jeudi 5 avril
… Le « Champlong » nouveau est arrivé ce matin à 10 heures avec le passage du facteur… Dans une telle situation, je n’ai aucune réticence à me comporter comme l’enfant qui en moi continue à s’émerveiller devant les cadeaux qu’il reçoit, et à savourer sans retenue mon plaisir. D’abord, poser la lettre sur un tapis que j’aime particulièrement et, sans rien dire, la regarder avant de l’ouvrir. Je note la mention « lettre prioritaire ». C’est autre chose qu’un disque acheté par le canal de la grande distribution. Ouvrir avec précaution. L’album est dans son enveloppe protectrice, accompagné d’un mot amical. C’est encore autre chose que la distribution de masse. Tenir dans sa main le boitier et découvrir la photographie de couverture : un homme qui marche… Je pense à la sérénité et à la fragilité obstinée d’un Giaccometti. Ouvrir le boitier. Fascicule de présentation : un poème en quatrième page ; à l’intérieur, des notes descriptives et techniques. Poser enfin le disque sur le lecteur.
Toutes ses opérations préalables pourraient sembler accessoires par rapport à l’écoute du disque. En fait, c’est une façon de l’apprivoiser, de se préparer, de prendre le temps de se mettre en condition de réception… C’est une manière de faire le vide, comme disent les athlètes, pour être entièrement attentif aux quatorze titres de l’album. Toutes ces opérations sont comparables à celles du rituel de dégustation d’un bon vin. Il faut se préparer consciencieusement avant de se le mettre en bouche.
Nous écoutons les premiers titres en déjeunant, nous n’échangeons que quelques mots, mais nos échanges de regards suffisent pour nous assurer réciproquement de notre satisfaction. A plusieurs reprises, nous pensons à Fellini. Nous sommes d’accord pour admirer un son que nous reconnaissons maintenant sans défaut parmi les autres accordéonistes. Quelque chose que l’on situe au-delà du concert, mais qui en garde une sorte de rigueur immédiatement perceptible. La clarinette de Diego Fano me fait penser à celle de John Ruocco dans « If ».
Mais, nous n’avons pas la possibilité d’écouter la totalité des quatorze titres. Un coup de téléphone. Mes parents sont âgés de 87 et 85 ans. Autonomes et indépendants jusqu’ici, ils sont aujourd’hui touchés de plein fouet par la vieillesse. Leur mauvaise santé est comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Il n’est plus un jour sans problèmes à résoudre. Ceux de ce jour nous obligent brutalement à interrompre l’écoute de « Champlong ». Françoise a juste le temps de me dire : « J’aime vraiment beaucoup ce qu’il fait, ce type ! Il me tarde de pouvoir l’écouter ». Dans son propos, écouter signifie évidemment pouvoir se consacrer entièrement à l’écoute de « Champlong ». En fait, je n’aurais pas mieux dit mon sentiment.
Toutes ses opérations préalables pourraient sembler accessoires par rapport à l’écoute du disque. En fait, c’est une façon de l’apprivoiser, de se préparer, de prendre le temps de se mettre en condition de réception… C’est une manière de faire le vide, comme disent les athlètes, pour être entièrement attentif aux quatorze titres de l’album. Toutes ces opérations sont comparables à celles du rituel de dégustation d’un bon vin. Il faut se préparer consciencieusement avant de se le mettre en bouche.
Nous écoutons les premiers titres en déjeunant, nous n’échangeons que quelques mots, mais nos échanges de regards suffisent pour nous assurer réciproquement de notre satisfaction. A plusieurs reprises, nous pensons à Fellini. Nous sommes d’accord pour admirer un son que nous reconnaissons maintenant sans défaut parmi les autres accordéonistes. Quelque chose que l’on situe au-delà du concert, mais qui en garde une sorte de rigueur immédiatement perceptible. La clarinette de Diego Fano me fait penser à celle de John Ruocco dans « If ».
Mais, nous n’avons pas la possibilité d’écouter la totalité des quatorze titres. Un coup de téléphone. Mes parents sont âgés de 87 et 85 ans. Autonomes et indépendants jusqu’ici, ils sont aujourd’hui touchés de plein fouet par la vieillesse. Leur mauvaise santé est comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Il n’est plus un jour sans problèmes à résoudre. Ceux de ce jour nous obligent brutalement à interrompre l’écoute de « Champlong ». Françoise a juste le temps de me dire : « J’aime vraiment beaucoup ce qu’il fait, ce type ! Il me tarde de pouvoir l’écouter ». Dans son propos, écouter signifie évidemment pouvoir se consacrer entièrement à l’écoute de « Champlong ». En fait, je n’aurais pas mieux dit mon sentiment.
1 Comments:
Bonjour,
je viens de temps en temps suivre vos voyages musicaux et j'y prends beaucoup de plaisir.
Ayant passé ma jeunesse en Chalosse et fréquenté un lycée de Pau à l'adolescence, certains noms de villes/villages donnent un bonus à vos récits :)
Amitiés swing,
tony
pour me joindre, "jo Privat" chez google et la rubrique "contact" du site ;-)
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