jeudi 14 septembre
… écouté trois disques de Kepa Junkera :
- “Trikitixa Zoom”, Karonte Records 1991.
- “Bilbao 00:00 h.”( 2 cds ), Resistencia Keltia Music 1998.
Le premier disque est interprété par six musiciens, dont les instruments sont désignés en langue basque, comme c’est quasiment toujours le cas pour les œuvres produites en Eus kadi. C’est ainsi que l’on peut lire : K. Junkera, trikitixa / trikitixa midi ; I. Urkizu, abotsa eta panderoa; A. Landeta, bateria ; A. Gerenu, bajoa ; A. Rodriguez, gitarra elektrikoa eta akustikoa eta mandolina ; J. Alzola, saxo sopranoa eta flagelota.
Je trouve à ce disque une très grande unité et un son tout à fait spécifique.
Si j’en juge d’après la liste donnée à la fin du livret de « Bilbao », les deux autres cds ont mobilisé au total pour les différents morceaux environ une cinquantaine de musiciens, si bien que c’est plutôt la variété entre les titres qui frappe d’abord. Kepa Junkera utilise au moins trois accordéons Hohner et trois accordéons Zero Sette différents. Les formations varient de titre en titre. Mais, en dépit de la variété des sons très étendue, je suis frappé par une grande unité de style et d’inspiration.
A l’écoute de ces disques, parmi lesquels je dois dire que j’apprécie tout particulièrement le premier, deux réflexions me viennent à l’esprit :
- d’abord, à partir de « Bilbao », cette idée qu’il y a une véritable culture musicale de la façade atlantique. De la mer du Nord au Portugal, on sent comme une vision du monde qui parcourt les différents pays et les différentes provinces. On sent une unité profonde, sans doute d’origine géographique avant d’être historique ou sociologique, qui repose sur un fonds commun d’expériences de vie liées à la proximité de la mer. On pense au poète qui disait à peu près : « Homme libre, toujours tu chériras la mer ». Il y a une expérience de l’horizon sans bornes, de l’au-delà du coucher du soleil qui nourrit l’inspiration des musiciens de cette zone. C’est pourquoi ils se comprennent immédiatement.
- Ensuite, à propos de l’ensemble des trois disques, cette idée qu’il y a une culture basque d’une vitalité exceptionnelle et sans doute méconnue. La musique contemporaine basque par exemple est d’une richesse extraordinaire. Habitant Pau, donc peu éloigné du Pays basque, et connaissant assez bien la côte et le pays intérieur, je comprends l’attachement que les basques peuvent avoir pour leur culture et ses différentes manifestations : habitat, musique, danse, littérature, cuisine, théâtre, jeux et sports, etc… Je comprends même parfois la rage qu’ils peuvent éprouver quand ils ont le sentiment que leur sol est vendu à tous les vents et que leurs racines sont folklorisées. Du coup, on comprend aussi la volonté de faire vivre la langue basque, car c’est bien d’une conception du monde et de valeurs qu’il s’agit. C’est pourquoi il ne faut pas regretter l’absence de traductions ; il faut au contraire s’armer d’un dictionnaire et faire soi-même l’effort de traduction comme un premier pas de compréhension.
- “Trikitixa Zoom”, Karonte Records 1991.
- “Bilbao 00:00 h.”( 2 cds ), Resistencia Keltia Music 1998.
Le premier disque est interprété par six musiciens, dont les instruments sont désignés en langue basque, comme c’est quasiment toujours le cas pour les œuvres produites en Eus kadi. C’est ainsi que l’on peut lire : K. Junkera, trikitixa / trikitixa midi ; I. Urkizu, abotsa eta panderoa; A. Landeta, bateria ; A. Gerenu, bajoa ; A. Rodriguez, gitarra elektrikoa eta akustikoa eta mandolina ; J. Alzola, saxo sopranoa eta flagelota.
Je trouve à ce disque une très grande unité et un son tout à fait spécifique.
Si j’en juge d’après la liste donnée à la fin du livret de « Bilbao », les deux autres cds ont mobilisé au total pour les différents morceaux environ une cinquantaine de musiciens, si bien que c’est plutôt la variété entre les titres qui frappe d’abord. Kepa Junkera utilise au moins trois accordéons Hohner et trois accordéons Zero Sette différents. Les formations varient de titre en titre. Mais, en dépit de la variété des sons très étendue, je suis frappé par une grande unité de style et d’inspiration.
A l’écoute de ces disques, parmi lesquels je dois dire que j’apprécie tout particulièrement le premier, deux réflexions me viennent à l’esprit :
- d’abord, à partir de « Bilbao », cette idée qu’il y a une véritable culture musicale de la façade atlantique. De la mer du Nord au Portugal, on sent comme une vision du monde qui parcourt les différents pays et les différentes provinces. On sent une unité profonde, sans doute d’origine géographique avant d’être historique ou sociologique, qui repose sur un fonds commun d’expériences de vie liées à la proximité de la mer. On pense au poète qui disait à peu près : « Homme libre, toujours tu chériras la mer ». Il y a une expérience de l’horizon sans bornes, de l’au-delà du coucher du soleil qui nourrit l’inspiration des musiciens de cette zone. C’est pourquoi ils se comprennent immédiatement.
- Ensuite, à propos de l’ensemble des trois disques, cette idée qu’il y a une culture basque d’une vitalité exceptionnelle et sans doute méconnue. La musique contemporaine basque par exemple est d’une richesse extraordinaire. Habitant Pau, donc peu éloigné du Pays basque, et connaissant assez bien la côte et le pays intérieur, je comprends l’attachement que les basques peuvent avoir pour leur culture et ses différentes manifestations : habitat, musique, danse, littérature, cuisine, théâtre, jeux et sports, etc… Je comprends même parfois la rage qu’ils peuvent éprouver quand ils ont le sentiment que leur sol est vendu à tous les vents et que leurs racines sont folklorisées. Du coup, on comprend aussi la volonté de faire vivre la langue basque, car c’est bien d’une conception du monde et de valeurs qu’il s’agit. C’est pourquoi il ne faut pas regretter l’absence de traductions ; il faut au contraire s’armer d’un dictionnaire et faire soi-même l’effort de traduction comme un premier pas de compréhension.
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