mardi, septembre 12, 2006

mercredi 13 septembre


















Nous sommes arrivés hier soir, vers 20 heures, à Hossegor. Au départ de Pau, il faisait beau, mais au fur et à mesure de la route on a rencontré une pluie de plus en plus dense. De gros nuages noirs s’amoncelaient contre les Pyrénées et crevaient au dessus des Landes. Des grains toute la nuit. Ce matin, quand nous ouvrons les fenêtres, une brume bleutée monte du sol et atténue toutes les couleurs. C’est l’automne ! Pas un bruit dans le quartier ; deux villas seulement sont occupées. Au loin une scie s’acharne à abattre un arbre, sans doute quelque pin mort.

La mairie d’Hossegor a entrepris d’installer le tout à l’égout. Le tour de notre rue est arrivée. Des traces oranges à la peinture de chantier indiquent la place des raccordements au milieu de la chaussée et au pied des murets. Je fais quatre photographies de ces signes :

- un signe chiffré, cabalistique
- une flèche, au milieu de la rue, pointée vers le portail
- un rond orange contre la butée du portail
- ce même rond orange contre la butée avec le bas du portail

C’est entre la flèche et ce rond que sortiront les eaux usées de notre villa pour aller vers la station d’épuration de Capbreton. J’ai pris ces quatre photographies, car elles ont, me semble-t-il, leur place parmi les manifestations involontaires de l’art conceptuel urbain et surtout parce qu’elles me font penser spontanément à Anzellotti interprétant, sur son accordéon Armando Bugari, une pièce de John Cage ou de Globokar, par exemple « Dialog über Luft ». C’est de l'épure, du minimalisme, du conceptuel, c’est du signe pur ! On n’aurait pas pensé immédiatement à une analogie entre l’accordéon et le tout à l’égout, mais à la réflexion il m’apparaît comme une évidence.