vendredi 3 août

Je retiens ces six photos, parce que les quatre premières d'une part donnent une idée de la disposition des musiciens et que les deux dernières d'autre part me permettent de garder le souvenir de l'attitude de Marcel Loeffler. Quand je le regarde, un mot me vient à l'esprit : hiératique. Il est en effet impressionnant de concentration et d'immobilité. Seuls ses doigts semblent mobiles et l'on a du mal à imaginer les sons qu'il tire de son instrument si l'on considère sa posture. On dirait une sorte de sphinx, tout entier attentif à ses compagnons, tout entier tendu vers son intervention. Je pense à un dessinateur qui dit l'essentiel en trois traits définitifs sur sa feuille blanche, puis qui retourne à son silence.

Tout à la fin du concert, il a associé ses applaudissements à ceux du public et il a esquissé un sourire avant de partir, évitant à grand peine les obstacles du matériel. Ces deux gestes m'ont touché, de même qu'au début du concert sa manière de se repositionner sur son siège et d'ajuster en tâtonnant son micro.