lundi, avril 03, 2006

mardi 4 avril

Pendant un certain temps, je classais mes disques à l’aide d’un logiciel ad hoc, qui me permettait de les retrouver facilement en fonction du ou des critères choisis. Cette méthode était pleine d’avantages, notamment l’efficacité, mais à la longue son caractère technocratique a fini par me lasser. Je pouvais retrouver immédiatement plusieurs interprétations d’un même titre ou les disques où avait joué tel ou tel accordéoniste ; je pouvais faire des listes et des sélections automatiques. Mais finalement j’avais l’impression de consacrer plus de temps à l’archivage et à la recherche documentaire qu’au plaisir de l’écoute. L’intendance et la manie classificatoire prenaient le pas sur la surprise, le tâtonnement, le hasard des rencontres imprévues. C’est pourquoi j’ai décidé de classer mes disques par ordre alphabétique, non en fonction des titres des albums, mais en fonction du nom de l’accordéoniste qui y joue, tout en ménageant une exception à cette règle quand il s’agit d’une anthologie, comme par exemple « Paris Musette », « Le son du musette » ou « Swing Accordion ». Bref, une règle simple, facile à appliquer matériellement, et quelques exceptions qui confirment la règle, preuve qu’elle est bonne.

C’est ainsi que les disques d’Anouar Brahem, dont j’ai parlé ces jours derniers, se retrouvent classés, l’un à la lettre G, comme Galliano, les autres à la lettre M, comme Matinier.

C’est ainsi qu’en classant « Waltz Club », je l’ai placé à côté de « 3 temps pour bien faire » parce que, dans les deux cas, l’accordéon, c’est Marcel Azzolla. Du coup, ce rapprochement « me dit quelque chose »… et je vérifie tout de suite qu’il y a bien Double Scotch sur les deux disques.

- Double Scotch, 3 :58, in “Waltz Club”, Universal Music, 2006. Marcel Azzolla, Didier Lockwood, Martin Taylor et Jean-Philippe Viret
- Double Scotch, 3 :33, in « 3 temps pour bien faire », Productions Caratini, 1982 & 1986, Le chant du monde, 2005. Marcel Azzolla, Patrice Caratini et Marc Fosset.

L’un a été enregistré fin 2005 – début 2006, l’autre début juillet 1982. A peu près un quart de siècle d’écart. L’émotion esthétique est différente, mais elle n’est pas moindre dans l’un ou l’autre cas. Plus d’éclat ici, plus de nostalgie là, mais ici ou là le même humour dans la façon de regarder les choses de la vie.

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A partir de demain, j’ai le projet d’explorer systématiquement mes quelques disques de Marc Perrone : je sens bien en effet qu’une formidable continuité les relie, qu’ils procèdent d’une inspiration, d’une vision du monde, d’une philosophie à proprement parler humaniste. Ce sera l’occasion de le vérifier en les écoutant méthodiquement.

- « La Forcelle », enregistrement 1983, édition1990
- « Velverde », enregistrement 1988, édition 2005
- « Cinéma Mémoire », enregistrement et édition 1993
- « Jacaranda », enregistrement public 1994, édition 1995
- « Voyages », enregistrement 2000, édition 2001
- « Son éphémère passion », édition 2004


Un beau parcours en perspective…