mardi, avril 08, 2008

mardi 8 avril - buren et chrystijo

J'ai amené Camille au jardin d'enfants de notre quartier. Elle est fière d'avoir surmonté ses craintes et apprivoisé sa peur. Elle ose maintenant descendre seule le toboggan des grands. Déjà ses sensations s'émoussent. Mais, tout à coup, je me rends compte que l'allée de ce jardin d'enfants est plantée de colonnes en pin, qui sont à n'en pas douter une colonnade de Buren.



Je cherche vainement la signature de l'illustre plasticien. Nulle trace de son nom. Un doute me saisit : cette oeuvre n'est pas une création de Buren, mais tout simplement le résultat du travail anonyme des ouvriers jardiniers de la ville de Pau.


Toujours est-il que cette observation me rend d'humeur joyeuse. J'ai retrouvé un état d'esprit qui me permet maintenant d'écouter Chrystijo. Dès notre retour à la maison, je mets la galette sur le lecteur.


Au terme de cette écoute, je reste perplexe. Si j'essaie d'en comprendre l'origine, il me semble que cela tient à un son trop brillant. Je ne retrouve pas le son de Carrara, son feutré, résultant sans doute des enregistrements originaux, même si la remastérisation fait des merveilles. Mais je suis attaché à ce grain, que je ne retrouve pas ici. De même, je ne retrouve pas dans les arrangements les caractéristiques du style de Carrara. "Mon amant de saint-jean" , façon samba, pourquoi pas... mais je n'en comprends pas bien l'intérêt. Je ne juge pas, je constate que je reste un peu à l'extérieur de ce "Tribute". Mais bien sûr, je ne demande qu'à comprendre et à apprécier. Par exemple, je n'ai pas saisi en quoi la version "new tango (titre 11) " de "Le Yin et le Yang" avait droit à ce qualificatif. Autre chose : la référence au Yin et au Yang se traduit par une alternance de style ou de rythme entre les morceaux, une succession de différences, sinon d'oppositions, encore moins de contradictions, alors qu'en principe les notions de Yin et de Yang renvoient à des contraires qui coexistent. Succession de contraires ou coexistence, ce n'est pas du tout la même chose. Dans un cas, on alterne des morceaux différents, dans l'autre il y a tension intrinséque à chaque morceau.


Je vais laisser reposer, écouter à nouveau Carrara, puis revenir à cet album.


Tout de même, j'ai bien aimé la valse "Monsieur Jo" et quelques autres titres.