vendredi, septembre 22, 2006

samedi 23 septembre

Le temps de s’occuper de la maison : épousseter les meubles, faire les vitres, passer l’aspirateur, et de répondre à du courrier en attente, midi nous tombe dessus sans crier gare. Le ménage et quelques autres tâches domestiques nous ont tellement occupés que nous n’avons aucune envie de nous mettre à présent à des tâches alimentaires. Nous décidons d’aller déjeuner dans un bistrot du centre ville, « Le Goya ». Nous y avons nos habitudes. Le chef est jeune et inventif, le service est rapide, vigilant et efficace, le vin du mois est toujours agréable, qu’il s’agisse d’un bordeaux ou d’un vin d’une autre région, d’un rouge ou d’un blanc. Il reste toujours une table libre dans l’espace « non fumeurs » pour nous deux.

Retour à la maison à 14 heures. Françoise doit travailler avec une amie à un bouquin qu’elle a mis en chantier. Son après-midi sera donc consacré à l’avancée de ce projet. Pour ma part, j’ai fini ce que je voulais finir avant le week-end… Coup de téléphone à la boutique « Harmonia Mundi » de Tarbes.

- Bonjour Bruno… Michel R. à l’appareil… Je vous téléphone pour savoir si vous auriez le second disque des « Pommes de ma douche »…
- Je l’ai sous les yeux…
- J’arrive !

Départ à 14 h 30 de Pau. Je prends la nationale. Une petite quarantaine de kilomètres. Je me gare à Tarbes dans le parking souterrain qui est à deux pas de la boutique où j’entre à 15 h 30. Bruno a mis de côté le disque des « Pommes… » :

- « J’ai connu de vous… Monsieur Trenet », Le Chant du Monde / Harmonia Mundi, 2004.

Mais il m’avait réservé aussi un disque d'accordéon dont j’ignorais l’existence :

- « Veselina », Martin Lubenov & Jazzta Prasta Band. 2005, Martin Lubenov / Connecting Cultures Records.

Bien entendu, je n’écoute aucun des deux disques pour préserver la surprise et cultiver le désir. Avant mon départ, il m’offre pour Françoise le disque des nouveautés du catalogue « Harmonia Mundi ». Il y figure un extrait d’un disque qu’elle attend avec impatience et dont la sortie est prévue pour le 28 septembre :

- « Sonate Arpeggione D. 821 », Franz Schubert. J.-G. Queyras, violoncello, A. Tharaud, piano.

Quelques minutes encore à discuter de choses et d’autres, de la politique culturelle de la ville, de son dynamisme, du rôle des associations, de la place grandissante prise par « Le Parvis », l’espace culturel « Leclerc », qui semble avoir acquis une situation de monopole… et de quelques autres sujets sans importance. Retour par la nationale encore une fois. Dérogeant à mes principes : ne pas écouter un disque la première fois en voiture, je fais ce chemin de retour accompagné par « J’ai connu de vous… Monsieur Trenet ». Bien entendu, mon attention n’est pas constante et les conditions ne sont pas propices à la perception de nuances, mais malgré cela j’y trouve beaucoup de plaisir. Je connais toutes les mélodies de Trenet. On est dans le monde des standards. C’est bien fait. Des artisans du jazz manouche. Il faudra que nous écoutions ça attentivement et dans de bonnes conditions. Retour à Pau, à la maison, à 18 h 30.

Alors que j’écris ces lignes, c’est la troisième fois que j’écoute le disque de Martin Lubenov. Auparavant, j’ai lu attentivement les pages de présentation. J’y ai trouvé grand intérêt, en particulier en ce qui concerne le jazz des Balkans et sa tradition. La rencontre de ce jazz balkanique, que j’ignorais, et des orchestres de noces bulgares, que je connaissais par quelques disques, dont un de Panseluta Feraru, « Chants Lautar de Bucarest », est pour moi une vraie découverte. J’avais déjà apprécié un autre disque de Martin Lubenov, « Dui Droms », mais ici le style est différent. A partir d’une sorte de fonds commun avec l'accordéon et le style de Roberto de Brasov, je trouve que le Jazz Prasta Band développe un jazz très original. Pour l’instant, je suis dans la phase d’imprégnation. Je ne cherche à prendre aucun recul, aucune distance.

« Carpe diem » disait la philosophie la plus humaine qui n’ait jamais été pensée. A l’instar de cette sagesse, nous pourrions dire : «Carpe temporis punctum » et ajouter « car il serait sacrilège de laisser passer ce plaisir par inattention »…