jeudi, octobre 25, 2007

vendredi 26 octobre

La journée est plombée. C’est la première journée d’hiver. Il fait froid. L’air est sec. Le quartier est calme. Pas de bruits de circulation. L’air est dense : c’est comme s’il absorbait les mouvements et les sons. C’est un jour à boire du chocolat en grignotant des madeleines. C’est un jour à regarder la télévision emmitouflé dans un plaid confortable.

Mais peut-être qu’il y a mieux à faire, comme, par exemple, écouter « Mare Nostrum ». C’est la bonne idée qu’a eue Françoise. Du coup, j’ai abandonné i-télé pour venir la retrouver au bureau. Calé au fond d’un fauteuil, les pieds sur la table de travail, sans oublier la couverture à grands carreaux gris et noirs.

Ce disque est étonnant, lumineux comme un ciel d’hiver. Des compositions pour la plupart originales de Lundgren, comme « Mare nostrum », de Fresu, comme « Valzer del Ritorno", et de Galliano, comme ce chef-d’œuvre : « Chat Pitre ». Mais aussi des œuvres de Jobim ou de Vinicius de Moraes ; de Charles Trénet, « Que reste-t-il de nos amours ? » ; de Maurice Ravel, « Ma Mère l’Oye » ; des arrangements d’airs traditionnels.

Comment qualifier ce disque ? On peut me semble-t-il parler à bon droit de jazz contemporain. En disant cela, j’ai bien conscience d’énoncer une idée beaucoup trop large, même si elle me parait pertinente. Mais ce qui me frappe surtout c’est cette sorte de ligne claire à partir de laquelle s’articule le jeu des trois interprètes. Peut-être pourrait-on parler aussi de retenue, au sens où tout est maîtrisé, sans excès, sans aucune recherche d’effets faciles. Une écriture classique. On y revient toujours : le maximum d’effet avec le minimum de moyens.

- « Mare Nostrum », 2007, ACT Music. Paolo Fresu, trompette, fluegelhorn ; Richard Galliano, accordéon, bandonéon, accordina ; Jan Lundgren, piano ;