vendredi, mars 31, 2006

vendredi 31 mars

… pour une petite faim :

- une salade de doucette de Meillon,
- un cassoulet de porc Manech d’Oteiza,
- un pain au levain, à l’ancienne,
- une part de Russe d’Artiguarrède,
- un verre de Madiran, château Peyros 1996,
- café de Colombie, trois petites tasses,
- E la nave va

Tranquille ! Pas une note au-dessus des autres ! Cool ! Juste ce qu’il faut de mouvement : le minimum d’effort pour le maximum d’effet… Rien que du classique très classe : Bossa Nova Groove !

- "Bossa Três e Jo Basile", enregistré à New York en 1963, UBCD 311, 2002.

Ils sont quatre. Il faut les citer : Luis Carlos Vinhas, piano, Sebastian Neto, bass, Edison Machado, drums, Jo Basile, accordion. Ce qu’ils font, ils le font avec le plus grand sérieux, sans se prendre au sérieux. Une philosophie un tantinet ironique et teintée de dandysme !

La rencontre de la culture basque, d’un Russe et d’un vin du Béarn sur une nappe à carreaux avec la bossa nova brésilienne comme environnement sonore. L’improbable n’est jamais sûr !



Sur le coup de 17 heures, petit détour par l’espace culturel de l’hypermarché Leclerc. En parcourant le rayon « jazz », je tombe nez à nez avec un disque dont l’image de couverture attire mon regard. Quatre musiciens, costume sombre de bonne coupe, chemise blanche, nœud papillon, cheveux poivre et sel bien coiffés. Une vraie élégance, y compris dans le clin d’œil. Je reconnais Didier Lockwood, Marcel Azzolla et Jean-Philippe Viret. Le quatrième m’est inconnu : Martin Taylor à la guitare. Un disque de Didier Lockwood pour fêter ses cinquante ans. Parmi les portraits des interprètes, je suis frappé par les mains et les doigts de Lockwood, d'Azzolla et de Viret ; par le regard de Lockwood et de Taylor, d'une part, d'Azzolla et Viret, d'autre part. Ces doigts et ces regards nous en apprennent déjà beaucoup sur la psychologie des membres du quartet et sur leurs rôles respectifs.

- "Waltz Club", Universal Music, 2006.

Didier Lockwood joue sur violon acoustique Bernard Germain, archets Yamaha et Gilles Duhaut ; système Schertler et Yamaha. Marcel Azzolla, comme d’habitude, assure sa partie. Discret, mais présent quand il faut, comme il faut. Sérieux et plein de sensibilité, il met sa marque sur plusieurs titres, comme ça, sans avoir l’air d’y toucher : Indifférence, La Ballade irlandaise, Balajo, Swing Valse… Il faudra y revenir, mais d’ores et déjà j’ai beaucoup apprécié l’homogénéité du quartet, la présence de son leader et les arrangements de Dimitri Naïditch…dont j’ai beaucoup aimé la Valse nostalgique, que je n’avais jamais entendue. Encore de belles choses à écouter. Didier Lockwood s’inscrit dans ce qu’il appelle un jazz à la française. Je trouve en l’occurrence l’expression tout à fait bien choisie. Tous les titres, tous des valses, sont en effet interprétés dans un esprit et un phrasé jazz, qui donnent au disque une unité remarquable. Un même esprit les anime. Variations sans fioritures. « Rien de trop », disait la sagesse des grecs anciens. Présence de l’Un et du Multiple.



En relisant ces quelques lignes, j’observe que le hasard de la rencontre entre Baselli et Azzolla met en évidence un point commun entre eux : l’économie de moyens. En cela ils se distinguent pour moi de ce jeu d’accordéonistes qui, à mes oreilles, produisent toujours trop de notes jusqu’à l’asphyxie. La virtuosité de pacotille du "toujours plus" versus la virtuosité classique du "rien de trop"…