samedi 29 juillet
Trois choses différentes, que je veux noter, mais sur lesquelles il faudra revenir plus en détail :
- J’ai lu un passage du livre d’André Hodeir sur le jazz. J’avais fait allusion à cet ouvrage à l’occasion de la visite de Dominique O. en début de semaine, mardi 25 juillet ;
- J’ai récupéré chez le réparateur le disque d’André Sopa et Dino Mehrstein, « Crazy Rythm ». Mon lecteur de cd est en panne, son tiroir ne s’ouvre plus, il est parti en réparation, mais l’essentiel est sauf, car je peux écouter à nouveau ce disque dont j’étais privé depuis quelques jours. A propos de ce disque, son titre m’intrigue : « Crazy Rythm », car en anglais on devrait avoir « Rhythm », en français « Rythme » ; on a donc ici une sorte de néologisme. Est-il voulu ? délibéré ?
- En parcourant les allées de l’Espace Culturel de l’hypermarché avec Françoise, qui a fait quelques achats de polars, j’ai rencontré un disque dont j’avais eu connaissance par le dernier numéro de la revue « Accordéon et accordéonistes » : « Trio PSP, Las siluetas portenas » ; Ciro Pérez, guitare, William Sabatier, bandonéon, Norberto Pedreira, guitare, 2005, Cinq Planètes, l’Autre Distribution. Impression première très favorable. Un son pur, lisible et des interprétations sans emphase. La technique au service d’une expression directe, dépouillée de tout tarabiscotage inutile. Un certain esprit du tango.
J’ai donc lu attentivement les pages de l’ouvrage d’André Hodeir consacrées au phénomène du swing. Il s’agit du chapitre XII, pages 236 à 252. [référence : Hodeir André, Hommes et Problèmes du Jazz, Au Portulan chez Flammarion, 1954]. Le swing, selon cet auteur, est « … une certaine façon de faire vivre le rythme ». Définition qui a le mérite de rappeler que le swing est un phénomène d’essence rythmique, c’est-à-dire qu'il ne se limite pas à la seule expression des durées, mais qu'il inclut aussi la succession des attaques et des intensités.
L’apport théorique d’André Hodeir consiste à mettre en évidence que les conditions optima dont la réunion aboutit à l’actualisation du swing paraissent être au nombre de cinq :
- 1. la qualité de l’infrastructure : tempo et accentuation
- 2. la qualité de la superstructure : équilibre rythmique de la phrase
- 3. la mise en place des valeurs et des accents
- 4. la décontraction
- 5. la pulsion vitale
Il ajoute que les trois premières sont d’ordre technique et donc susceptibles d’une appréhension rationnelle, tandis que les deux dernières, qui sont d’ordre psycho-physique, ne peuvent être saisies que par l’intuition. Le rythme est donc un phénomène complexe, dont l’appréhension, sinon l’analyse, combine des approches multiples : rationnelle et intuitive, discursive et immédiate. Précision supplémentaire : la qualité de la superstructure, et dans une moindre mesure celle de l’infrastructure, relève de la conception musicale en tant que telle, alors que la mise en place des valeurs et des accents, la décontraction et la pulsion vitale relèvent de l’exécution ou de l’interprétation.
Il n’est pas dans mon intention de faire ici un compte-rendu fidèle des pages où l’auteur examine cette question. Je me contenterais de noter que chaque paragraphe, toujours étayé d’exemples précis finement analysés, m’a ouvert de multiples horizons et que l’ensemble m’a paru drôlement excitant pour l’esprit. Et si j’ose dire pour l’esprit au double sens pascalien : esprit de géométrie, esprit de finesse.
- J’ai lu un passage du livre d’André Hodeir sur le jazz. J’avais fait allusion à cet ouvrage à l’occasion de la visite de Dominique O. en début de semaine, mardi 25 juillet ;
- J’ai récupéré chez le réparateur le disque d’André Sopa et Dino Mehrstein, « Crazy Rythm ». Mon lecteur de cd est en panne, son tiroir ne s’ouvre plus, il est parti en réparation, mais l’essentiel est sauf, car je peux écouter à nouveau ce disque dont j’étais privé depuis quelques jours. A propos de ce disque, son titre m’intrigue : « Crazy Rythm », car en anglais on devrait avoir « Rhythm », en français « Rythme » ; on a donc ici une sorte de néologisme. Est-il voulu ? délibéré ?
- En parcourant les allées de l’Espace Culturel de l’hypermarché avec Françoise, qui a fait quelques achats de polars, j’ai rencontré un disque dont j’avais eu connaissance par le dernier numéro de la revue « Accordéon et accordéonistes » : « Trio PSP, Las siluetas portenas » ; Ciro Pérez, guitare, William Sabatier, bandonéon, Norberto Pedreira, guitare, 2005, Cinq Planètes, l’Autre Distribution. Impression première très favorable. Un son pur, lisible et des interprétations sans emphase. La technique au service d’une expression directe, dépouillée de tout tarabiscotage inutile. Un certain esprit du tango.
J’ai donc lu attentivement les pages de l’ouvrage d’André Hodeir consacrées au phénomène du swing. Il s’agit du chapitre XII, pages 236 à 252. [référence : Hodeir André, Hommes et Problèmes du Jazz, Au Portulan chez Flammarion, 1954]. Le swing, selon cet auteur, est « … une certaine façon de faire vivre le rythme ». Définition qui a le mérite de rappeler que le swing est un phénomène d’essence rythmique, c’est-à-dire qu'il ne se limite pas à la seule expression des durées, mais qu'il inclut aussi la succession des attaques et des intensités.
L’apport théorique d’André Hodeir consiste à mettre en évidence que les conditions optima dont la réunion aboutit à l’actualisation du swing paraissent être au nombre de cinq :
- 1. la qualité de l’infrastructure : tempo et accentuation
- 2. la qualité de la superstructure : équilibre rythmique de la phrase
- 3. la mise en place des valeurs et des accents
- 4. la décontraction
- 5. la pulsion vitale
Il ajoute que les trois premières sont d’ordre technique et donc susceptibles d’une appréhension rationnelle, tandis que les deux dernières, qui sont d’ordre psycho-physique, ne peuvent être saisies que par l’intuition. Le rythme est donc un phénomène complexe, dont l’appréhension, sinon l’analyse, combine des approches multiples : rationnelle et intuitive, discursive et immédiate. Précision supplémentaire : la qualité de la superstructure, et dans une moindre mesure celle de l’infrastructure, relève de la conception musicale en tant que telle, alors que la mise en place des valeurs et des accents, la décontraction et la pulsion vitale relèvent de l’exécution ou de l’interprétation.
Il n’est pas dans mon intention de faire ici un compte-rendu fidèle des pages où l’auteur examine cette question. Je me contenterais de noter que chaque paragraphe, toujours étayé d’exemples précis finement analysés, m’a ouvert de multiples horizons et que l’ensemble m’a paru drôlement excitant pour l’esprit. Et si j’ose dire pour l’esprit au double sens pascalien : esprit de géométrie, esprit de finesse.
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