vendredi, mars 31, 2006

samedi 1er avril

Dans mon imaginaire personnel, le 1er avril est vraiment le premier jour de l’an nouveau. Bien plus que le 1er janvier, il marque le début d’une nouvelle année, non point légale, mais biologique. La preuve : le 1er avril, il faut tondre la pelouse, sinon plus tard ce sera trop tard. L’herbe devenue trop haute s’accumulerait comme une bourre humide sous la tondeuse et rendrait toute progression impossible. Il faut donc se résoudre, la mort dans l’âme, à sacrifier les violettes et les fleurs de pissenlits.

C’est pourquoi, en ce jour inaugural, il ne faut pas écouter n’importe quoi. Le choix est crucial, il donne sa couleur à toute l’année à venir. Un moment de réflexion et d’hésitation est donc bien légitime. Après maints tâtonnements, je choisis d’écouter ce qui est à mon sens un disque d’anthologie :

- Paris Musette, volume 1, La Lichère 1990, La Lichère – Frémeaux et Associés 2001.

Du début à la fin, les titres sont superbes et superbement interprétés. La liste des interprètes est somptueuse. André Minvielle chante La Flambée montalbanaise et les paroles, quelque peu surréalistes, figurent dans le livret. De ce livret, j’extrais ces quelques lignes, que je trouve émouvantes et bien dans le ton du disque :

« Tout commença un lundi matin par une série de pasos : Didi Duprat conduisit l’accordéon de Denis Tuveri comme une cavalière, lui réinventant une Espagne telle que seul peut en imaginer un ancien gamin de Ménilmontant d’avant les congés payés. On comprit tout de suite que le bon génie du musette était dans le studio ».

On a bien compris que l’accordéon et l’imaginaire sont faits pour vivre ensemble. Comme le bon génie sort de la lampe d’Aladin, l’imaginaire sort de l’accordéon ! Il est temps de faire des vœux !