jeudi, juin 29, 2006

vendredi 30 juin

Heureux effet des hasards de l’ordre alphabétique ! Alors que je range le disque de Jean-Marc Fabiano, « Vague à lames », je m’aperçois qu’il jouxte un disque intitulé « Sofia Gubaidulina, De Profundis », placé là car l’interprète en est David Farmer. J’ai le souvenir d’une musique sombre. En y regardant de plus près, j’observe que le nom de Zolotariew figure sur les deux disques. C’est une opportunité inattendue d’écouter des œuvres de ce compositeur interprétées par l’un et l’autre de ces deux accordéonistes classiques.

Jean-Marc Fabiano, « Vague à lames », 2003 Zig Zag Territoires

- Partita (1968) de Wladislaw Zolotarjew (1942-1975)

- Allegro 3 :37
- Grave 4 :15
- Andantino 4 :09
- Presto 5 :36


David Farmer, « Sofia Gubaidulina, De Profundis ; Jokinen / Zolotaryov », 2002 Black Box Music

- Chamber Suite (1965) de Vladislav Zolotaryov (1942-1975)

- Evening Prelude 3 :37
- Moonlight Spurting Outdoors 6 :12
- Snowfall At Night 3 :05
- Mysterious Visions 1 :58
- I’m Recalling Instances Of Gloomy Sorrow 1 :51
- An Old Fairtale 4:34

Au terme de cette écoute comparative, au cours de laquelle j’ai éprouvé beaucoup de plaisir, et en tout cas plus que lors d’écoutes précédentes, j’ai conscience d’avoir su saisir des particularités et des différences entre ces deux interprètes, même s’ils appartiennent à la même famille de l’accordéon classique, mais je ressens cruellement aussi mon manque de culture musicale, car les mots me manquent pour nommer ces perceptions et leurs nuances. J’en reste à un niveau d’impressions immédiates, mais je ne suis pas capable de les fixer, ni de les classer, ni de les organiser, car les notions me manquent. Et je sens bien en l’occurrence que seules des connaissances culturelles et techniques m'auraient permis de donner de la profondeur et de la densité aux plaisirs fugaces que j’ai éprouvés. A partir de là, je vois bien quelle pourrait être une des fonctions l’école en éducation musicale : apprendre à identifier et à nommer ses sensations pour donner forme aux plaisirs suscitées par l’écoute des œuvres musicales, de toutes sortes, de tous lieux et de tous temps. Ce serait un acquis culturel pour toute la vie...