vendredi 14 avril
Le mardi 21 mars, je disais dans ce blog qu’une de nos voisines venait d’être hospitalisée et que son mari en était très affecté. Il était aussi question de tango. Aujourd’hui, Françoise et moi, nous sommes allés à son enterrement. Elle est morte. Bien que nous ne soyons pas croyants, et même sereinement athées, nous avons assisté à la messe donnée à cette occasion. C’est une question de respect personnel à son égard et de manifestation de sympathie à l’égard de son mari et de sa famille ; l’idéologie n’a pas sa place ici. Le prêtre nous a paru intelligent. Je veux dire par là qu’il n’a pas essayé de minimiser ou de détourner la peine des proches de la défunte par un discours convenu. Il en a pris acte avec empathie et il a conduit la cérémonie de manière très professionnelle. Assis, debout, chant numéro 5, prière numéro 7, lecture d'un passage ad hoc des Evangiles… le rituel, la routine, une manière de supporter l’inadmissible.
Pendant la durée de la messe, j’ai observé le mari de ma voisine avec attention. Il était présent physiquement, figé et voûté, en tout cas moins grand que ces derniers jours, mais il était aussi ailleurs. Evoquait-il des souvenirs chers, des moments de bonheur, des fragments de vie commune ? En tout cas, il était dans un monde autre : pas vraiment attentif à ce qui se passait, pas entièrement submergé par son passé. Sa posture m’a ému.
J’ai noté aussi que l’âge moyen des gens du quartier devrait normalement nous conduire à fréquenter de plus en plus régulièrement la petite église du boulevard de la Paix. Un bien joli nom et bien de circonstance : boulevard de la paix... éternelle.
En arrivant à la maison, spontanément j’ai eu envie d’écouter deux choses :
- La Nonchalante d’Emmanuel Pariselle.
Toujours la même émotion ! Une chanson, un morceau d’art populaire où l’accord de l’accordéon, du thème et de l’interprétation me parait parfait. J’aurais envie de parler d’art simple, au sens d’un art qui ne multiplie pas les plis, qui ne fait pas de complications. Complexe certes, mais pas compliqué.
- Les Variations Goldberg par Mika Väyrynen.
Il me semble en effet qu’ici la perfection de l’œuvre d’art nous introduit dans un monde à part, un ailleurs entre présent et imaginaire, qui pourrait assez bien figurer cet inter-monde entre la vie et la mort, ce passage qui donne le temps de prendre conscience que ce qui vient d’avoir lieu est irréversible. C’est aussi l’une des missions de l’art, de la musique en particulier, de donner forme perceptible à l’indicible et peut-être même à l’impensable, non pas l'inconcevable, mais l'inimaginable.
Pendant la durée de la messe, j’ai observé le mari de ma voisine avec attention. Il était présent physiquement, figé et voûté, en tout cas moins grand que ces derniers jours, mais il était aussi ailleurs. Evoquait-il des souvenirs chers, des moments de bonheur, des fragments de vie commune ? En tout cas, il était dans un monde autre : pas vraiment attentif à ce qui se passait, pas entièrement submergé par son passé. Sa posture m’a ému.
J’ai noté aussi que l’âge moyen des gens du quartier devrait normalement nous conduire à fréquenter de plus en plus régulièrement la petite église du boulevard de la Paix. Un bien joli nom et bien de circonstance : boulevard de la paix... éternelle.
En arrivant à la maison, spontanément j’ai eu envie d’écouter deux choses :
- La Nonchalante d’Emmanuel Pariselle.
Toujours la même émotion ! Une chanson, un morceau d’art populaire où l’accord de l’accordéon, du thème et de l’interprétation me parait parfait. J’aurais envie de parler d’art simple, au sens d’un art qui ne multiplie pas les plis, qui ne fait pas de complications. Complexe certes, mais pas compliqué.
- Les Variations Goldberg par Mika Väyrynen.
Il me semble en effet qu’ici la perfection de l’œuvre d’art nous introduit dans un monde à part, un ailleurs entre présent et imaginaire, qui pourrait assez bien figurer cet inter-monde entre la vie et la mort, ce passage qui donne le temps de prendre conscience que ce qui vient d’avoir lieu est irréversible. C’est aussi l’une des missions de l’art, de la musique en particulier, de donner forme perceptible à l’indicible et peut-être même à l’impensable, non pas l'inconcevable, mais l'inimaginable.
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