lundi 21 mai - trentels
- Karine Küstner a fait photocopier son programme pour le distribuer avant son concert. Respect du public. La musique qu’elle interprète est d’abord écrite. La forme de ce qu’elle joue précède la réalisation. Pour les œuvres de Bach, elle regarde les partitions. Elle respecte scrupuleusement son programme, l’horaire annoncé et le timing prévu. Malgré son physique et son teint pâle, elle correspond au stéréotype du musicien allemand, rigueur et professionnalisme. Le lendemain de son concert, elle se mêle aux auditeurs des concerts de René Sopa et de Motion Trio. Son programme est composé d’œuvres de Pecz, de Jean Sébastien Bach, de Hjungkyung Lim, de W. Semjonow pour la première partie et de S. Gubaidulina, Bach, F. Angélis et L. Pihljamaa pour la deuxième. On souhaite et l’on espère qu’un éditeur va lui permettre de sortir un disque pour fixer toutes les œuvres qui ne figuraient pas dans son premier disque et qu’elle a exécutées pour notre plus grand plaisir en cette église de Ladignac. Son physique juvénile ne nous trompe pas quant à sa détermination. Tout est réglé comme du papier à musique, si j’ose dire. Avec elle, l’accordéon est classique, même lorsqu’il est contemporain. La liberté de l’interprète, c’est sa maîtrise.
- René Sopa et le groupe Bemsha sont vêtus de noir. J’aime cette couleur et cette uniformité. Je les perçois comme une marque de respect du public et comme une affirmation d’unité. Alors même que souvent Thélonious Monk et John Coltrane sont un peu raides et arides à mon goût, ici j’adhère spontanément à ce que le quintet propose. Les morceaux d’inspiration sud-américaine me plaisent aussi et je retrouve avec plaisir des accents que Galliano n’aurait pas reniés : je pense à « Lucie ». Je trouve que les improvisations tombent justes. Il m’a semblé que René Sopa, au début, était tendu et anxieux, peu assuré de satisfaire le public. J’ai interprété ce comportement comme la manifestation d’une exigence et d’une recherche de perfection. Je pense que les réactions chaleureuses du public l’ont rassuré. Pour ma part, j’aimerais bien que des contrats l’attirent vers le sud-ouest.
- Motion Trio, c’est la maîtrise technique au service de l’humour qui souffle de l’est. De « Yellow Trabant » à « L’Ecossaise » et à « Game over », tout est parfait, y compris dans la distance critique. Ils semblent pouvoir tout se permettre, parce qu'ils peuvent tout réussir. Un vrai trio où chacun tient son rôle à la perfection et où l’ensemble fonctionne comme une mécanique de très haute précision. Leurs instruments, trois Pigini, sont impressionnants et les sons qu’ils en tirent ne le sont pas moins. Certains craignaient les plombiers polonais, il me semble que du côté de l’accordéon le vent d’est est lui aussi assez décoiffant… Je note que les trois musiciens sont vêtus de noir.
- Le trio PSP est lui aussi vêtu de noir. Décidément ce n’est pas l’effet du hasard ; c’est un signe. Signe sous lequel on pourrait placer ce festival : variété certes, mais d’abord rigueur professionnelle. Le fil rouge, c'est une tenue noire. Pas de place ici pour l’improvisation. On reste sans voix devant l’exercice au sens fort du terme. Les deux guitaristes, chacun dans son registre, sont d’une précision et d’une simplicité magistrales. William Sabatier dialogue avec son bandonéon. C’est vraiment du corps à corps. Son solo est magnifique.
- La bande à Lacaille ou Lacaille et sa famille, c’est autre chose. Ils ne sont pas vêtus de noir. Il est clair que ce serait incongru. Comme aurait dit le philosophe, en ce qui concerne ce que joue René Lacaille, l’existence précède l’essence. Au contraire de ce qui se passe chez Karin Küstner ou le trio PSP. Avec René Lacaille, c’est à la fin du morceau que l’on comprend son unité, que l’on saisit sa réalité, alors que chez ceux-ci la forme (écrite : les signes) précède l’existence concrète. J’avais déjà noté, lors d’un concert à Oloron, que René Lacaille me paraissait pouvoir être mieux défini comme multi-instrumentiste et comme chanteur que comme accordéoniste pur, si le mot a un sens. Son jeu de guitare est étonnant et l’on sent bien qu’il s’amuse à jongler avec différents instruments, y compris avec son appeau indien. Il en joue et en rejoue... René, re-nez. Comprenne qui pourra ! Il fait de la musique pour faire danser, ce qui n’est le cas ni de Karin Küstner, ni du trio PSP, ni de Motion Trio, ni même de René Sopa. En ce sens, il avait une place à part dans ce festival. A la fin, on ne peut lui résister. Il est arrivé à ses fins. On doit bouger. Mais l’accordéoniste est capable, s’il le veut, de faire des merveilles. Pour ma part, j’ai été bluffé par sa version de « Indifférence » et j’aimerais bien écouter ce qu’il est capable de faire avec quelques standards du même tonneau.
- Après minuit, René Sopa a rejoint la tribu Lacaille. On sentait bien sa tension et son attention extrême pour tenir sa place. Pour ma part, j’étais surtout attentif à son jeu, à ses improvisations, comme en attestent les photographies que j’ai prises à cette occasion. J’ai bien apprécié sa présence, sa prise de parole jazzy, si j’ose dire, en cette compagnie réunionnaise. J’ai l’intuition qu’il a une œuvre forte à nous proposer dans ce genre pour peu qu’un éditeur s’aperçoive de son talent…
- René Sopa et le groupe Bemsha sont vêtus de noir. J’aime cette couleur et cette uniformité. Je les perçois comme une marque de respect du public et comme une affirmation d’unité. Alors même que souvent Thélonious Monk et John Coltrane sont un peu raides et arides à mon goût, ici j’adhère spontanément à ce que le quintet propose. Les morceaux d’inspiration sud-américaine me plaisent aussi et je retrouve avec plaisir des accents que Galliano n’aurait pas reniés : je pense à « Lucie ». Je trouve que les improvisations tombent justes. Il m’a semblé que René Sopa, au début, était tendu et anxieux, peu assuré de satisfaire le public. J’ai interprété ce comportement comme la manifestation d’une exigence et d’une recherche de perfection. Je pense que les réactions chaleureuses du public l’ont rassuré. Pour ma part, j’aimerais bien que des contrats l’attirent vers le sud-ouest.
- Motion Trio, c’est la maîtrise technique au service de l’humour qui souffle de l’est. De « Yellow Trabant » à « L’Ecossaise » et à « Game over », tout est parfait, y compris dans la distance critique. Ils semblent pouvoir tout se permettre, parce qu'ils peuvent tout réussir. Un vrai trio où chacun tient son rôle à la perfection et où l’ensemble fonctionne comme une mécanique de très haute précision. Leurs instruments, trois Pigini, sont impressionnants et les sons qu’ils en tirent ne le sont pas moins. Certains craignaient les plombiers polonais, il me semble que du côté de l’accordéon le vent d’est est lui aussi assez décoiffant… Je note que les trois musiciens sont vêtus de noir.
- Le trio PSP est lui aussi vêtu de noir. Décidément ce n’est pas l’effet du hasard ; c’est un signe. Signe sous lequel on pourrait placer ce festival : variété certes, mais d’abord rigueur professionnelle. Le fil rouge, c'est une tenue noire. Pas de place ici pour l’improvisation. On reste sans voix devant l’exercice au sens fort du terme. Les deux guitaristes, chacun dans son registre, sont d’une précision et d’une simplicité magistrales. William Sabatier dialogue avec son bandonéon. C’est vraiment du corps à corps. Son solo est magnifique.
- La bande à Lacaille ou Lacaille et sa famille, c’est autre chose. Ils ne sont pas vêtus de noir. Il est clair que ce serait incongru. Comme aurait dit le philosophe, en ce qui concerne ce que joue René Lacaille, l’existence précède l’essence. Au contraire de ce qui se passe chez Karin Küstner ou le trio PSP. Avec René Lacaille, c’est à la fin du morceau que l’on comprend son unité, que l’on saisit sa réalité, alors que chez ceux-ci la forme (écrite : les signes) précède l’existence concrète. J’avais déjà noté, lors d’un concert à Oloron, que René Lacaille me paraissait pouvoir être mieux défini comme multi-instrumentiste et comme chanteur que comme accordéoniste pur, si le mot a un sens. Son jeu de guitare est étonnant et l’on sent bien qu’il s’amuse à jongler avec différents instruments, y compris avec son appeau indien. Il en joue et en rejoue... René, re-nez. Comprenne qui pourra ! Il fait de la musique pour faire danser, ce qui n’est le cas ni de Karin Küstner, ni du trio PSP, ni de Motion Trio, ni même de René Sopa. En ce sens, il avait une place à part dans ce festival. A la fin, on ne peut lui résister. Il est arrivé à ses fins. On doit bouger. Mais l’accordéoniste est capable, s’il le veut, de faire des merveilles. Pour ma part, j’ai été bluffé par sa version de « Indifférence » et j’aimerais bien écouter ce qu’il est capable de faire avec quelques standards du même tonneau.
- Après minuit, René Sopa a rejoint la tribu Lacaille. On sentait bien sa tension et son attention extrême pour tenir sa place. Pour ma part, j’étais surtout attentif à son jeu, à ses improvisations, comme en attestent les photographies que j’ai prises à cette occasion. J’ai bien apprécié sa présence, sa prise de parole jazzy, si j’ose dire, en cette compagnie réunionnaise. J’ai l’intuition qu’il a une œuvre forte à nous proposer dans ce genre pour peu qu’un éditeur s’aperçoive de son talent…
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