samedi, septembre 09, 2006

samedi 9 septembre

Nous sommes rentrés de Toulouse vers minuit et ce matin, Françoise et Nadja sont parties vers 10 heures pour passer la journée à Dax, qui fête son « Toro y Salsa », comme tous les ans aux alentours du 9 septembre. Je suis donc seul à la maison et bien embarrassé pour savoir comment commencer à écouter tous ces disques que j’ai rapportés de mon séjour toulousain.

Grâce à Nadja, Charlotte et Camille, qui m’ont prêté leurs cartes de médiathèque, j’ai pu emprunter sept disques jusqu’au 27 septembre et j’ai ramené d’autre part les deux disques achetés à « Harmonia Mundi »… et le cd d’Aimable, cadeau de Charlotte.

Comment vais-je m’y prendre pour les écouter ? Systématiquement, l’un après l’autre ? Trop méthodique. Au hasard des titres ? Trop aléatoire. Deux ou trois titres de chaque disque ? C’est mieux. Finalement, je décide d’adopter la démarche qui me parait recéler la plus forte charge d’humour :

- Aimable, « Ah ! Le petit vin blanc », « La vie en rose », « Fleur de papillon »
- Anzellotti, « Vagabonde blu »
- Aimable, « La java bleue », « Indifférence »
- Anzellotti, « Push Pull »
- Aimable, « l’air de San Pedro », « Java javanaise »
- Anzellotti, « NE MA-UM »

Et ainsi de suite. D’une certaine façon, j’ai l’impression d’écouter ainsi deux pôles de l’accordéon. Une fois passée la surprise d’une telle expérience, j’essaierai de voir si en effet je peux placer mes cds sur cet axe en les situant par rapport à ces deux extrémités. Je dois avouer d'ailleurs que je me sens aussi loin de l'un et de l'autre, pour des raisons évidemment différentes. En revanche, et c'est pour moi une révélation, j'écoute avec délice maintenant le disque d'Ildo Patriarca, "Verano Porteno". Il faudra que j'essaie de comprendre pourquoi il me plait à ce point.



En fait, s’il est vrai que je me sens aussi loin d’Aimable que d’Anzellotti, je dois dire cependant qu’une caractéristique les rapproche : j’ai beau faire effort, leur écoute m’ennuie. L’un, Aimable passe tout ce qu’il joue à sa propre moulinette et il en sort quelque chose qui n’a plus aucune saveur, qui est réduit à sa plus simple expression. Trop facile. L’autre, Anzellotti, tire de son instrument des sons qui me laissent froid. Trop difficile, trop conceptuel. En revanche, je me sens emporté par le rythme de Patriarca. Il y a comme des réminiscences d’orgue de barbarie et c’est touchant. Mais surtout, j’ai le sentiment d’avoir affaire à un interprète au sens propre. Tout ce qu’il touche est comme traduit dans son langage, d’où la grande unité de son disque au-delà de la variété des œuvres, de Piazzolla à Murena et Colombo.