donné leur version de "Douce Ambiance", mais sans doute que d'autres rapprochements moins directs doivent exister. C'est en tout cas mon intuition.

En attendant, et sous réserve qu’il n’ait pas été déjà utilisé, je trouve que « Touche Manouche » pourrait être un titre tout à fait convenable pour un tel type de musique.