mardi, septembre 19, 2006

mercredi 20 septembre - emmaüs suite





A côté du wagon qui fait office de bistrot, il y a un bateau repeint de neuf. Il n’y a pas de rails sous les roues du wagon ; il n’y a pas d’eau sous le bateau, mais simplement une pelouse. Ils n’en ont pas besoin, car le voyage qu’ils proposent est purement imaginaire.

Parmi les postes de T.S.F., j’en ai retenu un. C’était difficile, car chacun a un charme particulier. En les voyant, je pense aux dimanches après-midi où, au début des années cinquante, dans la cuisine, j’essayais, l’oreille collée au haut-parleur, d’entendre à travers les bruits, crépitements et autres parasites les résultats du championnat de football. En m’approchant, je retrouve même l’odeur de la cire et les reflets sur la façade vitrée.

Parmi les tables, les armoires, les bahuts et les fauteuils, quelques pianos et un harmonium. Placide !

Un dernier regard enfin sur l’accordéon, que j’ai remis en position couchée et qui me fait penser à un être animé, usé, fourbu… Je pense aux vers du poète… « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage / Ou comme cestui-là qui conquit la Toison / Puis s’en est revenu plein d’usage et raisons / Vivre entre ses parents le reste de son âge ».