jeudi, avril 20, 2006

samedi 22 avril

De jour en jour, les fleurs des lilas sont de plus en plus violettes et de plus en plus sombres tandis que les fleurs des glycines sont de plus en plus mauves et de plus en plus pâles. Les jeunes feuilles des glycines adoucissent la luminosité des fleurs. L’olivier est en pleine forme. Sous son son pied tutélaire, le cerfeuil, la ciboulette, l’estragon, le persil, le thym, le romarin, l’origan et le basilic poussent ensemble en bonne intelligence.

Les camélias sont des arbustes d’une générosité vraiment touchante. Ils ont donné toutes leurs fleurs à profusion. Autour d’eux, le sol est rouge et rose. Maintenant qu’ils sont dépouillés, ils semblent épuisés. Au même moment, le jardin de curé de Françoise est en train d’exploser. Des fusées de couleurs diverses éclatent ici et là dans une sorte de joyeux désordre. En réalité, cette anarchie résulte d’un très savant dosage entre des plantations mûrement réfléchies et le hasard des intempéries. Je ne veux pas faire un inventaire exhaustif. Je me contente de relever les plantes que je reconnais… Des azalées rouges et roses, qui sont en train d’éclore. L’azalée blanche est déjà épanouie, mais on voit bien que cette année elle n’aura pas la splendeur promise aux autres. Le rhododendron précoce rose manifeste sa présence encore discrètement, mais bientôt il va éclabousser les plantes alentour de sa vigueur. Toute une petite bande d’hortensias commence à faire sa place. Pour l’instant, c’est une masse verte, un peu acide, plutôt indifférenciée. Ces taches de couleurs, ici, là, là encore… ce sont des tulipes. J’allais oublier les soucis, les pensées, les géraniums d’été et, plus loin, les pivoines que l’on devine. Tout ce monde coexiste de manière plus ou moins pacifique, chacun voulant se faire sa place au soleil. C’est un véritable brouhaha de couleurs.

Sans être petit, ce jardin n’est pas grand, mais tel quel il suffit pour donner une idée de ce que signifient les mots de luxuriance et d’exubérance. Je pense évidemment à l’accordéon de Gizavo.

- « Régis Gizavo, Samy Olombelo », Harmonia Mundi, Label bleu / Indigo, 2000.

Outre quelques autres musiciens invités sur tel ou tel titre, il faut signaler la présence constante de David Mirandon, batterie et percussions, et de François Soria, basse.

Il y a une analogie évidente entre l’abondance de couleurs et de formes, qui saute aux yeux, dans le jardin de curé de Françoise et l’abondance sonore, qui saute aux oreilles, dans les morceaux du disque de Gizavo. Les couleurs et les sons se répondent.

… mais d’écoute en écoute, d’autres impressions apparaissent. Il suffit de les laisser surgir.

- une fraternité, sur certains titres, avec l’accordéon de René Lacaille
- un cousinage, sur certains autres, avec des sonorités d’Afrique du Sud
- la complexité du jeu de Gizavo sur certains morceaux comme Ho Anareo ou Tampolo
- Un duo vocal étrange et fascinant sur Kemba. Pour en savoir un peu plus j’ouvre le livret. Je lis : « auteur : J.-F. Bernardini, Régis Gizavo ; compositeur : Gizavo ; chant : J.-F. Bernardini, Gizavo ; accordéon : Gizavo ». On reconnaît ici la coopération avec le groupe I Muvrini. Rencontre de l’Afrique de l’Océan Indien et de la Corse méditerranéenne : superbe ! le titre passe en boucle.

Mais cette recherche d’information m’a conduit à explorer plus à fond le livret. Très bien fait : une page par titre pour donner le thème et les paroles. On est loin d’une musique superficielle : la connaissance ainsi acquise donne de la profondeur à l’écoute musicale. Parfois même, cette connaissance oriente l’attention de l’écoute, qui devient plus complexe. Au bénéfice évidemment d’un plaisir augmenté.

J’ajoute qu’il y a, au milieu de ce livret, une photographie pleine page de Gizavo, hilare, tenant son chromatique déplié verticalement. J’ai plaisir à la rapprocher de celle de Perrone, page 15 du numéro 51 (mars 2006) d’ « Accordéon & accordéonistes ». Même posture amusée chez les deux : toutes dents déployées, les cheveux crépus et les yeux mi-clos de malice chez l’un, la moustache en balai-brosse, les cheveux frisottants et les yeux pétillants d’humour chez l’autre. Deux manières de dire que le bonheur n’est pas hors de portée…

2 Comments:

Blogger Unknown said...

Salut,
est-ce que tu pourrais me passer les paroles de kemba? J'ai la chanson dans un disque, mais pas les paroles et j'adore...
chez-nous@terra.es
Merci

7:55 PM  
Blogger michel said...

Bonjour !

Comme je n'ai pu accèder à ton adresse à partir de ta signature : "Lucas", je te propose de publier les paroles dans mon blog qui a pris la suite de celui-ci, à savoir "l'autre bistrot des accordéons".
Cordialement

9:23 PM  

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