lundi, août 07, 2006

lundi 7 août

« Carte blanche à Richard Galliano », Marciac, dimanche 6 août 2006, 21 h.

Partis de Pau vers 17 heures, nous avons suivi des départementales sur une soixantaine de kilomètres et traversé Morlaas, Maubourguet puis Vic en Bigorre pour rejoindre Marciac vers 18 heures. Après un parcours où les routes étroites et désertes se succèdent, encadrées par des champs de maïs et des petits bois de chênes, de mélèzes ou de peupliers, l’arrivée à Marciac est étonnante : une file ininterrompue de voitures qui avancent au pas à la recherche d’une place improbable où se garer, une foule paisible qui avance au pas en défilant devant des boutiques improbables. Conserves de foie gras et autres confits, tissages du Maroc et d’ailleurs, fringues plutôt baba cool, vin de la coopérative de Saint-Mont, etc… Marciac est une bastide : les rues qui conduisent à la place centrale sont bordées de tentes de restaurants permanents ou provisoires ; la place elle-même est en partie couverte par un podium rouge et blanc de taille respectable. Des sons de jazz arrivent dans les rues par de frais couloirs qui ouvrent sur des cours intérieures. Nous garons la voiture à l’endroit où, à la limite des villas individuelles, la rue devient un chemin vicinal…

Le chapiteau est impressionnant : 80 * 50 mètres. Presque les dimensions d’un terrain de football.

Il est 19 heures. Après quelques hésitations entre de la cuisine basque, marocaine, gersoise, etc… nous mangeons à la table du Périgord. Nous nous partageons une assiette gourmande et une assiette fraicheur : salades diverses, foie gras, magret fumé, gésiers confits, jambon de Bayonne. Gâteau aux noix. Un verre de vin de Saint-Mont.

Nous prenons un café sur la place centrale au comptoir d’un bistrot en plein air. Le ciel est sans nuages ; la chaleur est très agréable ; l’ombre et la lumière se partagent le décor à parts égales.

Vers 20 h 15, nous entrons sous le chapiteau déjà rempli en partie. Bracelets de contrôle : 001065 et 001055. Nous rejoignons nos places : catégorie A, AD40 et AD41. Déception ! Nous sommes en bordure de l’allée centrale, mais la vue de la scène est masquée par la console des éclairages et par la présence d’une énorme caméra. Nous sommes assez loin et sous l’écran géant à mi-salle, ce qui nous oblige à nous tordre le coup pour voir ses images. Notre déception est de courte durée. Un responsable de l’organisation vient en effet immédiatement à notre rencontre. Il s’excuse du fait que ces places aient pu être mises en vente et nous propose de nous installer dans la zone des abonnements, car tous les billets n’ont pas été retenus. Bref, nous nous retrouvons aux places I32 et I33, soit au neuvième rang. La soirée s’annonce bien.

Tout enregistrement, sonore ou visuel, étant interdit, y compris avec des téléphones mobiles, je me contenterai de quelques photographies d’avant concert et de quelques photographies prises tout à la fin.

« La carte blanche de Richard Galliano » se déroule suivant trois moments :

- 21 h.–22 h. 30. Richard Galliano Tangaria. Galliano, accordion, Alexis Cardenas, violon, Rafaël Meijas, percussions, Philippe Aerts, contrebasse. A ce quatuor s’ajoute un invité : Hamilton de Hollanda, mandoline.
- 22 h. 40 - 23 h. 15. Richard Galliano & Strings (violons, violoncelles, harpe), c’est-à-dire les élèves du CNR de Toulouse.
- 23 h. 15 – 23 h 45. Entracte
- 23 h. 45 – 1 h. Richard Galliano invite Ivan Paduart, piano, Richard Bona, basse et chant, Manu Katché, batterie.

A 1 h 15, à la sortie du chapiteau, nous achetons un disque de Galliano qui nous manquait :

- « Panamanhattan », Ron Carter, contrebasse, Galliano, accordéon, accordina, 1991, capitale Jazz.

Comme le dit le texte de présentation, Paname et Manhattan, la contrebasse et l’accordéon new musette, c’est la rencontre de la carpe et du lapin !

A 3 h 15, après un parcours par Maubourguet, Vic en Bigorre et Tarbes pour rejoindre l’autoroute, nous arrivons à la maison. Il est temps de manger un petit morceau…

Comme il était interdit de prendre des images du concert et comme je n’ai pas vraiment les mots qu’il faudrait pour dire les plaisirs multiples que nous avons éprouvés au cours de cette soirée, je me contenterai de recopier le programme que j’ai noté de morceaux en morceaux le plus scrupuleusement possible. Tous ces titres seront autant d’accroches et de signaux pour retrouver et ranimer le souvenir des émotions que nous avons vécues. Je m’en tiens à un relevé en apparence purement objectif pour ne garder que des signes ; je fais confiance à ma mémoire pour retrouver ou imaginer ou même inventer en les relisant les émotions qui vont avec.


Le programme donc…

- Richard Galliano Tangaria. Galliano est dans son habituelle tenue noire.

- Tango pour Claude
- Laurita
- Chat-pitre (composé par Galliano pour une chorégraphie de Roland Petit)
- Tangaria (nouvelle composition)
- Fou rire. H. de Hollanda à la mandoline rejoint le quartet.
- Sertao
- Solo de H. de Hollanda
- Chorinho Pra Ele. Duo Galliano – de Hollanda
- « Les vénézuéliens », Cardenas et Meijas, interprètent quelque chose entre le folklore vénézuélien et Bach !
- Spleen. Duo Galliano – Aerts.
- Libertango. Solo de Galliano.
- Escualo. Violon, percussions et contrebasse.
- Sanfona. Violon, percussions, contrebasse et mandoline.
- New York Tango. Quintet.


- Pause pour installer la disposition avec les cordes de Toulouse… Galliano revient avec ses lunettes de vue… toujours debout, sur une jambe, l’autre pliée pour soutenir le soufflet du bandonéon. Il dirige les interventions des uns ou des autres en se tournant vers eux, en pivotant sur sa jambe gauche d’appui.

- Double concerto pour bandonéon et guitare de Piazzolla. En fait, la guitare est remplacée par le piano d’Ivan Paduart.

- Composition d’I. Paduart. Accordéon, piano, percussions (Meijas), contrebasse (Aerts), violons et violoncelles.
- Habanera. Bandonéon, piano, violons et harpe.
- « Après l’amour ». Composition d’I. Paduart. Violons et violoncelles, accordéon, percussions et contrebasse.
- Oblivion.

- Entracte

- Retour de Galliano en chemise rouge… fraise écrasée. A gauche, Paduart, au centre Bona, à droite Manu Katché… et devant, Richard Galliano.

- For Lolo (dédié à Charles Bellonzi)
- Bébé d’Hermeto Pascoal
- Illusions sensorielles d’I. Paduart
- Ballade pour Marion
- Lovely Walk, une composition de M. Katché
- Gnossienne n° 1
- Un morceau, dont le titre n’a pas été donné, mais qui aurait pu être composé par ou pour Clifton Chénier
- Salut et rappels
- La javanaise
- Salut et rappels
- Waltz for Nicky

- La chemise de Galliano est mainteanant bicolore : le haut, saturé de transpiration est devenu violacé, le bas est toujours fraise écrasée.

- Salut et rappels… mais en vain. Le chapiteau se vide. Les gens se précipitent pour acheter les disques proposés, d’autant plus qu’une séance de signature est prévue. Nous attendons plusieurs minutes dans cette atmosphère de bonheur calme et paisible ; puis nous décidons, vu l’heure, de reprendre le chemin du retour.

Dès demain, j’afficherai quelques photographies de l’environnement et quelques images « prises à la volée » sous le chapiteau, avant le concert et tout à la fin… pour ne pas enfreindre l’interdiction tout en gardant une trace de ce moment.