vendredi 17 mars
… dans le jardin, les plantes sont, pour ainsi dire, devenues folles : le prunier est comme couvert de neige, les crocus se redressent en rangs serrés comme de petits soldats, les camélias vont bientôt laisser exploser leurs fleurs rouges, les jacinthes roses, bleues et blanches semblent se multiplier de jour en jour, les cerisiers du japon ressuscitent et les violettes se répandent dans le gazon en taches inégales.
Depuis quelques jours déjà, j’avais envie d’écouter trois disques, dont la tonalité me paraissait proche, et surtout de croiser certains titres qui, en première impression, me semblaient se faire écho. Il s’agit de trois albums où l’accordéon est joué par Jean-Louis Matinier :
- Les pas du chat noir, Anouar Brahem, oud, François Couturier, piano, Jean-Louis Matinier, accordéon, 2002, Ecm
- Le voyage de Sahar, Anouar Brahem, oud, François Couturier, piano, Jean-Louis Matinier, accordéon, 2006, Ecm
- Confluences, Jean-Louis Matinier, accordion, Bobby Rangel, flute, Nelson Veras, acoustic guitar, Renaud Garcia-Fons, acoustic bass, 2003, Enja
Ces trois disques nous ouvrent un monde de méditation, de rêveries, de rêves éveillés, d’associations d’idées et d’attention flottante ; un monde où les réflexions s’enchaînent par glissements imperceptibles ; un monde, sans éclats de voix, fait de murmures et de confidences intimes, susurrées derrière le masque de la pudeur. Je trouve que Matinier excelle dans ce registre. Son accordéon esquisse à la perfection des pensées de rêveries incertaines, qui vont, viennent, se déploient puis s’estompent avant de disparaître en laissant une impression insistante comme un parfum épicé. La rencontre improbable d’un oud, d’un piano et d’un accordéon apparaît à l’expérience comme une évidence et nous introduit dans un monde de sons encore inouïs. Un léger glissement et s’ouvre un autre monde aussi étrange : accordéon, flûte, guitare et la contrebasse de Garcia-Fons.
Au fur et à mesure des croisements, j’ai le sentiment que ces trois disques fonctionnent en quelque sorte comme un réseau où chaque titre est relié à tous les autres, comme les nœuds d’une toile d’araignée. Pour aujourd’hui, je m’en tiendrai au réseau suivant :
- Le voyage de Sahar : Sur le fleuve, Le voyage de Sahar, Vague, La chambre, Zarabanda ;
- Le pas du chat noir : De tout ton cœur, Leila au pays du carrousel, Pique-nique à Nagpur, L’arbre qui voit ;
- Confluences : Soleil rouge, Plainitude, Confluences.
Mais j’ai l’intuition que d’autres réseaux, latents, n’attendent que l’occasion de se manifester. Sans compter d’autres liens à découvrir. Je pense par exemple à Sanlucar dans le disque « Fuera », Renaud Garcia-Fons et Jean-Louis Matinier, 1999, Enja, ou encore à Alborea dans le disque du même nom, interprété par Matinier, Garcia-Fons, Yves Torchinsky, double bass, Jacques Mahieux, drums, Enja 1995. Bref, beaucoup de promesses de plaisirs à venir…
… de l’autre côté du jardin, il y a des jardins andalous, des fleuves lents qui se perdent dans des deltas de plus en plus ramifiés, plus loin encore des parcours désertiques parsemés d’oasis, des crépuscules roses, mauves et oranges, bref un temps et un espace incommensurables avec les nôtres, que mesurent la géométrie et le chronomètre.
Depuis quelques jours déjà, j’avais envie d’écouter trois disques, dont la tonalité me paraissait proche, et surtout de croiser certains titres qui, en première impression, me semblaient se faire écho. Il s’agit de trois albums où l’accordéon est joué par Jean-Louis Matinier :
- Les pas du chat noir, Anouar Brahem, oud, François Couturier, piano, Jean-Louis Matinier, accordéon, 2002, Ecm
- Le voyage de Sahar, Anouar Brahem, oud, François Couturier, piano, Jean-Louis Matinier, accordéon, 2006, Ecm
- Confluences, Jean-Louis Matinier, accordion, Bobby Rangel, flute, Nelson Veras, acoustic guitar, Renaud Garcia-Fons, acoustic bass, 2003, Enja
Ces trois disques nous ouvrent un monde de méditation, de rêveries, de rêves éveillés, d’associations d’idées et d’attention flottante ; un monde où les réflexions s’enchaînent par glissements imperceptibles ; un monde, sans éclats de voix, fait de murmures et de confidences intimes, susurrées derrière le masque de la pudeur. Je trouve que Matinier excelle dans ce registre. Son accordéon esquisse à la perfection des pensées de rêveries incertaines, qui vont, viennent, se déploient puis s’estompent avant de disparaître en laissant une impression insistante comme un parfum épicé. La rencontre improbable d’un oud, d’un piano et d’un accordéon apparaît à l’expérience comme une évidence et nous introduit dans un monde de sons encore inouïs. Un léger glissement et s’ouvre un autre monde aussi étrange : accordéon, flûte, guitare et la contrebasse de Garcia-Fons.
Au fur et à mesure des croisements, j’ai le sentiment que ces trois disques fonctionnent en quelque sorte comme un réseau où chaque titre est relié à tous les autres, comme les nœuds d’une toile d’araignée. Pour aujourd’hui, je m’en tiendrai au réseau suivant :
- Le voyage de Sahar : Sur le fleuve, Le voyage de Sahar, Vague, La chambre, Zarabanda ;
- Le pas du chat noir : De tout ton cœur, Leila au pays du carrousel, Pique-nique à Nagpur, L’arbre qui voit ;
- Confluences : Soleil rouge, Plainitude, Confluences.
Mais j’ai l’intuition que d’autres réseaux, latents, n’attendent que l’occasion de se manifester. Sans compter d’autres liens à découvrir. Je pense par exemple à Sanlucar dans le disque « Fuera », Renaud Garcia-Fons et Jean-Louis Matinier, 1999, Enja, ou encore à Alborea dans le disque du même nom, interprété par Matinier, Garcia-Fons, Yves Torchinsky, double bass, Jacques Mahieux, drums, Enja 1995. Bref, beaucoup de promesses de plaisirs à venir…
… de l’autre côté du jardin, il y a des jardins andalous, des fleuves lents qui se perdent dans des deltas de plus en plus ramifiés, plus loin encore des parcours désertiques parsemés d’oasis, des crépuscules roses, mauves et oranges, bref un temps et un espace incommensurables avec les nôtres, que mesurent la géométrie et le chronomètre.
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