jeudi 30 mars
Hier, mercredi, Françoise était invitée à intervenir dans un séminaire sur l’illettrisme à Artigues-près-Bordeaux. Travaux de 13h30 à 16h30. Nous sommes partis de Pau à 9h15 ; nous étions de retour à 20h30, juste à temps pour voir Lyon – Milan à la télévision, après un détour de 500 kilomètres. Vu l’état de la route Pau – Bordeaux, nous avons rejoint la voie rapide Bayonne – Bordeaux : des théories interminables de camions venus de tous les pays de l’Europe, des travaux de toutes sortes, un incident qui bloque la circulation sur plus de vingt kilomètres, les espaces immenses des Landes, alternances de pins et de terres grises. Systèmes d’irrigation comme d’immenses sauterelles. Au retour, le soleil se couche dans notre dos : la chaîne des Pyrénées, de la Côte basque au Pic du Midi de Bigorre est superbe. La neige a fondu, mais toutes les nuances de bleus et de verts se déploient des vallées aux sommets. Ciels multiples : bleus, violets, oranges...
Avant de quitter la banlieue de la rive droite de Bordeaux, banlieue improbable, lacis de rues en réfection, centres commerciaux, hangars, ronds-points, immeubles de bureaux de banques ou de compagnies d’assurances, instituts de formation, etc… le tout traversé par la rocade en direction de Paris, avant de quitter cette banlieue décolorée, venteuse et déprimante, nous faisons un détour par le centre ville. Bègles et ses maisons basses individuelles, les boulevards, la gare Saint-Jean, le cours de la Marne et les Capucins, la place de la Victoire plantée d’une sorte d’obélisque, l’école de la Magistrature, la place Gambetta, le Triangle, le Grand Théâtre, les quais et la coulée verte du tramway, la façade XVIIIe , le bruit des pneus sur les pavés de la place de la Bourse, la cathédrale saint Michel, le marché de Brienne, le flot des voitures qui s’engouffre dans la rocade longée par la Garonne… sortie vers Bayonne… Plein de souvenirs, pas de nostalgie.
Nous n’apprécions pas d’écouter de la musique en voiture pour au moins deux raisons : une raison esthétique et une raison morale. Raison esthétique : les conditions d’écoute sont médiocres. Bruits du moteur, bruits de l’air sur la carrosserie, attention mobilisée par la conduite. Raison morale : cette attention requise par la conduite fait que l’écoute est inégale, entrecoupée de moments où l’on ne peut plus faire attention à ce que l’on entend, et nous ressentons cela comme un manque de respect envers le compositeur et les interprètes. On s’en tient donc aux informations de Radio Trafic.
Mais, la nuit venue, on est un peu en manque de musique. Il faut y remédier. Pour faire contraste avec les sensations et l’agitation de la journée, nous choisissons quelque chose que je qualifierais volontiers de minimaliste :
- 3 Compositions by John Cage, Cheap Imitation (1969), Souvenir (1984), Dream (1948), Teodoro Anzellotti, Accordion, Winter & Winter, 2003.
En écoutant ces trois interprétations des oeuvres de John Cage, en m’accordant insensiblement à la durée installée par Anzellotti, une expression me vient à l’esprit :”... des limbes géométriques… ». Cela rend assez bien compte de l’impression que j’éprouve : rigueur et incertitude, ouverture et clôture, organisation et fluidité, tension et lâcher prise, etc… Coexistence de contraires. Et bien sûr, le son d’Anzellotti : l’accordéon au scalpel.
Avant de quitter la banlieue de la rive droite de Bordeaux, banlieue improbable, lacis de rues en réfection, centres commerciaux, hangars, ronds-points, immeubles de bureaux de banques ou de compagnies d’assurances, instituts de formation, etc… le tout traversé par la rocade en direction de Paris, avant de quitter cette banlieue décolorée, venteuse et déprimante, nous faisons un détour par le centre ville. Bègles et ses maisons basses individuelles, les boulevards, la gare Saint-Jean, le cours de la Marne et les Capucins, la place de la Victoire plantée d’une sorte d’obélisque, l’école de la Magistrature, la place Gambetta, le Triangle, le Grand Théâtre, les quais et la coulée verte du tramway, la façade XVIIIe , le bruit des pneus sur les pavés de la place de la Bourse, la cathédrale saint Michel, le marché de Brienne, le flot des voitures qui s’engouffre dans la rocade longée par la Garonne… sortie vers Bayonne… Plein de souvenirs, pas de nostalgie.
Nous n’apprécions pas d’écouter de la musique en voiture pour au moins deux raisons : une raison esthétique et une raison morale. Raison esthétique : les conditions d’écoute sont médiocres. Bruits du moteur, bruits de l’air sur la carrosserie, attention mobilisée par la conduite. Raison morale : cette attention requise par la conduite fait que l’écoute est inégale, entrecoupée de moments où l’on ne peut plus faire attention à ce que l’on entend, et nous ressentons cela comme un manque de respect envers le compositeur et les interprètes. On s’en tient donc aux informations de Radio Trafic.
Mais, la nuit venue, on est un peu en manque de musique. Il faut y remédier. Pour faire contraste avec les sensations et l’agitation de la journée, nous choisissons quelque chose que je qualifierais volontiers de minimaliste :
- 3 Compositions by John Cage, Cheap Imitation (1969), Souvenir (1984), Dream (1948), Teodoro Anzellotti, Accordion, Winter & Winter, 2003.
En écoutant ces trois interprétations des oeuvres de John Cage, en m’accordant insensiblement à la durée installée par Anzellotti, une expression me vient à l’esprit :”... des limbes géométriques… ». Cela rend assez bien compte de l’impression que j’éprouve : rigueur et incertitude, ouverture et clôture, organisation et fluidité, tension et lâcher prise, etc… Coexistence de contraires. Et bien sûr, le son d’Anzellotti : l’accordéon au scalpel.
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