samedi, octobre 27, 2007

dimanche 28 octobre - jazz tango


Concert de 20h35 à 22h10. L’exactitude est à signaler tant elle est exceptionnelle dans le monde du concert. On sait que Galliano et Burton ont joué avec Piazzolla. Rien d’étonnant donc à retrouver l’influence de celui-ci dans ce concert, comme dans le disque correspondant, « L’hymne à l’amour ». Rien d’étonnant non plus, connaissant un peu leurs parcours, à ce qu’ils se l’approprient pour en faire quelque chose d’original. C’est en cela qu’on peut parler à la fois de tango et de jazz. On n’imaginait pas en effet un simple hommage à Piazzolla. En revanche, il s’agit bien d’un hommage fidèle à son esprit : écriture et ruptures, tradition et innovation.

D’abord, il faut noter la présence de la rythmique, Philippe Aerts, contrebasse, et Clarence Penn, batterie. Une présence de tous les instants plus des moments d’une rare inventivité. Et puis, quelle complicité avec Galliano !

La présence de Burton nous a semblé influencer le jeu de Galliano en ce sens qu’on n’a pas retrouvé ces moments explosifs dont il est coutumier. Comme si ces explosions, cette débauche d’énergie qu’on lui connaît, avaient risqué de casser l’harmonie avec le jeu fin, délicat, fragile et précis du vibraphone. Un Galliano donc tout en nuances, dans un registre plein de retenue et de mesure.

A plusieurs reprises, nous avons noté, qu’il s’était assis, accompagnant l’un ou l’autre. Volonté de se mettre en retrait et d’accompagner ses partenaires pour les mettre en lumière ou indices d’une fatigue qui n’aurait rien de surprenant au vu de son programme.

De mémoire, nous avons reconstitué en partie les titres du concert, sans pouvoir reconstituer exactement l’ordre :

- Heavy Tango (Galliano)
- Laurita (Galliano)
- Milonga is coming (Piazzolla)
- Sinfonia in G minor (Bach)
- Para Jobim (Galliano)
- Triunfal (Piazzolla)
- Opération Tango (Piazzolla)
- Waltz for Debby (Bill Evans)
- Chat-pitre (Galliano) et Indifférence (Murena – Colombo)
- Un solo de Burton non identifié
- Soledad
- L’hymne à l’amour (Monnot)
- Spleen (Galliano)
- Il postino (Bacalov)

Deux rappels… Puis les quatre s’en vont, un peu fatigués.

« L’hymne à l’amour » et « Mare nostrum » ont certes bien des différences, comme l’ombre et la lumière, mais nous sommes frappés, au sortir du concert, par une ressemblance dans le jeu de Galliano, moins explosif et comme contrôlé en permanence. On pourrait dire mezzo voce ou en demi-teinte. En outre, et cela aussi nous a frappés, il a joué avec ses lunettes et les partitions en permanence devant lui pour pouvoir les consulter.

Depuis notre retour, hier soir puis ce matin, nous écoutons « L’hymne à l’amour » d’une autre oreille. Comme si nous étions encore dans la salle de concert…