samedi, février 23, 2008

lundi 25 février - pau, lourdes via nay, tarbes (1)

Ainsi donc, il y a quelques jours, l'envie nous est venue, après avoir effacé les traces du déjeuner et rempli le lave-vaisselle, d'aller boire un chocolat ou un thé à Lourdes. La distance entre Pau et Lourdes est d'environ quarante kilomètres ; la route traverse d'abord la plaine de Nay puis s'enfonce dans une vallée plutôt encaissée sans que l'on puisse cependant la qualifier de route de montagne. Le gave y est rapide, sans être violent. Et, au bout du chemin, Lourdes, mise à part toute considération religieuse, est une ville surréaliste. Traversée par des foules extatiques pendant quelques mois de l'année, vaste marché d'objets pieux, le reste du temps elle est vide et ses rues ne sont bordées que de vitrines closes et de rideaux métalliques cadenassés. Ville de contraste, ville vouée au bleu et au blanc, cité surréaliste à tous points de vue : baignée par une atmosphère irréaliste, vouée au surnaturel. D'où notre fascination pour ce lieu hors saison.



En route donc, accompagnés par l'étrange musique de "Figuri Express". Etrange parce qu'elle est, si j'ose dire, post-balkans. Enracinée dans les Carpathes et en Ile de France, sans contradictions. Sur le chemin, nous faisons halte à Nay. Nous avons repéré en effet un panneau indiquant la présence d'une maison carrée, récemment rénovée. Le lieu, qui fait penser à une construction de la Renaissance, est beau. Tout simplement. L'ombre et la lumière y découpent des formes et des espaces superbes. Nous regardons de tous nos yeux. Tout simplement.





Quiétude géométrique.








Ombre et lumière ; dedans et dehors : harmonie des contraires. Quel équilibre. Et curieusement, dans ces murs architecturés par l'ombre et la lumière - sol y sombra - se tient une exposition de photographies de corridas. Le photographe, Cathala, est un artiste que nous connaissons depuis fort longtemps et que nous admirons.



Sortie du toril. Le toro dans toute sa sauvagerie. Et en toute candeur aussi...




Fragment d'un habit de picador. Broderies fines de la mort.





Une photographie exceptionnelle : il s'agit d'un toro, mis à mort à Dax, de l'élevage de Miura. Une ganaderia de toros assassins. Non pas des toros, des légendes.

Avant de reprendre notre chemin, nous allons voir ce qu'il en est d'un bâtiment nommé "La minoterie" et présenté comme un centre d'art. C'est en effet une ancienne minoterie, rénovée par un artiste iranien, où sont exposées en permanence des peintures et des sculptures, et où il est possible d'emprunter dans la cadre de l'artothèque des oeuvres originales au tarif de 30 euros pour trois mois.




On ne voit si souvent que des reproductions d'oeuvres d'art que nous sommes touchés et contents de pouvoir contempler in vivo des sculptures et des peintures, même si leur qualité nous parait inégale. Elles ont toutes en effet une qualité de présence qui nous les fait appréhender comme des personnes et non comme de simples objets. Elles sont là et cet être-là est déjà en tant que tel une sorte de miracle.


Miracle ? En route pour Lourdes !