lundi, juillet 02, 2007

mardi 3 juillet
















Au fur et à mesure que le temps passe, les images que je me rappelle de Nogaro se structurent suivant 3x2 pôles opposés :

- à 19h30, alors que les arènes sont encore quasiment vides, la lumière crue met en évidence la géométrie des lignes : les rangées de tables avec leurs nappes impeccables, les alignements parallèles de chaises, les angles vifs de la scène, la série de portes d’où les vaches de course landaise jaillissent sur le sable roux. Les parallèles et les perpendiculaires organisent l’espace. A 23h00, la nuit est noire, la scène est comme incandescente, les formes sont fluides, le mouvement des danseurs et le jeu du trio de Michel Macias se répondent dans un tourbillon sans point fixe.
- les deux accordéonistes jouent sur un Accordiola, mais l’un est du type piano, l’autre du type boutons et cette différence signe la différence de style entre Jean-Luc Amestoy et Michel Macias. Au jeu linéaire et faussement placide de l’un répond le jeu turbulent et tumultueux de l’autre.
- lorsqu’on observe la disposition des deux trios, on ne peut pas ne pas voir que celui d’Amestoy occupe un minimum d’espace : densité, condensation, concentration de l’énergie comme autour d’un noyau autour duquel l’espace est vide, alors que celui de Macias occupe toute la largeur de la scène : déploiement, dilatation, vastitude…

A l’occasion du concert des "Accordéons voyageurs", le responsable de la boutique Harmonia Mundi de Tarbes avait apporté quelques cds de Macias et d’Amestoy pour les mettre en vente et, à ma demande, il avait mis dans sa besace le dernier disque de Marcel Loeffler, « Hommage », que je lui avais commandé. Nous avons profité de la route du retour, entre 23h30 et 0h30, pour l’écouter. L’écoute en voiture n’est pas l’idéal à mon goût, mais en l’occurrence, dans la nuit noire, sans circulation, j’ai trouvé cette prise de contact agréable. J’y reviendrai demain…