mercredi 4 octobre
Je n’arrive pas à écouter de la musique en ayant une autre occupation et réciproquement. J’observe que beaucoup de gens savent apparemment concilier les deux activités ; j’en vois même, ici ou là, discuter avec des interlocuteurs tout en ayant une oreillette… Pour ma part, j’en suis incapable et pour autant que je sache analyser ce comportement, il me semble que l’origine de cette incapacité est d’abord d’ordre moral. J’ai trop de réticence à utiliser comme un fond sonore, comme un accompagnement en arrière-fond, ce que je considère d’abord comme le produit d’un travail de création. Curieusement, il m’arrive parfois d’écouter de la musique en voiture, mais je suis bien conscient alors qu’il s’agit d’une écoute à trous, avec de longs moments où la conduite, mobilisant toute mon attention visuelle, m’interdit d’entendre quoi que ce soit. J’ai alors un sentiment de gâchis et – on retrouve la composante morale – une certaine mauvaise conscience. D’ailleurs, le plus souvent je préfère « me brancher sur» des émissions de radio du type informations ou interviewes, car dans ce cas je ne perds rien à ne pas écouter…
Toute la journée, Françoise et moi, nous avons mis de l’ordre dans le grenier et dans le garage. Les deux sont liés, car nous faisons du vide dans le grenier en jetant des choses que nous ne voyons pas et nous remplissons aussitôt ce vide avec des choses que nous montons du garage où nous les voyions. Ce jeu de vide et de plein finit par briser les reins, et surtout, étant donné mon incapacité, dont je faisais état ci-dessus, provoque chez moi une frustration croissante, au fur et à mesure des voyages à la déchetterie. La déchetterie ou l’accordéon. Le sens du devoir dit : « la déchetterie »…
En même temps, au fil de ce jeu d’aller-retour, j’éprouve moi-même une sensation étrange de vide et de disponibilité. Il est vrai que cet après-midi j’ai porté à ce que j’appelle volontiers la fosse commune – « la benne des incinérables » - huit cartons et trois sacs de notes personnelles et professionnelles, de bouquins annotés, de fiches d’exposés, de documents administratifs et d’agendas… Une fois jeté au fond de la benne, les traces de plusieurs années de travail représentent vraiment peu de choses parmi des restes d’ordinateurs, de machines à laver, de fauteuils de jardin, de revues, de moquettes, de tapisseries et de lavabos…
La vision de ces papiers épars m’a procuré cet état si bien décrit par les stoïciens comme caractéristique de la sagesse, état d’esprit que l’on peut appeler ataraxie, impassibilité, apathie, indifférence… en tout cas état propice à l’écoute attentive, ce soir, de deux disques, que j’ai découverts ces derniers jours :
- « Cité de la Musique », Dino Saluzzi, ECM 1997. Durée, 60 :26.
- « Nostalghia – Song for Tarkovsky », François Couturier, ECM 2006. Durée, 77 :53
Dino Saluzzi, bandonéon, joue en trio avec Marc Johnson, contrebasse et José M. Saluzzi, guitare acoustique.
François Couturier, piano, joue en quatuor ave Angela Lechner, violoncelle, J.-M. Larché, saxophone soprano et J.-L. Matinier, accordéon.
Comme dans beaucoup de disques ECM, du moins à ma connaissance fort limitée de ce catalogue, je retrouve un jazz introspectif, économe des moyens mis en œuvre. Je dirais volontiers qu’il s’agit d’un jazz méditatif. Petit à petit, c’est comme si l’on arrivait à partager une vision intérieure, une manière d’appréhender le monde… avec beaucoup de silences et d’attentes.
Je dois ajouter que, comme pour les disques « Winter & Winter », je suis très sensible à la beauté des livrets ECM, souvent minimalistes et réduits à des photographies, à des portraits en noir et blanc, mais toujours en accord intime avec la musique.
A partir de demain et pour quelques jours, je vais avoir du mal à tenir mon blog quotidien, mais j’espère recueillir plein de bonnes sensations et peut-être quelques photographies. Après un aller-retour Pau-Hossegor, direction Nimes, plus exactement Caveirac, où Daniel joue vendredi soir en trio, puis le lendemain étape à Montpellier, au Zénith, où Gotan Project fait sa tournée « Lunatico ». Dimanche, retour vers Toulouse… avant de rejoindre, lundi, nos pénates paloises… et de reprendre le travail de rédaction interrompu. En espérant avoir le temps de faire la connaissance de quelques bistrots dans ce Sud qui n’en manque pas !
Toute la journée, Françoise et moi, nous avons mis de l’ordre dans le grenier et dans le garage. Les deux sont liés, car nous faisons du vide dans le grenier en jetant des choses que nous ne voyons pas et nous remplissons aussitôt ce vide avec des choses que nous montons du garage où nous les voyions. Ce jeu de vide et de plein finit par briser les reins, et surtout, étant donné mon incapacité, dont je faisais état ci-dessus, provoque chez moi une frustration croissante, au fur et à mesure des voyages à la déchetterie. La déchetterie ou l’accordéon. Le sens du devoir dit : « la déchetterie »…
En même temps, au fil de ce jeu d’aller-retour, j’éprouve moi-même une sensation étrange de vide et de disponibilité. Il est vrai que cet après-midi j’ai porté à ce que j’appelle volontiers la fosse commune – « la benne des incinérables » - huit cartons et trois sacs de notes personnelles et professionnelles, de bouquins annotés, de fiches d’exposés, de documents administratifs et d’agendas… Une fois jeté au fond de la benne, les traces de plusieurs années de travail représentent vraiment peu de choses parmi des restes d’ordinateurs, de machines à laver, de fauteuils de jardin, de revues, de moquettes, de tapisseries et de lavabos…
La vision de ces papiers épars m’a procuré cet état si bien décrit par les stoïciens comme caractéristique de la sagesse, état d’esprit que l’on peut appeler ataraxie, impassibilité, apathie, indifférence… en tout cas état propice à l’écoute attentive, ce soir, de deux disques, que j’ai découverts ces derniers jours :
- « Cité de la Musique », Dino Saluzzi, ECM 1997. Durée, 60 :26.
- « Nostalghia – Song for Tarkovsky », François Couturier, ECM 2006. Durée, 77 :53
Dino Saluzzi, bandonéon, joue en trio avec Marc Johnson, contrebasse et José M. Saluzzi, guitare acoustique.
François Couturier, piano, joue en quatuor ave Angela Lechner, violoncelle, J.-M. Larché, saxophone soprano et J.-L. Matinier, accordéon.
Comme dans beaucoup de disques ECM, du moins à ma connaissance fort limitée de ce catalogue, je retrouve un jazz introspectif, économe des moyens mis en œuvre. Je dirais volontiers qu’il s’agit d’un jazz méditatif. Petit à petit, c’est comme si l’on arrivait à partager une vision intérieure, une manière d’appréhender le monde… avec beaucoup de silences et d’attentes.
Je dois ajouter que, comme pour les disques « Winter & Winter », je suis très sensible à la beauté des livrets ECM, souvent minimalistes et réduits à des photographies, à des portraits en noir et blanc, mais toujours en accord intime avec la musique.
A partir de demain et pour quelques jours, je vais avoir du mal à tenir mon blog quotidien, mais j’espère recueillir plein de bonnes sensations et peut-être quelques photographies. Après un aller-retour Pau-Hossegor, direction Nimes, plus exactement Caveirac, où Daniel joue vendredi soir en trio, puis le lendemain étape à Montpellier, au Zénith, où Gotan Project fait sa tournée « Lunatico ». Dimanche, retour vers Toulouse… avant de rejoindre, lundi, nos pénates paloises… et de reprendre le travail de rédaction interrompu. En espérant avoir le temps de faire la connaissance de quelques bistrots dans ce Sud qui n’en manque pas !
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