lundi, avril 17, 2006

mardi 18 avril

… avant de prendre mon petit déjeuner, avant de prendre ma douche et après avoir pris ma douche, j’ai donc écouté l’interprétation que Teodoro Anzellotti donne de Leos Janacek.

- « Teodoro Anzellotti / Leos Janacek », Winter & Winter, 2002 (59 :10).

Hier, il faisait beau. La température est montée, dans l’après-midi, jusqu’à 24°. Nous en avons profité pour faire quelques travaux de jardinage. Nous avons eu raison, car aujourd’hui la température plafonne à 13° et la pluie semble s’être installée avec détermination pour toute la journée. C’est bon pour la végétation. La nature est décidément bien faite. Au fond, qu’il fasse chaud ou qu’il fasse froid, qu’il pleuve ou qu’il vente, c’est bien… à condition d’alterner et que ça ne dure pas trop longtemps. Le mauvais climat, quel qu’il soit, c’est celui qui s’installe. Cette observation corrobore le principe de variété. La variété, le changement, la modification, c’est la vie ; l’uniformité, l’homogénéité, la permanence, c’est la mort.

C’est pourquoi, pour introduire plus de variété dans mes goûts musicaux, même si je m’en tiens au seul accordéon, je fais l’effort ce matin d’écouter Anzellotti interprétant Janacek. Et je dois dire, à ma petite surprise, que j’y trouve plus de plaisir que je n’en attendais. Je suis frappé d’abord par les sonorités d’orgue qu’Anzellotti tire de son instrument. L’accordéon, orgue à bretelles ! Un orgue qui n’a rien d’écrasant ni d’excessivement imposant. Je suis sensible également à ce que j’appellerais volontiers la ligne claire sur laquelle Anzellotti construit son interprétation. Par ligne claire, j’entends quelque chose comme la pureté et la simplicité que l’on trouve dans les œuvres des grands dessinateurs. Je manque de termes musicaux pour exprimer cette impression, mais l’analogie avec le travail du dessin correspond assez bien à ce que je ressens. Paul Klee parlait de formes-mères pour désigner ces formes prtimordiales, fondamentales, à partir desquelles toute expression graphique peut se construire. Ici, il me semble avoir affaire à des formes-mères musicales, d’où peuvent procéder, par d’infinies variations, maintes œuvres. Matrice musicale. Autre impression : une perfection technique sans ostentation, mais exclusivement au service de l’œuvre. Quelque chose d’aristocratique.

Bien entendu, tout ne m’accroche pas également. Pour aujourd’hui, je retiens particulièrement d’une part les cinq premières pièces de On An Overgrown Path – 1st Series, d’autre part le dernier titre du disque, Memory, et surtout Three Moravian Dances, d’une incroyable légèreté. Une interprétation qui s’apprécie au trébuchet. A propos de ces trois danses, je ne peux m’empêcher de penser à certains dessins de Picassso ou d’Ingres : netteté et finesse, précision et frémissement. Rien que l’essentiel !

Bon ! On avance ! Continuons ! Un pas après l’autre !

- « Manuel Hidalgo, WDR Sinfonieorchester Köln, Peter Rundel, Teodoro Anzellotti », Winter & Winter, 2005.

Le disque est composé de trois pièces :

- Nuut, für Akkordeon und Orchester (13 :12)
- Introduktion und Fuge (12:23)
- Gran Nada (16:40)

Mais là... c’est trop exotiquement moderne pour moi. Mes oreilles s’ennuient… Je saisis assez bien ce qui se passe : l’écoute de ces trois pièces me donne l’impression d’entendre une suite de sons conceptuels, comme s’il s’agissait d’un travail d’ingénieur plus que d’un travail d’artiste. La dimension intellectuelle occupe tout l’espace de perception au détriment de la dimension sensible, au détriment de ce qui provoque chez moi sensations et émotions. Sans doute cette impression est-elle un effet de mon inculture musicale, mais pour l’instant c’est une évidence. Passons à autre chose.

Il est temps de casser une petite croûte :

- asperges des Landes
- agneau braisé des Aldudes
- guarriguettes du Lot-et-Garonne
- un verre de Bouscassé 2002
- trois petites tasses de moka d’Ethiopie, torréfié par « Le Gascon »…