lundi 25 septembre - graffiti
Il y a, à Pau, dans le prolongement des ateliers et des voies de garage de la gare, et derrière les tribunes du grand prix automobile, une zone que l’on peut à juste titre qualifier de friche industrielle. Des anciens ateliers, des petites usines, des hangars, des espaces où viennent s’échouer des voitures hors d’usage ou des machines à laver… tout cela est éventré, recouvert peu à peu par une végétation de ronces et d’arbres maigres. On reconnaît ici ou là, sous leurs bariolages compliqués, les portes et les portails de bâtiments ouverts aux quatre vents. On croise deux anciens transformateurs qui ont été visités. Il n’y a plus, depuis longtemps, ni serrures, ni cadenas. Cette zone quasiment abandonnée aujourd’hui est destinée à devenir une base internationale de sports nautiques en eaux libres, c’est-à-dire une zone d’entrainement et de compétitions de canoë-kayak.
En attendant, comme nous le supposions avec Françoise, c’est un lieu béni pour les graffiteurs et autres tagueurs. Tous les murs sont recouverts de ces fresques modernes et de signatures comme des caractères inscrits dans le béton. Il y en a tant que je ne sais quoi photographier pour en garder trace avant que les travaux d’aménagement de la base nautique ne commencent. Alors que nous faisons quelques repérages en marchant, des échos nous parviennent d’un groupe de musiciens en répétition. Les guitares saturées semblent faire tressaillir les graffitis sur leurs supports. On sait bien que cet art est éphémère, mais cela ne doit pas nous empêcher d’en garder quelques traces… Nous faisons une quinzaine de photographies.
De retour à la maison et alors que nous transférons les photographies du Nokia sur un ordinateur, une évidence s’impose à nous : le désir d’écouter Motion Trio, tellement il nous semble que leur musique et les graffitis sont deux expressions d’un même monde, d’une même conception du monde. Voilà pourquoi maintenant nous sommes en train d’écouter « Pictures from the Street » et « Play Station ».
En les écoutant, nous nous disons qu’en effet leurs accordéons n’auraient pas détonné dans cet univers. Comme rien n’est jamais parfait, il ne manque en ces lieux qu’un bistrot pour les accueillir.
1 Comments:
Bonjour à vous deux. Je viens de lire votre billet et j'ai eu envie de ressentir l'ambiance. Je me suis donc jeté sur iTunes Music Store. J'ai cherché Motion Trio et j'ai acquis pour moins d'un euro "Train to heaven" que j'écoute maintenant en écrivant ce commentaire. Merci pour ce bol d'air !
frédéric ( le copain de florence qui maintenant habite angoulême !)
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