samedi, août 04, 2007

samedi 4 août







Lorsque j’évoque les deux concerts de « Tanguisimo » et du « Swing Quartet 39 » avec Marcel Loeffler comme invité, quatre images, quatre photocroquis, et une notion me viennent à l’esprit :
- les quatre images sont deux croquis de Marcel Loeffler dans sa posture quasi immuable, comme s’il venait d’une autre planète pour se joindre à nous, et deux autres croquis de « l’ensemble Tanguisimo » avec son chanteur-leader, José Luis Barreto, vêtu de noir puis de blanc. Contraste !
- La notion justement, c’est celle de contraste. Contraste entre l’impassibilité de Marcel Loeffler et la chaleur de son accordéon. Contraste entre l’économie de mouvements des musiciens de « Tanguisimo » et d’une part les excès sentimentaux du tango, d’autre part la gestuelle de José Luis Barreto, pour qui la scène, pourtant immense, n’est pas assez grande. A tel point qu’à un moment, il interprétera la « Balada para un loco » dans les travées du fond de la salle.
J’ai plaisir en particulier à me remémorer, à l’aide de ces croquis, cette idée, à la fois impression et notion, de contraste entre l’expressivité du bandonéon ou de l’accordéon et les postures d’Eduardo Garcia ou de Marcel Loeffler. Il y a du paradoxe du comédien là dedans et je me dis que l’on est loin des attitudes de musiciens de rock dans la manière de provoquer chez l’auditeur une émotion esthétique.
En écoutant le disque « Barreto Tanguisimo », qui donne une idée fidèle du concert, je retrouve le plaisir que j’ai eu à écouter la magnifique « Balada para un loco », mais aussi « Oblivion », « Desencuentro », « Melodia de Arrabal », « Romance de Barrio »ou la « Milonga de la anunciacion ». En parcourant encore une fois les photocroquis du concert, je note que les premières notes de la magnifique valse de Colombo et Murena, « Indifférence », ont été jouées à 00 :02 précises. Et c’est chaque fois la même émotion, ce soir comme à Trentels quand, de manière inattendue, Lacaille en a donné une version superbe, ou encore à Foix, quand Galliano et le "Quintet Tangaria" l’ont interprétée superbement.

Toujours à propos de contraste, nous avons déjeuné sur la terrasse, sur notre petite table de bistrot, sous le prunier, qui cesse enfin de nous bombarder de ses fruits, en écoutant les deux disques de Wolfgang Dimerik, joueur d’akkordeon, « Sonaten de Haydn » et « Goldbergvariationen de J.S. Bach ». Curieusement, je trouve que les sonates font elles-mêmes penser à des variations.