samedi, septembre 29, 2007

lundi 1er octobre - un certain regard


















Au moment de « boucler » le concert du 22 septembre à Gironde-sur-Dropt, j’ai voulu essayer de retenir une seule photographie de chacun des quatre accordéonistes. Il ne s’agissait pas pour moi de trouver l’image regroupant toutes leurs caractéristiques propres, mais plus simplement d’en garder une, une seule, que l’on pourrait qualifier d’emblématique de leurs comportements.


Le choix a été difficile évidemment. Je me rends compte qu’après beaucoup d’hésitations, les quatre photographies élues les représentent les yeux clos. Cette clôture, si j’ose dire, est tout le contraire d’une fermeture. C’est l’expression d’une concentration tellement intense qu’elle prend la forme d’une sorte de cristallisation extrême. Densité maximale. Quelque chose comme l’expérience d’une limite. Mais c’est au moment même où l’artiste se retrouve seul dans son monde qu’il nous fait sentir, à fleur de peau, quelque chose de son expérience propre. Une sorte de singularité universelle. Paradoxe de l’expression artistique : plus l’expérience est personnelle, plus son authenticité nous émeut directement, sans phrases ni discours. Intuition immédiate. On sent que quelque chose a lieu, ici et maintenant. Un instant définitif.


Derniers mots... Ce concert réunissait pour la première fois les quatre accordéonistes « Daqui ». Est-ce qu’il y aura une autre fois ? Ce n’est pas certain. De toute évidence, cette rencontre n’avait pas fait l’objet d’une préparation poussée à l’extrême. On est loin de la perfection, par exemple, de « Motion Trio », voire du travail de répétition du trio Amestoy, Dulieux, Suarez, mais justement on a eu le sentiment de participer à une éclosion, à une première rencontre et en cela à quelque chose d’unique. Ce sentiment que cette situation ne se reproduira pas participe évidemment au plus au point au plaisir pris à ce concert.