vendredi, juillet 06, 2007

vendredi 6 juillet

Dans le dernier numéro de la revue « Accordéon et accordéonistes », n° 66, juillet-août 2007, je viens de me rendre compte qu’il y a, dans la rubrique « Chroniques », page 61, une présentation très enthousiaste du disque de Marcel Loeffler, « Hommage ». Qu’on en juge par la dernière phrase : « Un prise de son irréprochable fait de ce disque un élément majeur dans la catégorie jazz à l’accordéon comme on n’en a plus fait depuis Gus Viseur, Tony Murena, Charley Bazin ou Emile Carrara ». L’éloge me parait un peu excessif, mais bien sympathique et en tout cas de nature à m’inciter à écouter à nouveau ce disque.
Et il est vrai que je me laisse apprivoiser, même si mon jugement au final reste plus mesuré.
En revanche, je relève quelques approximations et inexactitudes dans ce papier dithyrambique signé R.M., et je trouve cela un peu gênant, même s’il n’y a pas lieu d’en faire une histoire.

- ainsi, le titre 3, « Groovin’high » de Dizzy Gillespie est présenté comme « Groovy Night » de Charlie Parker,
- le titre 13, « Fugue tempérée » devient « Fugue tempête »… ce qui change de registre.
- mais, surtout, ce titre, composé par Marcel Loeffler, est présenté comme un solo d’accordéon de douze minutes, ce qui n’est pas tout à fait exact. En fait, il y a un premier mouvement de 4 :28 où, sauf erreur de ma part, l’accordéon et le violon se répondent, avant un « blanc » jusqu’à 5 :15 et en effet un solo d’accordéon jusqu’à 12 :30. Cette précision me parait d’importance, car le premier et le deuxième mouvement ont chacun leur spécificité propre. D’autre part, mais on est là dans le registre de l’impression esthétique, cette « Fugue tempérée » me parait pleine d’intérêt, car elle termine le disque et, en même temps, elle préfigure peut-être d’autres explorations de la part de Marcel Loeffler, explorations qui ne seraient plus dans la droite ligne du swing manouche, ni des grandes figures évoquées ci-dessus. J’ai pensé à certains moments à Venitucci.

En tout cas, je dois dire que d’écoute en écoute, comme je l’écrivais plus haut, j’entre de mieux en mieux dans les propositions de ce disque, malgré certaines réticences persistantes. C’est ainsi que j’aurais préféré des versions instrumentales aux versions chantées de « Sous le ciel de Paris » ou « Dis, quand reviendras-tu ? ». En revanche, j’ai de plus en plus de goût pour « L’œuf coque », enregistré en direct lors d’un concert à Auxerre en 2006. Lequel « Œuf coque » est orthographié « L’œuf coq » dans les remerciements et compté pour 4 :18, alors qu’il dure plus de 9 :20. Inversement, « Sous le ciel de Paris » dure 4 :18 et non 9 :23, mais j’avais déjà noté cette interversion des deux titres.

Mais, l'essentiel est bien que ce cheminement m'ait permis d'apprécier de mieux en mieux ce disque dont je n'avais pas perçu d'emblée l'originalité... peut-être à cause de la présence des guitares manouches, qui d'abord brouillaient ma perception du jeu de Loeffler.