vendredi 10 mars
21 h- 23h30. Festival Accordéon Summit, salle Nougaro, à Toulouse. Richard Galliano, New York Trio.
Nous avons quatre billets, pour Nadja, Sébastien, Françoise et moi. Placement libre : nous sommes devant l’entrée à 20h20. Peu après 20h30, la salle ouvre ses portes. Nous entrons. Nous choisissons de nous installer au troisième rang de face. Sur la scène, un piano et une chaise nous intriguent.
En première partie, un duo imprévu : un pianiste et un accordéoniste. La chaise est pour lui : il joue de l’accordéon assis. Il a une casquette blanche sur la tête ; il est aveugle. Quatre titres : le premier de Petrucciani, puis deux compositions du pianiste, puis un tango joué avec distance et humour… Accueil chaleureux du public. On aimerait pouvoir les écouter à nouveau. Les organisateurs ont eu une heureuse idée en les invitant.
Concert du New York Trio : très professionnel. L’organisation est sans failles, ni incertitudes. Encore moins des hésitations. L’ensemble tourne comme un mécanisme d’horlogerie suisse. Présence de Galliano dans son habituelle tenue noire. Homogénéité des membres du trio. Présence, au sens où tout s’organise autour de Richard Galliano ; homogénéité, au sens où le trio donne le sentiment d’être une personne à part entière. Non 1+1+1, mais 3 en 1. Le batteur est tout en toucher et en finesse ; le contrebassiste me fait penser à Charlie Mingus. Immense, le regard lointain, il accompagne son jeu de doigts d’une sorte de récitatif marmonné : voix audible seulement par intermittences, comme un fil rouge derrière la formidable puissance des vibrations de la contrebasse.
Après le rappel, le trio joue la Gnossienne n°1, que j’attendais. Je trouve en effet que l’on y saisit bien la spécificité de l’interprétation de Galliano, disons de son esprit.
Au salut final, la fatigue marque son visage, même si elle n’efface pas un sourire de satisfaction et de complicité avec les deux autres musiciens.
Pendant le concert, parfois il laisse tomber son bras droit le long de son corps et agite fugitivement sa main pour en expulser les crispations ; à un moment, où le contrebassiste se lance dans un solo, il pose son instrument, fait quelques pas en arrière, dans la pénombre, et esquisse un mouvement d’étirement des bras. A plusieurs reprises, il dépose son instrument à terre quelques instants et applique ses mains dans son dos à hauteur de la taille. Cette fatigue ajoute encore de l’émotion au concert et dit bien quel est le prix de la perfection.
Ses mouvements des pieds : parfois, il marque la cadence et esquisse comme des pas de danse, d’autres fois, ses pieds sont comme incrustés dans le sol et donnent ainsi un formidable équilibre aux mouvements du haut de son corps, de ses épaules et de sa tête. On pense au centaure : mi-homme, mi-cheval. Galliano, mi-homme, mi-accordéon. Jamais sans doute l’expression « faire corps » avec son instrument n’a paru aussi vraie.
Nous avons quatre billets, pour Nadja, Sébastien, Françoise et moi. Placement libre : nous sommes devant l’entrée à 20h20. Peu après 20h30, la salle ouvre ses portes. Nous entrons. Nous choisissons de nous installer au troisième rang de face. Sur la scène, un piano et une chaise nous intriguent.
En première partie, un duo imprévu : un pianiste et un accordéoniste. La chaise est pour lui : il joue de l’accordéon assis. Il a une casquette blanche sur la tête ; il est aveugle. Quatre titres : le premier de Petrucciani, puis deux compositions du pianiste, puis un tango joué avec distance et humour… Accueil chaleureux du public. On aimerait pouvoir les écouter à nouveau. Les organisateurs ont eu une heureuse idée en les invitant.
Concert du New York Trio : très professionnel. L’organisation est sans failles, ni incertitudes. Encore moins des hésitations. L’ensemble tourne comme un mécanisme d’horlogerie suisse. Présence de Galliano dans son habituelle tenue noire. Homogénéité des membres du trio. Présence, au sens où tout s’organise autour de Richard Galliano ; homogénéité, au sens où le trio donne le sentiment d’être une personne à part entière. Non 1+1+1, mais 3 en 1. Le batteur est tout en toucher et en finesse ; le contrebassiste me fait penser à Charlie Mingus. Immense, le regard lointain, il accompagne son jeu de doigts d’une sorte de récitatif marmonné : voix audible seulement par intermittences, comme un fil rouge derrière la formidable puissance des vibrations de la contrebasse.
Après le rappel, le trio joue la Gnossienne n°1, que j’attendais. Je trouve en effet que l’on y saisit bien la spécificité de l’interprétation de Galliano, disons de son esprit.
Au salut final, la fatigue marque son visage, même si elle n’efface pas un sourire de satisfaction et de complicité avec les deux autres musiciens.
Pendant le concert, parfois il laisse tomber son bras droit le long de son corps et agite fugitivement sa main pour en expulser les crispations ; à un moment, où le contrebassiste se lance dans un solo, il pose son instrument, fait quelques pas en arrière, dans la pénombre, et esquisse un mouvement d’étirement des bras. A plusieurs reprises, il dépose son instrument à terre quelques instants et applique ses mains dans son dos à hauteur de la taille. Cette fatigue ajoute encore de l’émotion au concert et dit bien quel est le prix de la perfection.
Ses mouvements des pieds : parfois, il marque la cadence et esquisse comme des pas de danse, d’autres fois, ses pieds sont comme incrustés dans le sol et donnent ainsi un formidable équilibre aux mouvements du haut de son corps, de ses épaules et de sa tête. On pense au centaure : mi-homme, mi-cheval. Galliano, mi-homme, mi-accordéon. Jamais sans doute l’expression « faire corps » avec son instrument n’a paru aussi vraie.
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