mercredi 16 avril - hosgor encor et encor
Les choses sont parfois bizarres. « Les petits » sont en vacances (zone de Toulouse). Ils ont le projet de s’installer à Hossegor durant la semaine du 21 de ce mois et, du coup, bien que les travaux de rénovation de la villa soient loin d’être achevés, nous faisons chaque jour l’aller-retour entre Pau et Hossegor – 125 kilomètres tout de même – pour la rendre habitable.
Quand je dis à tel ou tel copain que je passe tous les jours de la semaine à Hossegor, il n’a pas assez de mots pour dire à quel point il m’envie. Tu parles ! Pendant que l’océan déroule mollement des vagues sages, qui font le désespoir des surfeurs, pendant que le ciel est imperturbablement bleu du matin au coucher du soleil, pendant que des retraités et quelques rentiers mangent des huitres et/ou des morues à la Biscayna ou encore des iles flottantes accompagnées d’un pastis landais, moi, je ponce, je décape les sols où maçons, plâtriers et peintres ont laissé leurs traces, je porte tout ce qui traine encore à la déchetterie, parfois, c’est ma récompense, je peins ou je fais les vitres. Et quand je suis un peu fatigué, j’essaie de joindre au téléphone les artisans qui m’ont promis de venir sans faute, mais qui ont été retenus sur un autre chantier ou qui ont attrapé un tour de rein sur un toit ou qui sont en panne de fournitures. L’inventivité des artisans pour différer leurs interventions est surprenante et le contact régulier (quand ils répondent au téléphone, sans laisser ce soin à leur répondeur) avec eux m’a beaucoup appris. L’aléatoire est encore ce qu’il y a de plus sûr en ce monde du bâtiment.
Quand je montre des photographies à des copains, ils me disent, unanimes : « qu’est-ce que vous serez bien ! ». Cette expression me rappelle la célèbre formule : « Demain, on rase gratis ! ». Demain… Cet été… L’année prochaine… Plus tard…
Bien entendu, comment oserais-je me plaindre d’une telle situation ? Je ne veux ni faire pleurer sur mon sort, ni moi-même m’apitoyer sur ma situation. Je note simplement qu’il y a quelque distance entre les fantasmes de farniente attachés au mot « Hossegor » et la réalité des petits travaux qui y occupent tout mon temps. Comme je ressentais quelques douleurs au genou gauche, mon médecin m’a dit : « c’est l’entorse du carreleur ». C’est le métier qui rentre. Depuis, j'admire les carreleurs et leurs genoux de cavaliers.
Mais, blague à part, si je ne vois en tout cela aucune matière à me plaindre, je dois dire que je suis frustré de passer tout ce temps sans pouvoir écouter de l’accordéon. Bien sûr, j’essaie de l’imaginer, je me fais des concerts improbables, je me promets, dès mon retour à la maison, d’écouter tel ou tel titre qui tourne dans ma tête. Ecouter de l’accordéon, satisfaire cette passion, on se dit que c’est un désir bien simple, on se dit qu’il doit être bien facile de le satisfaire : un peu de temps, un peu de solitude, un peu de silence. Eh bien, il faut en convenir, ce sont là des luxes quasi inaccessibles, presque a-sociaux, peut-être subversifs.
Bon, on ne va pas en rester là : « Les pommes de ma douche » ! « Swing from Paris » ! J’apprécie tout particulièrement ce soir « Stranger in Paris » de Dominique Rouquier, guitare solo, et « Paris swing » de David Rivière. Ils perpétuent un style avec des titres tout neufs à côté de morceaux reconnus comme des classiques.
Quand je dis à tel ou tel copain que je passe tous les jours de la semaine à Hossegor, il n’a pas assez de mots pour dire à quel point il m’envie. Tu parles ! Pendant que l’océan déroule mollement des vagues sages, qui font le désespoir des surfeurs, pendant que le ciel est imperturbablement bleu du matin au coucher du soleil, pendant que des retraités et quelques rentiers mangent des huitres et/ou des morues à la Biscayna ou encore des iles flottantes accompagnées d’un pastis landais, moi, je ponce, je décape les sols où maçons, plâtriers et peintres ont laissé leurs traces, je porte tout ce qui traine encore à la déchetterie, parfois, c’est ma récompense, je peins ou je fais les vitres. Et quand je suis un peu fatigué, j’essaie de joindre au téléphone les artisans qui m’ont promis de venir sans faute, mais qui ont été retenus sur un autre chantier ou qui ont attrapé un tour de rein sur un toit ou qui sont en panne de fournitures. L’inventivité des artisans pour différer leurs interventions est surprenante et le contact régulier (quand ils répondent au téléphone, sans laisser ce soin à leur répondeur) avec eux m’a beaucoup appris. L’aléatoire est encore ce qu’il y a de plus sûr en ce monde du bâtiment.
Quand je montre des photographies à des copains, ils me disent, unanimes : « qu’est-ce que vous serez bien ! ». Cette expression me rappelle la célèbre formule : « Demain, on rase gratis ! ». Demain… Cet été… L’année prochaine… Plus tard…
Bien entendu, comment oserais-je me plaindre d’une telle situation ? Je ne veux ni faire pleurer sur mon sort, ni moi-même m’apitoyer sur ma situation. Je note simplement qu’il y a quelque distance entre les fantasmes de farniente attachés au mot « Hossegor » et la réalité des petits travaux qui y occupent tout mon temps. Comme je ressentais quelques douleurs au genou gauche, mon médecin m’a dit : « c’est l’entorse du carreleur ». C’est le métier qui rentre. Depuis, j'admire les carreleurs et leurs genoux de cavaliers.
Mais, blague à part, si je ne vois en tout cela aucune matière à me plaindre, je dois dire que je suis frustré de passer tout ce temps sans pouvoir écouter de l’accordéon. Bien sûr, j’essaie de l’imaginer, je me fais des concerts improbables, je me promets, dès mon retour à la maison, d’écouter tel ou tel titre qui tourne dans ma tête. Ecouter de l’accordéon, satisfaire cette passion, on se dit que c’est un désir bien simple, on se dit qu’il doit être bien facile de le satisfaire : un peu de temps, un peu de solitude, un peu de silence. Eh bien, il faut en convenir, ce sont là des luxes quasi inaccessibles, presque a-sociaux, peut-être subversifs.
Bon, on ne va pas en rester là : « Les pommes de ma douche » ! « Swing from Paris » ! J’apprécie tout particulièrement ce soir « Stranger in Paris » de Dominique Rouquier, guitare solo, et « Paris swing » de David Rivière. Ils perpétuent un style avec des titres tout neufs à côté de morceaux reconnus comme des classiques.
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