mardi, avril 04, 2006

mercredi 5 avril

12h00. Point presse de l’hypermarché. « Accordéon & accordéonistes » est là ! Je suis content. Dès mon arrivée à la maison, coup d’œil en diagonale. Je note avec intérêt et amusement que Monsieur Cavagnolo, après son coup de sang d’octobre 2005 (n° 46), est revenu en 3ème de couverture. C’est bien, d’autant plus que la revue n’avait jamais cessé de citer sa marque ou de montrer ses instruments, montrant ainsi son absence de mesquinerie et son souci d’information ! Je note également mon complet accord avec l’éditorial, page 3. D’accord pour l’accordéon comme instrument éminemment populaire ; d’accord pour regretter que sa présence soit bien trop faible dans les médias et en particulier à la télévision ; d’accord aussi pour dire que sa qualité est directement fonction de la qualité de l’interprète et que, si de vrais artistes existent, force est de reconnaître que tous les accordéonistes ne le sont pas (je continue à penser que le sourire béat et certains trémoussements ne sont pas une garantie d’excellence); d’accord enfin sur la force vitale de l’accordéon, qui tient à sa capacité à servir une grande diversité de styles. L’accordéon sera polymorphe ou ne sera pas !

A propos de télévision, Pascal Sevran accomplit au mieux sa mission, mais je pense que Patrick Sébastien et Michel Drucker, chacun dans un genre populaire différent, pourraient utilement contribuer à faire connaître l’accordéon en ses multiples facettes. Parfois, je me dis que Canal+, en jouant la carte du snobisme, pourrait à sa façon contribuer à cette connaissance. Pourquoi pas une spéciale animée par De Caunes ?


Aujourd’hui, on commence le parcours Perrone…


- « Marc Perrone / La Forcelle », Le Chant du Monde, 1990.


J’écoute ce disque, enregistré en juin et juillet 1983, comme une invitation à la déambulation, le nez au vent et les sens aux aguets, comme une incitation à la flânerie ouverte à toutes les sollicitations. Deux choses me frappent, d’une part la liste des compagnons qui ont participé à la réalisation de ce voyage, d’autre part le fait que ce voyage se déroule entre Vas-y-Mimile (hommage à Emile Vacher) et A mon père. J’y vois de la fidélité, de la tendresse et de l’attachement. Attachement qui donne ancrage et profondeur au voyage. Ancrage dans les terres italiennes, enracinement dans les origines familiales, attachement aux rythmes des tarentelles et aux chansons populaires ; trésors musicaux rapportés des voyages : Québec, Suède et autre pays landais. Tendresse dans le regard porté sur les autres. Emigration / immigration : d’ici et de là-bas. L’un des titres, dans sa concision même, dit bien l’essentiel de ce disque : Le réel des voyages.

Autre chose. Trois enchaînements sans hiatus, ni rupture :

- Amour et printemps / Le vieux Léon / Sous le ciel de Paris (5 :04)
- L’amant de Saint-Jean / Les flots du Danube / La foule (4 :43)
- Mirabelle / Indifférence / Danlapoch (3 :32)

Clin d’œil complice aux chansons que l’on fredonne et aux succès du « swing musette », à Charley Bazin, Joseph Colombo, Tony Murena et Jo Privat. L’accordéon diatonique est partout chez lui. Ce n’est certes pas par hasard si Marc Perrone écrit, à propos de L’amant de Saint-Jean / Les flots du Danube / La foule : « Trois chansons très en vogue dans les années 40 dans lesquelles diatonique et chromatique font bon ménage. Merci à Marcel et à Didi ». Le diato, le petit qui n’a pas peur des gros ! Ces enchaînements sont justement l’une des marques de fabrique du style Perrone. Transitions / glissements : passages. De l’un à l’autre…

De titre en titre, une ligne claire, quelque chose de l’ordre d’un lien primordial, sans sophistication, ni tarabiscotage, relie les différents morceaux entre eux.

A propos de la liste des compagnons qui ont participé à la réalisation de ce voyage, il faut rappeler que le compagnon, le copain, d’après l’étymologie, c’est « celui qui partage le pain avec… ». Ici, en l’occurrence, on peut penser qu’il s’agit du pain et du vin… Bref, cette liste il faut la citer, car elle dit aussi la fidélité :

Marcel Azzolla, Akim Bournane (basse), Marie-Odile Chantran, la compagne (vielle à roue), Didi Duprat (guitare), Yvon Guilcher (flûte cromorne), Pierre Imbert (tambourin, percussion), Bernard Lefevre (violoncelle), Bernard Lubat (piano, percussion, arrangements), Marc Perrone (diatonique), Francis Valonne (saxos).