samedi, mai 26, 2007

dimanche 27 mai




Hier, samedi, une des journées les plus pourries de l’année. Tout est humide. Le fond de l’air est moite et lourd. La végétation se déploie dans toutes les nuances de vert jusqu’à l’écœurement. Comme l’écrivait le poète, le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle.

Mais… à dix heures trente, le facteur me remet un courrier venu de Bordeaux : « Appassionata II » de Bruno Maurice. Du coup, peu me chaut la météo du jour. Comme pour « Appassionata », la facture est impeccable. De la belle ouvrage qui donne envie… d’en savoir plus, de lire les commentaires et surtout d’écouter.

Je ne sais si mon écoute est influencée par la présentation que Bruno Maurice donne de son disque, mais j’ai plus un sentiment de rupture que de continuité entre les deux albums, qui portent cependant le même titre.

Je cite : « J’ai tenté dans ce deuxième disque d’approcher au plus près mes convictions de l’expression du langage musical, celles que je livre plus naturellement en concert. J’ai réuni un assortiment d’œuvres originales et transcrites qui ont bercé mon enfance et m’ont amené à la passion de la musique et de l’accordéon ».

Un peu plus haut, Bruno Maurice parle de son « Appassionata » comme d’un instrument d’exception : « un chef-d’œuvre d’équilibre tant par les innovations acoustiques que mécaniques, il réagit à la moindre intention du musicien, offrant un potentiel d’expression jusque là insoupçonné ».

Est-ce l’influence de cette lecture préalable, mais j’ai été sensible en effet à la qualité de l’instrument. Tout au long des différentes pièces, on comprend immédiatement ce que Bruno Maurice désigne comme la réactivité de son accordéon. On le comprend parce qu’on le sent…

Mais d’autre part, je ne saurais dire pourquoi j’ai écouté ce disque comme un parcours introspectif et réflexif, une sorte de méditation sur les origines et les sources d’une passion, sur le sens d’une vie finalement. Cela m’a touché et du coup je trouve à ce disque une profondeur incomparable. Autre impression : de morceau en morceau, il s’agit moins d’un parcours linéaire, encore moins d’une trajectoire, mais plutôt d’un travail de reprise, sans cesse remis en chantier d’interprétation en interprétation. Je note à dessein ce terme d’interprétation, car c’est bien de cela qu’il s’agit : une réflexion très personnelle, que nous sommes conviés à partager, sur qu’est-ce qu’interpréter à l’accordéon ou composer une œuvre pour cet instrument.

Un disque qui m’a surpris, ce qui est toujours bon signe, qui m’étonne encore après quelques écoutes et qui me fascine, sans doute parce qu’au-delà du musicien, c’est bien à une personne que l’on a affaire.