lundi 3 décembre - techniciens de surfaces

Arrivée par la face est...

Le temps d'un arrêt-minute devant la face sud. Le chantier est vide, comme si une main invisible se chargeait du travail de réhabilitation de l'immeuble. Les ouvriers profitent-ils de leurs RTT ? Sont-ils en train de déjeuner ou de faire une pause-café ? Font-ils une sieste réparatrice au fond de la benne à gravats ou dans leur cabane de chantier, bleue comme l'océan un jour de tempête ? Ou bien encore s'agit-il de sans papiers qui ont su se rendre plus invisibles que leur ombre ? Ont-ils été invités à l'apéro par un comité de quartier ou par quelques habitants, à titre privé ? Décidément, cet échafaudage est une machine à rêver ou en tout cas à imaginer...

Je m'éloigne par la face ouest, celle qui reçoit toutes les intempéries. Les loyers, à appartements équivalents, sont-ils moins chers du côté ouest que du côté est ? Quelle est la situation la plus favorable pour le moral : se lever avec le lever du soleil ou se coucher avec le coucher du soleil ? Et pourquoi la façade sud, la plus exposée au soleil et la plus ouverte sur les Pyrénées, est-elle aveugle ?

Mais finalement la seule question qui me préoccupe vraiment, ce serait de savoir si quelques habitants, dans leurs cases, ont un accordéon et subsidiairement s'ils en jouent... le dimanche en famille ou le soir. Ou si, par crainte de déranger les voisins, ils se contentent de rêver qu'ils en jouent.