dimanche 17 février - storytelling, stoïcisme et accordéon
J’ai une drôle d’impression, je trouve l’époque actuelle un tout petit peu bizarre. A chaque jour son lot d’émotions, de provocations, de polémiques et autres débats ou duels, alimentés par le pouvoir politique à son plus haut niveau et relayés par des armées de journalistes flanqués d’experts ou de soi-disant experts. Tout ce monde s’agite, rongeant chaque jour un os nouveau et souvent peu ragoutant, jouant le jeu d’une communication destinée à se consommer dans l’instant. Demain sera un autre jour ; demain sera une autre histoire. J’ai beaucoup de compréhension pour ces journalistes, qui feignent d’organiser ce tourbillon de pseudo-informations, de pseudo-réflexions et de dialectiques dévoyées. J’ai beaucoup de compréhension car la mise en scène de ce jeu communicationnel est leur gagne-pain… De ce point de vue, il serait intéressant d’évaluer le nombre de personnes que la stratégie politique du chef de l’Etat fait vivre. Ce n’est pas « ma petite entreprise », c’est « mon entreprise tentaculaire ». Tout fonctionne pour produire du conflit, pour provoquer de l’émotion, pour submerger l’esprit critique sous un flot de mots et de phrases au mieux vides, au pire incohérentes ou contradictoires, une sorte de tsunami ou de marée noire dont les catastrophes réelles ne donnent qu’une image très édulcorée.
Lisant « Storytelling », sous-titré « La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits », je note, page 128, dans le chapitre « La mise en histoires de la politique » le paragraphe suivant :
« Dans ses Mémoires, Clinton défend une conception inédite de la politique : selon lui, elle ne consiste plus aujourd’hui à résoudre des problèmes économiques, politiques ou militaires, elle doit donner aux gens la possibilité d’améliorer leur histoire. Le pouvoir présidentiel cesse d’être un pouvoir de décision ou d’organisation : le président est le scénariste, le metteur en scène et le principal acteur d’une séquence politique qui dure le temps d’un mandat, à l’image des séries qui passionnent le monde comme 24 heures chrono ou The West Wing ».
Il me semble que ce texte donne une clé pour comprendre ce qui se passe aujourd ‘hui, en France. Pour comprendre quelle est la stratégie politique et de communication, c’est la même chose, qui fonde les prises de paroles et les discours du chef de l’Etat et de ses thuriféraires, pour ne pas dire larbins ou portes-coton, ce qui serait plus juste.
Mais ce jeu de massacre où la solidarité doit être remplacée par la compétition de chacun contre tous, par le conflit, la rivalité, la dispute, le dissensus généralisé, ce jeu se passe à l’extérieur… Pendant ce temps, j’écoute avec plaisir « Swinguette » du Marc Leseyeux Quartet, comme ce sage stoïcien qui mesurait son bonheur en contemplant l’agitation du monde, sans y participer. Avec cette supériorité sur ce sage stoïcien, que moi, j’ai la chance de pouvoir écouter de l’accordéon.
Lisant « Storytelling », sous-titré « La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits », je note, page 128, dans le chapitre « La mise en histoires de la politique » le paragraphe suivant :
« Dans ses Mémoires, Clinton défend une conception inédite de la politique : selon lui, elle ne consiste plus aujourd’hui à résoudre des problèmes économiques, politiques ou militaires, elle doit donner aux gens la possibilité d’améliorer leur histoire. Le pouvoir présidentiel cesse d’être un pouvoir de décision ou d’organisation : le président est le scénariste, le metteur en scène et le principal acteur d’une séquence politique qui dure le temps d’un mandat, à l’image des séries qui passionnent le monde comme 24 heures chrono ou The West Wing ».
Il me semble que ce texte donne une clé pour comprendre ce qui se passe aujourd ‘hui, en France. Pour comprendre quelle est la stratégie politique et de communication, c’est la même chose, qui fonde les prises de paroles et les discours du chef de l’Etat et de ses thuriféraires, pour ne pas dire larbins ou portes-coton, ce qui serait plus juste.
Mais ce jeu de massacre où la solidarité doit être remplacée par la compétition de chacun contre tous, par le conflit, la rivalité, la dispute, le dissensus généralisé, ce jeu se passe à l’extérieur… Pendant ce temps, j’écoute avec plaisir « Swinguette » du Marc Leseyeux Quartet, comme ce sage stoïcien qui mesurait son bonheur en contemplant l’agitation du monde, sans y participer. Avec cette supériorité sur ce sage stoïcien, que moi, j’ai la chance de pouvoir écouter de l’accordéon.
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