vendredi, avril 07, 2006

dimanche 9 avril

- « Marc Perrone / Voyages », Rue bleue / Le Chant du Monde, 2001.

Ce titre est si l’on peut dire emblématique de l’œuvre de Marc Perrone. Trois choses me frappent immédiatement. D’une part, l’équipe semble avoir pris forme de noyau dur ou de garde rapprochée : Marie-Odile Chantran, Bernard Lubat, Jacques Di Donato, André Minvielle. Cinq musiciens ! Mais d’autre part, et comme à l’opposé de cette condensation, de cette cristallisation, trente-deux morceaux. Marc Perrone parle de valse hésitation. Celle-ci me parait s’inscrire en effet dans ce nombre inhabituel de morceaux. Enfin, la dédicace au père et, avec lui, la présence quasi permanente des origines.

J’ai une affection particulière pour ce disque, car Esperanza est l’un des génériques d’une émission taurine que j’apprécie beaucoup. Son croisement avec le monde des toros me plait.

D’un côté, l’Italie, ses chansons d’émigrants, ses tarentelles obsédantes ; de l’autre, le monde des travailleurs, des ouvriers, de l’usine. Ancrages. Ancrage géographique, ancrage social.

Un titre improbable : LOCACCMACCAM. « LOC » pour locomotive, « ACC » pour accordéon, « MAC » pour machine à coudre, « CAM » pour caméra. Comment mieux dire ses obsessions ? Comment le dire en moins de mots ? Un seul mot pour dire différentes formes du destin. Marc Perrone écrit : « Il y a dans leur fonctionnement quelque chose d’inexorable, presque d’implacable ». Parfois, sous des apparences légères, sans avoir l’air d’y toucher, sans se prendre au sérieux, la musique nous fait sentir ce que nous sommes et les forces qui nous dominent. Il y a de l’inconscient et du fatum là-dedans. Encore une histoire de racines.