lundi 13 février
" La sensation est irrationnelle et […] ne peut être réfutée par aucun critère… Toutes nos connaissances viennent en effet des sensations, soit par concomitance, soit par comparaison, soit par ressemblance, soit par synthèse. A elles se surajoute le raisonnement, qui les élabore". Diogène de Laërte, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres de chaque secte, X, 31-32, trad. R. Genaille, Paris, Garnier-Flammarion, 1965, tome 2, page 225.
Contrairement à une tradition philosophique classique issue du platonisme, pour laquelle la sensation étant subjective ne peut servir de base pour connaître le réel, l’épicurisme, auquel fait allusion la citation ci-dessus, argumente cette idée que tout ce qui est perçu est réel et que la sensation est mesure et critère de la connaissance. Si les sensations varient, elles ne sont pas pour autant incertaines ni contradictoires. Cette variation manifeste tout au contraire la vie de notre rapport au monde et sa présence sensible. C’est le corps d’abord qui nous met en présence des choses, immédiatement. C’est ainsi que le plaisir s’éprouve ; il ne se prouve pas et donc il est imperméable à toute tentative de réfutation. Il n’a pas à donner de raisons, ni même à en chercher.
Ceci me plait, cela ne me plait pas. C’est ainsi. Il s’agit d’évidences, de faits de conscience clairs et distincts. Les arguments n’ont rien à faire ici. Seule compte l’authenticité. Mais pour parvenir à cette authenticité, quel travail ne faut-il pas faire pour percevoir ses propres sensations, ici et maintenant, sans prothèses ni filtres culturels ? On peut parler d’ascèse.
Toutes nos connaissances se construisent à partir des sensations par concomitance, par comparaison, par ressemblance et dissemblance, par synthèses successives. C’est ainsi en effet, qu’à la manière épicurienne, un monde de l’accordéon s’élabore :
- accordéon et valse musette : concomitance,
- bandonéon et tango : concomitance encore,
- accordéons et bandonéons : comparaisons de plus en plus fines,
- interprétations multiples de Passion, de la Flambée montalbanaise, d’Adios Nonino, de Libertango, d’Indifférence, etc… Ressemblances et dissemblances…
- valses et tangos : synthèses successives,
- jazz manouche et jazz new-yorkais, accordéon cajun et accordéon de concert, accordina et bayans : des mondes coexistent …
- etc… etc…etc…
Un puzzle prend forme, mais un puzzle qui se caractérise par le fait que chaque pièce nouvelle modifie la forme des pièces déjà en place, si bien que chaque pièce nouvelle entraîne une nouvelle configuration inattendue et imprévisible de l’ensemble. Curieux puzzle qui n’existe pas antérieurement à ses réalisations successives et dont la découpe des morceaux se modifie sans cesse au cours du temps et des écoutes.
Contrairement à une tradition philosophique classique issue du platonisme, pour laquelle la sensation étant subjective ne peut servir de base pour connaître le réel, l’épicurisme, auquel fait allusion la citation ci-dessus, argumente cette idée que tout ce qui est perçu est réel et que la sensation est mesure et critère de la connaissance. Si les sensations varient, elles ne sont pas pour autant incertaines ni contradictoires. Cette variation manifeste tout au contraire la vie de notre rapport au monde et sa présence sensible. C’est le corps d’abord qui nous met en présence des choses, immédiatement. C’est ainsi que le plaisir s’éprouve ; il ne se prouve pas et donc il est imperméable à toute tentative de réfutation. Il n’a pas à donner de raisons, ni même à en chercher.
Ceci me plait, cela ne me plait pas. C’est ainsi. Il s’agit d’évidences, de faits de conscience clairs et distincts. Les arguments n’ont rien à faire ici. Seule compte l’authenticité. Mais pour parvenir à cette authenticité, quel travail ne faut-il pas faire pour percevoir ses propres sensations, ici et maintenant, sans prothèses ni filtres culturels ? On peut parler d’ascèse.
Toutes nos connaissances se construisent à partir des sensations par concomitance, par comparaison, par ressemblance et dissemblance, par synthèses successives. C’est ainsi en effet, qu’à la manière épicurienne, un monde de l’accordéon s’élabore :
- accordéon et valse musette : concomitance,
- bandonéon et tango : concomitance encore,
- accordéons et bandonéons : comparaisons de plus en plus fines,
- interprétations multiples de Passion, de la Flambée montalbanaise, d’Adios Nonino, de Libertango, d’Indifférence, etc… Ressemblances et dissemblances…
- valses et tangos : synthèses successives,
- jazz manouche et jazz new-yorkais, accordéon cajun et accordéon de concert, accordina et bayans : des mondes coexistent …
- etc… etc…etc…
Un puzzle prend forme, mais un puzzle qui se caractérise par le fait que chaque pièce nouvelle modifie la forme des pièces déjà en place, si bien que chaque pièce nouvelle entraîne une nouvelle configuration inattendue et imprévisible de l’ensemble. Curieux puzzle qui n’existe pas antérieurement à ses réalisations successives et dont la découpe des morceaux se modifie sans cesse au cours du temps et des écoutes.
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