vendredi 22 septembre
En feuilletant un bouquin de photographies de Robert Doisneau, « Trois secondes d’éternité » [Editions Contrejour, 1989], je tombe, page 129, sur un cliché de 1953 intitulé « Les tueurs mélomanes ». Cette photographie fait partie d’une série dont j’ai produit quelques éléments, que j’ai commentés vendredi dernier, 15 septembre.
La construction est évidemment classique, carrée, dirais-je, ce qui donne à l’image sa très grande lisibilité. Je suis frappé par trois choses :
- la posture de cariatide et le visage extatique de l’accordéoniste,
- les regards des deux bouchers, qui convergent vers elle,
- le regard du client, au comptoir entre les deux bouchers mélomanes, qui lui regarde le photographe qui « prend la scène ».
Du coup, tout en regardant cette photographie et peut-être pour mieux la regarder, j’écoute deux titres tirés du « Couka » [2001, Editions Mon Slip] de Jean Corti :
- le 7, « Le temps des cerises »
- le 9, « Le chaland qui passe »
… et je me fais mon film. Décidément, le bistrot et l’accordéon sont faits l’un pour l’autre. Je note au passage combien il y a de géométrie dans l’un et dans l’autre : soufflet, touches-piano, d’une part, le zinc, les vitres, les robinets à bière, d’autre part. Deux mondes structurés par des lignes verticales…
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