mercredi 22 août
Une journée du type de celles que je déteste. La nuit venue, je n’ai plus guère le cœur à reprendre le cours de ce blog alors même que je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu la consommer à ne rien faire d’autre que des tâches nécessaires et de stricte intendance. Petites courses indispensables pour assurer le quotidien, petit courrier sans intérêt, mais qui demande réponse et donc du temps, petites factures à régler et petits comptes à tenir à jour, participation à la préparation du petit déjeuner, du déjeuner et du diner, au couvert, à la vaisselle et au coup de balai final pour effacer toutes traces des repas, mettre de l'engrais au pied des cyprès, démarches administratives, prises de rendez-vous avec le mécanicien, le coiffeur, le médecin, jeux divers avec Charlotte et Camille, prise d’information sur internet, etc… etc…etc… C’est comme cela que vingt-deux heures sonnent (c’est une image) et que je n’arrive pas à me remettre dans mon projet de blog : trop tard pour commencer une écoute digne de ce nom, impliquant des conditions d'attention et de tranquillité d'esprit qui me font défaut, trop tard pour entamer un vrai travail d’écriture. Finalement, écouter chaque jour de l’accordéon, y prendre du plaisir et traduire ce plaisir en mots, c’est plus difficile à réaliser qu’on pourrait l’imaginer. Presque un projet subversif. En plus, ce même jour, alors même que je passais l’aspirateur, Michel L. m’a téléphoné. Comme je lui décrivais mon occupation, il me dit en rigolant qu’il ignorait totalement en quoi pouvait consister celle-ci et qu’il avait quant à lui toujours veillé à cultiver et à afficher son incompétence en la matière.
Parfois, je me dis que je verrais assez bien cette épitaphe sur l’urne contenant mes cendres : « A vingt-cinq ans, il passait des concours. A soixante ans, il passait l’aspirateur ». Ce n’est pas très gai certes, mais c’est terriblement vrai.
En fait, de cette expérience personnelle, limitée mais hélas fréquente (que de jours consommés simplement pour que la vie n’aille pas à vau-l’eau !), je tire cette idée, moi qui ne suis ni artiste, ni créateur, que la création suppose sans doute une énergie et une constance sans failles, une volonté que l’on ne soupçonne pas devant l’œuvre achevée. Mon admiration n’en est que plus grande pour tous ces accordéonistes en particulier, compositeurs ou interprètes, que j’écoute avec tant de plaisir. Quelle force morale outre bien sûr leur créativité !
Parfois, je me dis que je verrais assez bien cette épitaphe sur l’urne contenant mes cendres : « A vingt-cinq ans, il passait des concours. A soixante ans, il passait l’aspirateur ». Ce n’est pas très gai certes, mais c’est terriblement vrai.
En fait, de cette expérience personnelle, limitée mais hélas fréquente (que de jours consommés simplement pour que la vie n’aille pas à vau-l’eau !), je tire cette idée, moi qui ne suis ni artiste, ni créateur, que la création suppose sans doute une énergie et une constance sans failles, une volonté que l’on ne soupçonne pas devant l’œuvre achevée. Mon admiration n’en est que plus grande pour tous ces accordéonistes en particulier, compositeurs ou interprètes, que j’écoute avec tant de plaisir. Quelle force morale outre bien sûr leur créativité !
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