mercredi, juillet 11, 2007

mercredi 11 juillet

Ces deux derniers jours, à partir du mot « métissage », j’ai laissé mon imagination battre la campagne au gré des associations d’idées et des fortunes de hasard. J’ai ainsi laissé remonter à la surface de ma conscience des fragments de la représentation que je me fais de cette notion. Et puis, d’autre part, presque incidemment, j’ai noté l’achat d’un disque déjà ancien de Kepa Junkera, « Maren », trouvé comme par hasard sur les rayons de musique basque de l’espace culturel de l’hypermarché.
Mais, en fait, en écoutant ce disque plus attentivement, je me dis que si j’avais délibérément cherché à illustrer ma représentation du métissage musical, je n’aurais pu choisir meilleur exemple.
Il y a en effet un paradoxe dans cet album : un ancrage fort dans la culture musicale basque, une identité revendiquée, et en même temps des croisements multiples avec les traditions venues vocales de l’Arménie, de la Bulgarie ou de l’Albanie. La présence aussi de steel drums, autre tradition venue de l’au-delà des océans. Le paradoxe, c’est la présence à la fois d’identités musicales fortes et de traditions culturelles très typées et leur dépassement dans des compositions originales. Ce mouvement de dépassement, que l’on pourrait qualifier de dialectique, donne lieu à des créations émergentes, c’est-à-dire qui tout à coup apparaissent à la surface de manière imprévisibles. Pour rester dans le registre de cette métaphore, on pourrait penser aussi à l’image de l’iceberg dont les neuf dixièmes, je crois, restent immergés. C’est une assez bonne image des métissages de ce disque et du métissage en général.