dimanche, février 12, 2006

dimanche 12 février

Au milieu du jardin, il y a un énorme prunier sauvage. Ses six troncs entrelacés éclatent en une multitude de branches, dont les plus hautes culminent à une dizaine de mètres. Tout en haut, un couple de pies avait fait son nid en transportant des branches et des brindilles arrachées à trois bouleaux proches. A son pied, parmi des feuilles en décomposition, des crocus, par dizaines, commencent à émerger. Un peu plus loin, deux larges coupes d’eau pour les oiseaux. Autour de ces coupes, répandus largement, les grains de deux sacs pour tourterelles et pour des oiseaux de plein air. Accrochées aux plus basses branches, huit boules de gras.

Une volée d’oiseaux : des moineaux, des pinsons, des mésanges, des rouges-gorges, des merles et des tourterelles. Ils sont environ une quarantaine qui régulièrement s’abattent sur le sol, puis s’envolent d’un seul mouvement au moindre bruit, au plus léger souffle de vent ou au moindre éclat de lumière. Deux chats des maisons voisines rodent sans agressivité ni mauvaises intentions. Ils savent qu’ils auront leur bol de lait au premier miaulement. Les moineaux s’affairent dans la précipitation, les rouges-gorges et les pinsons sont plus circonspects, les mésanges s’accrochent tête en bas aux boules de gras qui bougent comme des balanciers, les merles et les tourterelles font autour d’eux un vide plein de respect et de prudence…

- Duo de Bretagne, Seizh Hun ; Pierrick Lemou, violon, Patrick Lefebvre, accordéon ; Made in Breiz via France, 1998, Production - Edition – Distribution Keltia Musique.


Les accordéons sont de Paolo Soprani (chromatique), Castagnari (Do/Fa et La/Ré) et Saltarelle (Sol/Do).


A l’abri des regards, protégés par la haie de cyprès dorés, on se croirait dans un cloître isolé des bruissements du monde. Un arbre et des oiseaux sans âge, une musique enracinée dans un temps sans durée. Quelques merveilles dorées, quelques confitures de Francis Miot, un verre de Pacherenc du Vic-Bilh… Quelques traînées nuageuses atténuent l’éclat trop vif du soleil d’hiver.