dimanche, juillet 15, 2007

lundi 16 juillet







Hier, dimanche, le soleil a enfin décidé de se montrer une journée durant. Dès le lever du jour, nous avons aéré la maison et commencé le jeu subtil des volets plus ou moins clos pour créer des courants d’air et maintenir une fraicheur agréable. Nous avons déjeuné sur la terrasse de devant, en déplaçant la table et les chaises de bistro sous l’ombre bienveillante du prunier. Il nous protège bien, même si les prunes qui tombent au moindre coup de vent restent de redoutables projectiles. La lessive sèche sur l’herbe. C’est la promesse d’une douce odeur de foin coupé dans les placards et sur les draps.
Ce lundi, en soirée, nous rejoindrons Toulouse où nous ferons étape dans la maison des « petits » avant d’aller écouter Toucas, en solo, près de Souillac. L’idée de l’écouter dans un tel lieu nous ravit, de même que, vu la canicule, l’idée de devoir se munir d’une petite laine étant donné qu’il donne son concert dans une grotte.
Avant notre départ, les « petits » devraient arriver d’Hossegor où ils ont dû camper puisque la villa est inhabitable. Ils ont profité de l'occasion pour vitrifier les planchers du premier étage et, disent-ils, apprécier la lumière sur les terrasses et les balcons. Au fil du repas, nous nous rendons compte que nous ne cessons d’évoquer leur présence et de revenir sur les images d’eux qui nous émeuvent. Par exemple, quand nous les avons quittés, samedi en début de soirée, Camille, attachée sur son siège, derrière le vélo de Sébastien, une poche de chips à la main, le casque en forme de champignon sur la tête. Tellement confiante, tellement souriante et amusée de nous voir les dépasser et nous laisser dépasser avant de les surprendre, cachés au prochain croisement. Par exemple, Charlotte déhanchée sur son vélo psychédélique, trop grand pour elle, et si fière d’agiter sa main gauche pour nous saluer en ne tenant son guidon que d’une seule main. Par exemple, Nadja, toujours si calme et pleine de bienveillance, qui veille sur tout son monde, l’air de rien. On apprendra beaucoup plus tard que Charlotte et Camille se sont endormies au cours du feu d’artifice tiré des bords du lac.
Pour accompagner ces évocations si banales, si simples et cependant si émouvantes, nous écoutons « Fuera » de Renaud Garcia-Fons et Jean-Louis Matinier. Il ne s’agit pas d’illustrer nos sentiments, mais de retrouver dans la perfection discrète de ce disque un écho à la profondeur de ce que nous éprouvons, d’autant plus intense qu’il ne s’agit que de moments quotidiens, mais qu’il faut savoir saisir sur le vif. Où l’on voit que l’épicurisme avec son attention sans faille à la vie ordinaire n’est jamais très loin !