mardi, février 28, 2006

mardi 28 février

Dernier jour de février. La température est fixée obstinément entre 1 et 3 degrés. Le ciel est plombé ; les choses se fondent dans un jour sans ombres. Comme au ski on parle de jour blanc, on pourrait ici parler de jour gris. Le hasard de l’ordre chronologique me conduit à écouter une nouvelle fois un disque que je considère comme un chef-d’œuvre :

- « Blow Up », Galliano – Portal, Dreyfus Jazz, 1997. Enregistrement public les 18 et 19 mai 1996, à Paris.

Richard Galliano joue de l’accordéon et, sur un titre, du piano. Michel Portal joue de la clarinette basse, du bandonéon, de la clarinette si bémol, du saxophone soprano et du jazzophone. Une complicité sur le fil du rasoir.

On retrouve dans ce disque un grand nombre de titres déjà rencontrés dans les disques précédents. Par exemple :

- Libertango
- Oblivion
- Ten Years Ago
- Viaggio
- Leo, estante num instante

Brésil, tango, gypsies, jazzophone et piano… C’est encore et toujours du jazz. Ce que j’admire le plus, dans de duo, c’est que la virtuosité n’est jamais gratuite. C’est pour cela que je classe ce disque parmi ceux, rares, que je considère comme des chefs-d’œuvre. J’ajoute que la photographie de couverture, en noir et blanc, est magnifique. Son auteur : William Laxton. Visages de Michel Portal et de Richard Galliano, comme sculptés par la lumière ; majesté des instruments ; mains de Portal, bras de Galliano. On pourrait parler de photographie essentielle. Il ne s’agit pas en effet de psychologie, mais de rendre manifeste l’essence même de ce duo. La qualité d’attention des regards est impressionnante.