lundi 27 mars
France 3. Dimanche 26 mars. 0h30 – 1h25. Bal sur la place. Concert enregistré à Saint-Lys (près de Toulouse) en juin 2005 et quelques autres séquences toulousaines…
Après avoir visionné ce documentaire, à la manière d’un inventaire à la Prévert, je me rappelle :
- un groupe musical essentiellement féminin, « Bombes 2 Bal », et son accordéoniste, Martine Lataste,
- l’émergence du forro occitan ;
- un accordéoniste brésilien du Nordeste, virtuose du diatonique, Heleno dos oito Baixos, qui joue sur un Hohner ;
- le quartier Arnaud Bernard, un bar « Le Brueghel », une pseudo épicerie de nuit et une association « Escambiar » ;
- un lieu où se rencontrent des occitans, des italiens et des brésiliens pour jouer ensemble ;
- une danse « la grouléjade », qui se danse en traînant les pieds dans des chaussures à demi-chaussées, des groules ;
- les « Fabulous Trobadours » et Claude Sicre ;
- un accordéon rouge, des danses en couples et en rondes, une ronde tribale toulousaine ;
- Rio loco et des improvisations ;
- le titre d’un disque d’Heleno dos oito Baixos : « musique pour femmes de ménage et chauffeurs de taxis », édité en 1984 ;
- l’habillement d’Heleno : chemise rouge, gilet noir sans manches, pantalon écossais ou chemisette jaune, jean ;
- « Le chat perché » dansé comme une scottish ;
- trois accordéonistes sur la place Arnaud Bernard avec leurs trois accordéons : un Maugein, un Hohner, celui d’Heleno, et un [Cava]gnol[o], qui a perdu une partie de ses lettres, celui de Martine Lataste ;
- une ronde animée de mouvements de flux et de reflux comme des vagues sur le sable ;
- la nécessité de se donner des contraintes rigoureuses pour prendre du plaisir à danser ensemble et à improviser sur une trame maîtrisée ;
- des ateliers de danses occitanes et brésiliennes où ceux qui enseignent sont d’abord attentifs aux réussites et aux difficultés de ceux qui apprennent ;
- une définition de ces danses comme une manière de rebondir ensemble : chalouper et rebondir ;
- une autre définition où il est question de se remuer ses fesses et ses idées, ce qui nous met loin du clivage radical de la philosophie classique entre le corps et l’esprit ;
- un samu musical qui est en quelque sorte un service d’urgence pour permettre aux gens de danser au pied levé ;
- une danse occitane qui m’évoque les tarentelles et les transes qu’elles provoquent chez les danseurs ;
- l’idée de bal omnibus, c’est-à-dire pour tous et par tous ;
- le label « danse avec ta grand-mère » et les indigènes du Lauragais ;
- ce proverbe africain : « un village où il n’y a pas de musiciens est un village où l’on ne peut pas rester »…
Ce documentaire suscite en moi d’emblée de la sympathie, mais je crois que j’aurais bien tort de m’en tenir à cette impression immédiate. En fait, ce qu’il nous montre, c’est une utopie en acte, quelque chose de véritablement révolutionnaire : des gens heureux d’être ensemble, de danser ensemble au son d’un accordéon (et de quelques autres instruments) et d’y prendre du plaisir sans se croire obligés de consommer des choses achetées à grands frais ou à crédit pour être sûrs d’exister. C’est en cela que la musique, et l’accordéon en particulier, sont révolutionnaires : on vient de voir en effet qu’il y a du plaisir possible hors du monde de la marchandise, du commerce et du marché. Et l’on voit aussi dans ce documentaire combien un enracinement culturel local se nourrit d’influences diverses et se combine harmonieusement avec une ouverture à d’autres musiques, d’autres rythmes, d’autres traditions. L’accordéon sera humaniste ou ne sera pas.
Après avoir visionné ce documentaire, à la manière d’un inventaire à la Prévert, je me rappelle :
- un groupe musical essentiellement féminin, « Bombes 2 Bal », et son accordéoniste, Martine Lataste,
- l’émergence du forro occitan ;
- un accordéoniste brésilien du Nordeste, virtuose du diatonique, Heleno dos oito Baixos, qui joue sur un Hohner ;
- le quartier Arnaud Bernard, un bar « Le Brueghel », une pseudo épicerie de nuit et une association « Escambiar » ;
- un lieu où se rencontrent des occitans, des italiens et des brésiliens pour jouer ensemble ;
- une danse « la grouléjade », qui se danse en traînant les pieds dans des chaussures à demi-chaussées, des groules ;
- les « Fabulous Trobadours » et Claude Sicre ;
- un accordéon rouge, des danses en couples et en rondes, une ronde tribale toulousaine ;
- Rio loco et des improvisations ;
- le titre d’un disque d’Heleno dos oito Baixos : « musique pour femmes de ménage et chauffeurs de taxis », édité en 1984 ;
- l’habillement d’Heleno : chemise rouge, gilet noir sans manches, pantalon écossais ou chemisette jaune, jean ;
- « Le chat perché » dansé comme une scottish ;
- trois accordéonistes sur la place Arnaud Bernard avec leurs trois accordéons : un Maugein, un Hohner, celui d’Heleno, et un [Cava]gnol[o], qui a perdu une partie de ses lettres, celui de Martine Lataste ;
- une ronde animée de mouvements de flux et de reflux comme des vagues sur le sable ;
- la nécessité de se donner des contraintes rigoureuses pour prendre du plaisir à danser ensemble et à improviser sur une trame maîtrisée ;
- des ateliers de danses occitanes et brésiliennes où ceux qui enseignent sont d’abord attentifs aux réussites et aux difficultés de ceux qui apprennent ;
- une définition de ces danses comme une manière de rebondir ensemble : chalouper et rebondir ;
- une autre définition où il est question de se remuer ses fesses et ses idées, ce qui nous met loin du clivage radical de la philosophie classique entre le corps et l’esprit ;
- un samu musical qui est en quelque sorte un service d’urgence pour permettre aux gens de danser au pied levé ;
- une danse occitane qui m’évoque les tarentelles et les transes qu’elles provoquent chez les danseurs ;
- l’idée de bal omnibus, c’est-à-dire pour tous et par tous ;
- le label « danse avec ta grand-mère » et les indigènes du Lauragais ;
- ce proverbe africain : « un village où il n’y a pas de musiciens est un village où l’on ne peut pas rester »…
Ce documentaire suscite en moi d’emblée de la sympathie, mais je crois que j’aurais bien tort de m’en tenir à cette impression immédiate. En fait, ce qu’il nous montre, c’est une utopie en acte, quelque chose de véritablement révolutionnaire : des gens heureux d’être ensemble, de danser ensemble au son d’un accordéon (et de quelques autres instruments) et d’y prendre du plaisir sans se croire obligés de consommer des choses achetées à grands frais ou à crédit pour être sûrs d’exister. C’est en cela que la musique, et l’accordéon en particulier, sont révolutionnaires : on vient de voir en effet qu’il y a du plaisir possible hors du monde de la marchandise, du commerce et du marché. Et l’on voit aussi dans ce documentaire combien un enracinement culturel local se nourrit d’influences diverses et se combine harmonieusement avec une ouverture à d’autres musiques, d’autres rythmes, d’autres traditions. L’accordéon sera humaniste ou ne sera pas.
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